Author: | Erckmann-Chatrian | ISBN: | 1230000685757 |
Publisher: | pb | Publication: | September 27, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Erckmann-Chatrian |
ISBN: | 1230000685757 |
Publisher: | pb |
Publication: | September 27, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
— Non, mais avec ses expériences. Figurez-vous, docteur, qu’il s’est
établi dans une cave, et qu’il fabrique là on ne sait quoi. Si vous jetez, par
hasard, un coup d’oeil dans le soupirail, vous voyez la lune?e braquée sur
vous ; Schnaps vous regarde en éclatant de rire… et quand arrive midi,
sa femme est obligée de lui crier trois ou quatre fois : « Hans ! Hans ! la
soupe est prête !… »
— Pauvre femme, elle est bien à plaindre !
Le bourgmestre se douta que je me moquais de lui, mais il feignit de
ne pas s’en apercevoir, et me proposa de jouer un pot de bière. J’acceptai.
Nous causâmes d’autre chose.
Ces étranges révélations ne laissèrent pas de m’intriguer. ?e diable
Schnaps faisait-il dans sa cave ?… ?e signifiait sa lune?e braquée vers
le soupirail ?
Était-ce une plaisanterie ; était-ce une expérience sérieuse ?… Cela me
tro?ait en tête, et, dès le jour suivant, je me présentai à la pharmacie pour
en avoir le coeur net. Il était environ neuf heures. Mme Schnaps, une petite
femme sèche et nerveuse, les yeux ternes, la figure insignifiante, mal
fagotée, le bonnet de travers, un de ces êtres qui, sans rien dire, trouvent
moyen de se poser en victime, Mme Schnaps me reçut derrière le comptoir.
— Non, mais avec ses expériences. Figurez-vous, docteur, qu’il s’est
établi dans une cave, et qu’il fabrique là on ne sait quoi. Si vous jetez, par
hasard, un coup d’oeil dans le soupirail, vous voyez la lune?e braquée sur
vous ; Schnaps vous regarde en éclatant de rire… et quand arrive midi,
sa femme est obligée de lui crier trois ou quatre fois : « Hans ! Hans ! la
soupe est prête !… »
— Pauvre femme, elle est bien à plaindre !
Le bourgmestre se douta que je me moquais de lui, mais il feignit de
ne pas s’en apercevoir, et me proposa de jouer un pot de bière. J’acceptai.
Nous causâmes d’autre chose.
Ces étranges révélations ne laissèrent pas de m’intriguer. ?e diable
Schnaps faisait-il dans sa cave ?… ?e signifiait sa lune?e braquée vers
le soupirail ?
Était-ce une plaisanterie ; était-ce une expérience sérieuse ?… Cela me
tro?ait en tête, et, dès le jour suivant, je me présentai à la pharmacie pour
en avoir le coeur net. Il était environ neuf heures. Mme Schnaps, une petite
femme sèche et nerveuse, les yeux ternes, la figure insignifiante, mal
fagotée, le bonnet de travers, un de ces êtres qui, sans rien dire, trouvent
moyen de se poser en victime, Mme Schnaps me reçut derrière le comptoir.