Author: | Paul Adam, Paul Alexis | ISBN: | 1230000278748 |
Publisher: | JCA | Publication: | November 7, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Paul Adam, Paul Alexis |
ISBN: | 1230000278748 |
Publisher: | JCA |
Publication: | November 7, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
À la gare de Douai, Lucie Thirache était descendue.
Elle se faufila parmi les commissionnaires chargés de malles et parvint sous la marquise extérieure : les portières d’omnibus béaient au bord du trottoir. De l’une à l’autre elle allait, indifférente aux boniments des conducteurs, s’attardant à déchiffrer les enseignes. L’inscription « Hôtel de Versailles » l’arrêta ; dans sa dernière lettre, la patronne avait désigné cette voiture. Elle monta. Pour lui faire place, un monsieur ramassa sur ses genoux les pans de sa redingote ; une jeune fille amoncela un châle, des paquets, plusieurs cartons. Lucie remercia, recueillit un coup de chapeau et un sourire. Flattée de ces politesses, elle examinait ses compagnons avec sympathie ; par les regards, rapidement, une intimité s’établissait :
— Où va Mademoiselle ? interrogea le cocher.
Elle rougit, par embarras : indiquer l’adresse, sans doute bien connue, de la maison Donard, c’était, devant tous, dénoncer son métier de fille. Muette, elle espéra d’inopinées recommandations qui, données par les autres voyageurs, étoufferaient peut-être sa réponse. Personne ne parla. Elle dut se décider.
— 7, rue Pépin.
Un rire montra les dents gâtées du cocher.
À la gare de Douai, Lucie Thirache était descendue.
Elle se faufila parmi les commissionnaires chargés de malles et parvint sous la marquise extérieure : les portières d’omnibus béaient au bord du trottoir. De l’une à l’autre elle allait, indifférente aux boniments des conducteurs, s’attardant à déchiffrer les enseignes. L’inscription « Hôtel de Versailles » l’arrêta ; dans sa dernière lettre, la patronne avait désigné cette voiture. Elle monta. Pour lui faire place, un monsieur ramassa sur ses genoux les pans de sa redingote ; une jeune fille amoncela un châle, des paquets, plusieurs cartons. Lucie remercia, recueillit un coup de chapeau et un sourire. Flattée de ces politesses, elle examinait ses compagnons avec sympathie ; par les regards, rapidement, une intimité s’établissait :
— Où va Mademoiselle ? interrogea le cocher.
Elle rougit, par embarras : indiquer l’adresse, sans doute bien connue, de la maison Donard, c’était, devant tous, dénoncer son métier de fille. Muette, elle espéra d’inopinées recommandations qui, données par les autres voyageurs, étoufferaient peut-être sa réponse. Personne ne parla. Elle dut se décider.
— 7, rue Pépin.
Un rire montra les dents gâtées du cocher.