Couloirs et coulisses

( Edition intégrale )

Fiction & Literature, Classics, Literary, Romance
Cover of the book Couloirs et coulisses by Adolphe Badin, Paris : C. Lévy, 1884
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Author: Adolphe Badin ISBN: 1230002369754
Publisher: Paris : C. Lévy, 1884 Publication: June 10, 2018
Imprint: Language: French
Author: Adolphe Badin
ISBN: 1230002369754
Publisher: Paris : C. Lévy, 1884
Publication: June 10, 2018
Imprint:
Language: French

Extrait: LES CONFIDENCES DE MADEMOISELLE MARIE D’HERBELOT
Pourquoi je suis entrée au Thêâtre ? Allons vous voilà comme les autres. Vous comprenez la demoiselle de la concierge de la rue Rambuteau ou de la matelassièrde la rue Cardinet, qui entre au Conservatoire à douze ans, décrochee à seize un second accessit et son premier amoureux dans la classe de M. Delaunay, , puis enlève, , à dix-sept ans, un second prix, et un amant dans la finance qui facilitera puissamment ses débuts à l’Odéon ou bien au Vaudeville. Vous comprenez la jolie fille qui se met un beau jour chez Koning ou chez Bertrand, par caprice de vanité ou par calcul, pour se faire une situation. Vous comprenez encore, à la rigueur, les vocations irrésistibles, surtout dans les familles d’artistes, quand on a ça dans le sang.
Mais moi, dont vous connaissez la vie, et dont vous aimez les parents, de braves gens, très simples, très corrects et pas du tout artistes ; moi qui n’ai jamais eu dans ma famille le moindre comédien ni la moindre tragédienne, vous ne vous expliquez point ce qui m’a pu pousser dans cette voie si fort en dehors de celle qu’ont toujours suivie les miens.
Eh bien, tenez, je vais vous dire quelque chose que je n’ai dit encore à personne, pas même à mon père.
Aussi bien, c’est déjà de l’histoire ancienne. Cela remonte à sept ans. C’est vrai, pourtant, il y a sept ans de cela !
La scène se passe dans un chàteau, un vrai château, s’il vous plaît, avec un grand parc, qui donne directement sur une forêt. Nous avions été invités, mon père, ma mère et moi, à passer quelques semaines dans cette aimable et confortable résidence.
Il y avait d’autres personnes avec nous au château, et notamment un jeune homme de vingt-deux ans, fort bien tourné, mais un peu gauche encore, et qui me faisait une cour discrète ; jamais un mot, mais des regardsds !... surtout quand il croyait que je ne le voyais point.
Mais, à seize ans, on a déjà des yeux pour voir derrière soi.
Car j’avais seize ans. Il est vrai que j’en paraissais davantage. – On me dit quelquefois que je ne suis pas mal. C’est votre avis aussi, n’est-ce pas, mon ami ? Oui, oui. Merci, je vous fais grâce du madrigal. – Eh bien, à cette époque-là, j’étais beaucoup mieux qu’aujourd’hui. Oh ! vous pouvez me croire, je n’y mets point de coquetterie. Ce que je vous dis : c’est pour que vous compreniez mieux ma petite histoire.
J’étais aussi grande ; aussi forte, aussi femme enfin que maintenant, et c’était cela, probablement, qui intimidait tant mon amoureux.
Nous faisions souvent des promenades à cheval dans le parc, ou dans la forêt, le matin, avant le déjeuner ; pas seuls, bien entendu ; mon père nous accompagnait, ou un ami.

COULOIRS ET COULISSES
LES CONFIDENCES DE MADEMOISELLE MARIE D'HERBELOT
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
DANS UNE LOGE D'ARTISTE
Chapitre I
Chapitre II
UNE HISTOIRE BANALE
Chapitre I
Chapitre II
BLANCHE BRÉTIGNY
Chapitre I
Chapitre II
PÈRE ET FILLE
Chapitre I
Chapitre II
LUCY VERNON
TOUTES LES MÊMES
Chapitre I
Chapitre II
DANS LE MONDE
UNE CONSULTATION
1870-1871
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
AU BOIS
Chapitre II
A LA MER
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI

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Extrait: LES CONFIDENCES DE MADEMOISELLE MARIE D’HERBELOT
Pourquoi je suis entrée au Thêâtre ? Allons vous voilà comme les autres. Vous comprenez la demoiselle de la concierge de la rue Rambuteau ou de la matelassièrde la rue Cardinet, qui entre au Conservatoire à douze ans, décrochee à seize un second accessit et son premier amoureux dans la classe de M. Delaunay, , puis enlève, , à dix-sept ans, un second prix, et un amant dans la finance qui facilitera puissamment ses débuts à l’Odéon ou bien au Vaudeville. Vous comprenez la jolie fille qui se met un beau jour chez Koning ou chez Bertrand, par caprice de vanité ou par calcul, pour se faire une situation. Vous comprenez encore, à la rigueur, les vocations irrésistibles, surtout dans les familles d’artistes, quand on a ça dans le sang.
Mais moi, dont vous connaissez la vie, et dont vous aimez les parents, de braves gens, très simples, très corrects et pas du tout artistes ; moi qui n’ai jamais eu dans ma famille le moindre comédien ni la moindre tragédienne, vous ne vous expliquez point ce qui m’a pu pousser dans cette voie si fort en dehors de celle qu’ont toujours suivie les miens.
Eh bien, tenez, je vais vous dire quelque chose que je n’ai dit encore à personne, pas même à mon père.
Aussi bien, c’est déjà de l’histoire ancienne. Cela remonte à sept ans. C’est vrai, pourtant, il y a sept ans de cela !
La scène se passe dans un chàteau, un vrai château, s’il vous plaît, avec un grand parc, qui donne directement sur une forêt. Nous avions été invités, mon père, ma mère et moi, à passer quelques semaines dans cette aimable et confortable résidence.
Il y avait d’autres personnes avec nous au château, et notamment un jeune homme de vingt-deux ans, fort bien tourné, mais un peu gauche encore, et qui me faisait une cour discrète ; jamais un mot, mais des regardsds !... surtout quand il croyait que je ne le voyais point.
Mais, à seize ans, on a déjà des yeux pour voir derrière soi.
Car j’avais seize ans. Il est vrai que j’en paraissais davantage. – On me dit quelquefois que je ne suis pas mal. C’est votre avis aussi, n’est-ce pas, mon ami ? Oui, oui. Merci, je vous fais grâce du madrigal. – Eh bien, à cette époque-là, j’étais beaucoup mieux qu’aujourd’hui. Oh ! vous pouvez me croire, je n’y mets point de coquetterie. Ce que je vous dis : c’est pour que vous compreniez mieux ma petite histoire.
J’étais aussi grande ; aussi forte, aussi femme enfin que maintenant, et c’était cela, probablement, qui intimidait tant mon amoureux.
Nous faisions souvent des promenades à cheval dans le parc, ou dans la forêt, le matin, avant le déjeuner ; pas seuls, bien entendu ; mon père nous accompagnait, ou un ami.

COULOIRS ET COULISSES
LES CONFIDENCES DE MADEMOISELLE MARIE D'HERBELOT
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
DANS UNE LOGE D'ARTISTE
Chapitre I
Chapitre II
UNE HISTOIRE BANALE
Chapitre I
Chapitre II
BLANCHE BRÉTIGNY
Chapitre I
Chapitre II
PÈRE ET FILLE
Chapitre I
Chapitre II
LUCY VERNON
TOUTES LES MÊMES
Chapitre I
Chapitre II
DANS LE MONDE
UNE CONSULTATION
1870-1871
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Chapitre II
Chapitre III
AU BOIS
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A LA MER
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Chapitre II
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