Aventures d'un gamin de Paris à travers l'Océanie

(1re partie. Les cannibales de la mer de corail.) ( Edition intégrale ) illustré - annoté

Kids, Teen, Action/Adventure, Fiction & Literature, Action Suspense, Literary
Cover of the book Aventures d'un gamin de Paris à travers l'Océanie by Louis Boussenard, Paris : E. Dentu, 1883
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Author: Louis Boussenard ISBN: 1230002318127
Publisher: Paris : E. Dentu, 1883 Publication: May 12, 2018
Imprint: Language: French
Author: Louis Boussenard
ISBN: 1230002318127
Publisher: Paris : E. Dentu, 1883
Publication: May 12, 2018
Imprint:
Language: French

Extrait: Prologue asiatique d’aventures océaniennes. – Le Parisien Friquet et son matelot Pierre le Gall. – Mauvaises rai – sons d’une Excellence décavée. – Le Monte-Carlo de l’Extrême-Orient. – Grande exhibition de magots. – Ce qu’on appelle le « Maca ». – Joueurs de toutes couleurs uniformément volés. – Un banquier sexagénaire et d’aspect vénérable que ne gênent aucunement ses ongles démesurés pour faire sauter la coupe. – Rixe dans un tripot. – Les marchands d’hommes et la traite des jaunes. – Ce qu’on entend par « Barracon ". – Singulier navire que le « Lao-Tseu ». – Equipage bigarré et officiers sans préjugés.– Fausse route. _ Deux Français dans la Fosse-aux-Lions.

– Ainsi, voilà qui est bien entendu. Vous refusez de me payer ?
– Non, senhor, je ne refuse pas. Agréez mes excuses. Je ne suis pas en fonds pour le moment.
– Cela revient pour moi absolument au même.
– Vous savez, senhor, qu’ici, comme dans votre glorieux pays, les dettes de jeu sont sacrées.
– Hum !. sacrées. cela dépend comme ici du monde où l’on se trouve. et votre société me paraît passablement mélangée.
– Vous avez la parole de don Bartholomeo do Monte. Personne ne doute à Macao de la parole de don Bartholomeo do Monte.
– Peu !. un marchand d’hommes.
– Votre Excellence veut dire un agent d’émigration, autorisé par Sa Très Gracieuse Majesté.
– Mon Excellence veut dire ce qui lui convient. Quitte à ne pas être d’accord avec la vôtre.
« Si mes paroles vous déplaisent, j’en suis bien fâché. Je commence à perdre patience, depuis quinze jours que je me morfonds dans votre enfer de traitants.
– Mais, senhor.
– La paix, s’il vous plaît. J’ai assez de vos formules mielleuses de politesse papelarde, de votre charabia exotique, de vos Excellences râpées.
« Vous êtes un vulgaire filou. Je vous ai par faitement vu, tout-à-l’heure, « étouffer » plusieurs poignées de quadruples et de doublons, et les faire passer à un de vos acolytes qui a lestement pris la porte.
– Un filo ! Votre Excellence a dit un filou.
– Oui, un filou. L’enjeu et le bénéfice m’importent peu. Je ne suis pas joueur. Mais je ne veux pas qu’un vilain pantin de chocolat déteint comme vous, ait l’air de se moquer de moi.
– Je pardonnerais volontiers à votre jeunesse et à votre inexpérience cette épithète de filou lancée à la légère. Mais les derniers mots qui tendraient à jeter un discrédit sur mes avantages physiques, demandent une réparation. Je vous tuerai demain, senhor, dans un duel loyal. Demain, au point du jour vous sentirez le poids de la colère de don Barlholomeo do Monte.
« . Que le sang de votre Excellence retombe sur sa propre tête.
Un vaste éclat de rire s’échappa en saccades heurtées de la bouche du premier interlocuteur et coupa net ce dialogue formulé, d’une part, en vrai français de Paris et d’autre part en un méli-mélo bizarre, quoique suffisamment intelligible, de portugais, d’espagnol et de français.
Quand son rire fut calmé, il reprit tout en comprimant de son mieux les joyeuses bouffées qui ’envolaient malgré lui :
– Ma parole, il est à mettre dans une chocolatière. Et dire que si je prenais son cartel au sérieux, je n’aurais qu’à me présenter demain au rendez-vous, avec un bambou de cinq pieds, pour le mettre en fuite, lui et ses seconds.
– C’est vrai, murmura une voix en anglais, à moins qu’il ne vous fasse assassiner ce soir.
Le jeune homme, – nous savons que c’est un jeune homme, tressaillit légèrement, et darda sur son adversaire toujours impassible un regard aigu.
– Si je savais. j’aurais bientôt fait de lui casser une patte. Mais, ba ! Il n’oserait pas, termina-t-il avec une insouciance toute française.

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Extrait: Prologue asiatique d’aventures océaniennes. – Le Parisien Friquet et son matelot Pierre le Gall. – Mauvaises rai – sons d’une Excellence décavée. – Le Monte-Carlo de l’Extrême-Orient. – Grande exhibition de magots. – Ce qu’on appelle le « Maca ». – Joueurs de toutes couleurs uniformément volés. – Un banquier sexagénaire et d’aspect vénérable que ne gênent aucunement ses ongles démesurés pour faire sauter la coupe. – Rixe dans un tripot. – Les marchands d’hommes et la traite des jaunes. – Ce qu’on entend par « Barracon ". – Singulier navire que le « Lao-Tseu ». – Equipage bigarré et officiers sans préjugés.– Fausse route. _ Deux Français dans la Fosse-aux-Lions.

– Ainsi, voilà qui est bien entendu. Vous refusez de me payer ?
– Non, senhor, je ne refuse pas. Agréez mes excuses. Je ne suis pas en fonds pour le moment.
– Cela revient pour moi absolument au même.
– Vous savez, senhor, qu’ici, comme dans votre glorieux pays, les dettes de jeu sont sacrées.
– Hum !. sacrées. cela dépend comme ici du monde où l’on se trouve. et votre société me paraît passablement mélangée.
– Vous avez la parole de don Bartholomeo do Monte. Personne ne doute à Macao de la parole de don Bartholomeo do Monte.
– Peu !. un marchand d’hommes.
– Votre Excellence veut dire un agent d’émigration, autorisé par Sa Très Gracieuse Majesté.
– Mon Excellence veut dire ce qui lui convient. Quitte à ne pas être d’accord avec la vôtre.
« Si mes paroles vous déplaisent, j’en suis bien fâché. Je commence à perdre patience, depuis quinze jours que je me morfonds dans votre enfer de traitants.
– Mais, senhor.
– La paix, s’il vous plaît. J’ai assez de vos formules mielleuses de politesse papelarde, de votre charabia exotique, de vos Excellences râpées.
« Vous êtes un vulgaire filou. Je vous ai par faitement vu, tout-à-l’heure, « étouffer » plusieurs poignées de quadruples et de doublons, et les faire passer à un de vos acolytes qui a lestement pris la porte.
– Un filo ! Votre Excellence a dit un filou.
– Oui, un filou. L’enjeu et le bénéfice m’importent peu. Je ne suis pas joueur. Mais je ne veux pas qu’un vilain pantin de chocolat déteint comme vous, ait l’air de se moquer de moi.
– Je pardonnerais volontiers à votre jeunesse et à votre inexpérience cette épithète de filou lancée à la légère. Mais les derniers mots qui tendraient à jeter un discrédit sur mes avantages physiques, demandent une réparation. Je vous tuerai demain, senhor, dans un duel loyal. Demain, au point du jour vous sentirez le poids de la colère de don Barlholomeo do Monte.
« . Que le sang de votre Excellence retombe sur sa propre tête.
Un vaste éclat de rire s’échappa en saccades heurtées de la bouche du premier interlocuteur et coupa net ce dialogue formulé, d’une part, en vrai français de Paris et d’autre part en un méli-mélo bizarre, quoique suffisamment intelligible, de portugais, d’espagnol et de français.
Quand son rire fut calmé, il reprit tout en comprimant de son mieux les joyeuses bouffées qui ’envolaient malgré lui :
– Ma parole, il est à mettre dans une chocolatière. Et dire que si je prenais son cartel au sérieux, je n’aurais qu’à me présenter demain au rendez-vous, avec un bambou de cinq pieds, pour le mettre en fuite, lui et ses seconds.
– C’est vrai, murmura une voix en anglais, à moins qu’il ne vous fasse assassiner ce soir.
Le jeune homme, – nous savons que c’est un jeune homme, tressaillit légèrement, et darda sur son adversaire toujours impassible un regard aigu.
– Si je savais. j’aurais bientôt fait de lui casser une patte. Mais, ba ! Il n’oserait pas, termina-t-il avec une insouciance toute française.

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