Author: | André-François de Coupigny | ISBN: | 1230000669016 |
Publisher: | André-François de Coupigny | Publication: | September 17, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | André-François de Coupigny |
ISBN: | 1230000669016 |
Publisher: | André-François de Coupigny |
Publication: | September 17, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Scène PREMIÈRE
.
Le théâtre représente le salon assez modeste d'Arlequin. Il y a le grand fauteuil appelé confortable.
ARLEQUIN, en robe de chambre, mais habillé dessous.
J'avais toujours entendu dire qu'on ne pouvait être parfaitement heureux; j'ai cru pendant quelque temps que Rosette me ferait donner le démenti à tous les philosophes ; mais je commence à croire que ces gens-là pourront bien y voir plus clair que l'Amour. Je le crois bien : l'Amour est aveugle. Pas toujours pourtant ; et certainement il y voyait très bien, quand il m'a donné Colombine. Mais c'est que tout le monde a aussi de bons yeux ; et je remarque depuis quelque temps que tout le monde la trouve jolie. C'est très mal, entendez-vous : je ne veux pas qu'on trouve ma femme jolie ; je le défends. Mais j'ai beau le défendre, il y a toujours des rebelles ! Voilà un an que nous sommes mariés, et il me semble que j'étais plus content quand j'étais moins heureux. Ces amants sont singuliers ! Ils veulent toujours devenir époux : c'est pourtant diablement différent. Quand je poursuivais Rosette, j'attaquais ; à présent que ma femme est ma femme, je me défends. Il y a une foule de personnes qui voudraient se mêler de ce qui ne les regarde pas. Ah ! Les plus honnêtes gens du monde sont bien fripons en ce genre-là. Mais, d'un autre côté, Colombine m'aime tant ! Ah ! La voici.
EXTRAIT:
Scène PREMIÈRE
.
Le théâtre représente le salon assez modeste d'Arlequin. Il y a le grand fauteuil appelé confortable.
ARLEQUIN, en robe de chambre, mais habillé dessous.
J'avais toujours entendu dire qu'on ne pouvait être parfaitement heureux; j'ai cru pendant quelque temps que Rosette me ferait donner le démenti à tous les philosophes ; mais je commence à croire que ces gens-là pourront bien y voir plus clair que l'Amour. Je le crois bien : l'Amour est aveugle. Pas toujours pourtant ; et certainement il y voyait très bien, quand il m'a donné Colombine. Mais c'est que tout le monde a aussi de bons yeux ; et je remarque depuis quelque temps que tout le monde la trouve jolie. C'est très mal, entendez-vous : je ne veux pas qu'on trouve ma femme jolie ; je le défends. Mais j'ai beau le défendre, il y a toujours des rebelles ! Voilà un an que nous sommes mariés, et il me semble que j'étais plus content quand j'étais moins heureux. Ces amants sont singuliers ! Ils veulent toujours devenir époux : c'est pourtant diablement différent. Quand je poursuivais Rosette, j'attaquais ; à présent que ma femme est ma femme, je me défends. Il y a une foule de personnes qui voudraient se mêler de ce qui ne les regarde pas. Ah ! Les plus honnêtes gens du monde sont bien fripons en ce genre-là. Mais, d'un autre côté, Colombine m'aime tant ! Ah ! La voici.