Author: | François Buloz | ISBN: | 1230000293113 |
Publisher: | François Buloz | Publication: | January 24, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | François Buloz |
ISBN: | 1230000293113 |
Publisher: | François Buloz |
Publication: | January 24, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
On se souvient avec quelle froideur le public français accueillit d’abord la musique de Bellini. A ses premières représentations le Pirate échoua ; ni sa grande réputation italienne, ni la voix du Rubini, ne purent le soutenir. C’est que le public du Théâtre-Italien se méfie surtout des choses nouvelles ; d’ailleurs, à cette époque, Rossini suffisait encore à ses plaisirs de la semaine : aujourd’hui Sémiramis, demainOtello, puis toujours Sémiramis et Otello, avec la Malibran pour Arsace et la Sontag pour Desdémone ; car il est ainsi fait, dès qu’il adopte une œuvre, il en abuse. La partie est entre le public et l’œuvre, c’est une lutte à qui des deux sera le plus tôt terrassé. Si l’œuvre est d’airain ou d’or pur, elle résiste et sort plus éclatante et plus sonore ; dans le cas contraire, il faut qu’elle succombe ; ou c’est le public qui épuise l’œuvre, ou c’est l’œuvre qui épuise le public. Combien de fois les opéras de Mozart ont tenté vaillamment cette épreuve ! Qu’arrive-t-il ? le dégoût vient tôt ou tard.
EXTRAIT:
On se souvient avec quelle froideur le public français accueillit d’abord la musique de Bellini. A ses premières représentations le Pirate échoua ; ni sa grande réputation italienne, ni la voix du Rubini, ne purent le soutenir. C’est que le public du Théâtre-Italien se méfie surtout des choses nouvelles ; d’ailleurs, à cette époque, Rossini suffisait encore à ses plaisirs de la semaine : aujourd’hui Sémiramis, demainOtello, puis toujours Sémiramis et Otello, avec la Malibran pour Arsace et la Sontag pour Desdémone ; car il est ainsi fait, dès qu’il adopte une œuvre, il en abuse. La partie est entre le public et l’œuvre, c’est une lutte à qui des deux sera le plus tôt terrassé. Si l’œuvre est d’airain ou d’or pur, elle résiste et sort plus éclatante et plus sonore ; dans le cas contraire, il faut qu’elle succombe ; ou c’est le public qui épuise l’œuvre, ou c’est l’œuvre qui épuise le public. Combien de fois les opéras de Mozart ont tenté vaillamment cette épreuve ! Qu’arrive-t-il ? le dégoût vient tôt ou tard.