A un Diner d’Athées

suivi de Une page d’histoire - Le Bonheur dans le Crime - Le Rideau Cramoisi - La Vengeance d’une Femme ( Edition intégrale )

Romance, Science Fiction & Fantasy, Fiction & Literature, Short Stories, Classics
Cover of the book A un Diner d’Athées by Jules Barbey d'Aurevilly, A. Lemerre, 1883
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Author: Jules Barbey d'Aurevilly ISBN: 1230003304556
Publisher: A. Lemerre, 1883 Publication: July 2, 2019
Imprint: Language: French
Author: Jules Barbey d'Aurevilly
ISBN: 1230003304556
Publisher: A. Lemerre, 1883
Publication: July 2, 2019
Imprint:
Language: French

A un Diner d’Athées ... Lors d’un dîner entre anciens révolutionnaires et militaires, un des invités évoque la présence du dénommé Mesnilgrand à l’église. Il se justifie et raconte son histoire.

Mesnilgrand est un soldat. Il a une relation avec la femme d’un autre soldat, le major Ydow. Cette femme, Rosalba, tombe enceinte. Quelques mois après sa naissance, l’enfant meurt — et le père putatif, fou de douleur, embaume son cœur pour le transporter avec lui, avant de découvrir l’adultère et de le précipiter dans la poussière. Mesnilgrand a alors sauvé le petit cœur et souhaite lui faire enfin trouver le repos en le confiant à l’église.

Une page d’histoire
Tous avaient été, de génération en génération, des hommes particulièrement impitoyables. Tous, sans exception, avaient tué dans leurs âmes les sentiments humains, comme ils tuaient les hommes. Le caractère le plus marqué de leur terrible race avait été une atroce impitoyabilité. Tempéraments aussi absolus qu’indomptables, dont les passions avaient la faim des tigres, c’étaient de ces gens qui croyaient le monde créé pour eux, et qui, pour faire cuire seulement l’oeuf de leur déjeuner auraient incendié toute une ville. Quand ils s’avisaient d’être débauchés, c’était de la débauche qui va jusqu’au sang et jusqu’à la mort… Un jour, l’un d’eux avait enlevé à un de ses écuyers une jeune fille qu’il aimait, et l’ayant violée, il l’avait tuée à coups de boule de quilles, dans un des fossés du château. Pour lui, elle n’avait été qu’une quille de plus !

Le Bonheur dans le Crime
Le docteur Torty et le narrateur se promènent au Jardin des Plantes. Devant la cage de la panthère, un couple attire l’attention du narrateur. Il s’agit du comte Serlon de Savigny et de son épouse. Le docteur Torty raconte leur histoire.

La jeune femme, Mlle Hauteclaire Stassin, de grande qualité (ravissante et experte en escrime), et le comte tombent amoureux. Ils préparent un stratagème diabolique pour se débarrasser de l’ex-épouse du comte et pouvoir rester ensemble. Après cela, le couple vit heureux, sans la moindre culpabilité.

Le Rideau Cramoisi
Leur diligence immobilisée de nuit dans une petite ville, les voyageurs doivent patienter. À la vue d’une fenêtre voilée par un rideau cramoisi, la mémoire du vicomte de Brassard s’éveille soudain. Il raconte à son voisin l’histoire qui s’est déroulée derrière ce rideau, bien des années auparavant.

Tout jeune sous-lieutenant, le vicomte logeait là, dans cette maison, chez de vieilles gens. Un jour, leur fille Alberte revient de quelque pensionnat pour vivre auprès d’eux. Alberte est beaucoup plus qu’une très belle fille. Elle est impassible, comme L’Infante à l’épagneul de Velázquez. Elle paraît une archiduchesse égarée, « comme si le Ciel avait voulu se moquer d’eux », chez des « bourgeois vulgaires ». Elle paraît bien élevée, sans affectation, plutôt silencieuse. Quand elle parle, elle dit ce qu’elle doit dire, sans plus. Son air n’est ni fier, ni méprisant, ni dédaigneux. Cet air dit : « Pour moi, vous n’existez pas. » Jugeant la fille inaccessible, le vicomte de Brassard se laisse aller à l’indifférence.

La Vengeance d’une Femme
Un jeune dandy nommé Tressignies se promène dans les rues de Paris. Il remarque une prostituée très belle. Pris d’une attirance incontrôlable et presque animale, il décide de la suivre jusque dans sa chambre sordide. Le visage de la jeune femme lui est familier, mais il est persuadé que cette ressemblance est trompeuse. Pourtant, il a raison : la prostituée est en réalité la duchesse de Sierra-Leone, et sa prostitution infâme est une vengeance.

Elle était mariée, mais n’aimait pas son mari. Amoureuse d’un cousin du duc, elle suggéra à son mari de l’éloigner pour éviter l’adultère. Celui-ci refusa en ricanant (« Il n’oserait ! »). La relation amoureuse a donc lieu (mais d’un amour chaste et pur, jamais consommé) jusqu’à ce que le duc la découvre et fasse tuer l’amant. La duchesse demande de mourir avec lui, mais son mari refuse, il veut la laisser en vie pour lui infliger ce spectacle : il appelle des chiens pour qu’ils dévorent le cœur de son amant. La duchesse se bat avec les chiens pour le manger elle-même, mais n’y parvient pas. C’est à cause de cet affront, parce que son mari ne lui a pas laissé manger le cœur de son amant, qu’elle décide de se venger, et trouve alors le moyen, en se faisant prostituée, de salir ce qui est le plus précieux aux yeux de son mari : son honneur. Vengeance qui la mènera, comme elle le voulait, à la mort par les maladies les plus infâmes

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A un Diner d’Athées ... Lors d’un dîner entre anciens révolutionnaires et militaires, un des invités évoque la présence du dénommé Mesnilgrand à l’église. Il se justifie et raconte son histoire.

Mesnilgrand est un soldat. Il a une relation avec la femme d’un autre soldat, le major Ydow. Cette femme, Rosalba, tombe enceinte. Quelques mois après sa naissance, l’enfant meurt — et le père putatif, fou de douleur, embaume son cœur pour le transporter avec lui, avant de découvrir l’adultère et de le précipiter dans la poussière. Mesnilgrand a alors sauvé le petit cœur et souhaite lui faire enfin trouver le repos en le confiant à l’église.

Une page d’histoire
Tous avaient été, de génération en génération, des hommes particulièrement impitoyables. Tous, sans exception, avaient tué dans leurs âmes les sentiments humains, comme ils tuaient les hommes. Le caractère le plus marqué de leur terrible race avait été une atroce impitoyabilité. Tempéraments aussi absolus qu’indomptables, dont les passions avaient la faim des tigres, c’étaient de ces gens qui croyaient le monde créé pour eux, et qui, pour faire cuire seulement l’oeuf de leur déjeuner auraient incendié toute une ville. Quand ils s’avisaient d’être débauchés, c’était de la débauche qui va jusqu’au sang et jusqu’à la mort… Un jour, l’un d’eux avait enlevé à un de ses écuyers une jeune fille qu’il aimait, et l’ayant violée, il l’avait tuée à coups de boule de quilles, dans un des fossés du château. Pour lui, elle n’avait été qu’une quille de plus !

Le Bonheur dans le Crime
Le docteur Torty et le narrateur se promènent au Jardin des Plantes. Devant la cage de la panthère, un couple attire l’attention du narrateur. Il s’agit du comte Serlon de Savigny et de son épouse. Le docteur Torty raconte leur histoire.

La jeune femme, Mlle Hauteclaire Stassin, de grande qualité (ravissante et experte en escrime), et le comte tombent amoureux. Ils préparent un stratagème diabolique pour se débarrasser de l’ex-épouse du comte et pouvoir rester ensemble. Après cela, le couple vit heureux, sans la moindre culpabilité.

Le Rideau Cramoisi
Leur diligence immobilisée de nuit dans une petite ville, les voyageurs doivent patienter. À la vue d’une fenêtre voilée par un rideau cramoisi, la mémoire du vicomte de Brassard s’éveille soudain. Il raconte à son voisin l’histoire qui s’est déroulée derrière ce rideau, bien des années auparavant.

Tout jeune sous-lieutenant, le vicomte logeait là, dans cette maison, chez de vieilles gens. Un jour, leur fille Alberte revient de quelque pensionnat pour vivre auprès d’eux. Alberte est beaucoup plus qu’une très belle fille. Elle est impassible, comme L’Infante à l’épagneul de Velázquez. Elle paraît une archiduchesse égarée, « comme si le Ciel avait voulu se moquer d’eux », chez des « bourgeois vulgaires ». Elle paraît bien élevée, sans affectation, plutôt silencieuse. Quand elle parle, elle dit ce qu’elle doit dire, sans plus. Son air n’est ni fier, ni méprisant, ni dédaigneux. Cet air dit : « Pour moi, vous n’existez pas. » Jugeant la fille inaccessible, le vicomte de Brassard se laisse aller à l’indifférence.

La Vengeance d’une Femme
Un jeune dandy nommé Tressignies se promène dans les rues de Paris. Il remarque une prostituée très belle. Pris d’une attirance incontrôlable et presque animale, il décide de la suivre jusque dans sa chambre sordide. Le visage de la jeune femme lui est familier, mais il est persuadé que cette ressemblance est trompeuse. Pourtant, il a raison : la prostituée est en réalité la duchesse de Sierra-Leone, et sa prostitution infâme est une vengeance.

Elle était mariée, mais n’aimait pas son mari. Amoureuse d’un cousin du duc, elle suggéra à son mari de l’éloigner pour éviter l’adultère. Celui-ci refusa en ricanant (« Il n’oserait ! »). La relation amoureuse a donc lieu (mais d’un amour chaste et pur, jamais consommé) jusqu’à ce que le duc la découvre et fasse tuer l’amant. La duchesse demande de mourir avec lui, mais son mari refuse, il veut la laisser en vie pour lui infliger ce spectacle : il appelle des chiens pour qu’ils dévorent le cœur de son amant. La duchesse se bat avec les chiens pour le manger elle-même, mais n’y parvient pas. C’est à cause de cet affront, parce que son mari ne lui a pas laissé manger le cœur de son amant, qu’elle décide de se venger, et trouve alors le moyen, en se faisant prostituée, de salir ce qui est le plus précieux aux yeux de son mari : son honneur. Vengeance qui la mènera, comme elle le voulait, à la mort par les maladies les plus infâmes

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