Author: | Elie FAURE | ISBN: | 1230000746786 |
Publisher: | NA | Publication: | October 28, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Elie FAURE |
ISBN: | 1230000746786 |
Publisher: | NA |
Publication: | October 28, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
"Un phénomène imprévu a fait chanceler le monde, et ceux mêmes qui le dénoncent n’en soupçonnent pas la portée. C’est pourquoi ils se désespèrent et maudissent les organes encore mal harmonisés du corps social en formation dont nous prenons péniblement conscience. Le « retour à l’esprit », avec la variante élégiaque du « retour à la nature », reconnaît tantôt pour cause et tantôt pour conséquence la levée de boucliers à peu près unanime dont la machine est l’objet. " Elie FAURE
Extrait:
J’ai dit, peut-être même répété, que les peuples attendaient la naissance d’un organisme nouveau. Où est-il donc, et quel est-il ? Il convient d’ouvrir ici une large parenthèse. Un phénomène imprévu a fait chanceler le monde, et ceux mêmes qui le dénoncent n’en soupçonnent pas la portée. C’est pourquoi ils se désespèrent et maudissent les organes encore mal harmonisés du corps social en formation dont nous prenons péniblement conscience. Le « retour à l’esprit », avec la variante élégiaque du « retour à la nature », reconnaît tantôt pour cause et tantôt pour conséquence la levée de boucliers à peu près unanime dont la machine est l’objet. Tous s’en mêlent, sociologues et philosophes, poètes et romanciers, dramaturges et même cinéastes, Dieu me pardonne. Douglas Fairbanks vit tout nu sur un atoll du Pacifique, dans un bois de cocotiers. Mais c’est par le truchement de la machine à enregistrer les images qu’il nous conte son aventure. Et ce qu’il y a de plus curieux, c’est qu’aussitôt qu’il doit pourvoir à ses besoins, il construit des machines élémentaires avec des lianes, des épines, des calebasses, des pinces de crabe et des fibres de palmiers. Jusqu’à un appareil de T.S.F., je vous le dis en vérité. Douglas Fairbanks, qui est un sympathique naïf, n’a certainement pas songé à réhabiliter la machine par ces arguments ironiques. Mais Douglas Fairbanks baigne, comme nous baignons tous, dans un monde où la machine nous presse de partout à notre insu, et rythme nos gestes – même et peut-être surtout – réflexes, de plus en plus profondément
"Un phénomène imprévu a fait chanceler le monde, et ceux mêmes qui le dénoncent n’en soupçonnent pas la portée. C’est pourquoi ils se désespèrent et maudissent les organes encore mal harmonisés du corps social en formation dont nous prenons péniblement conscience. Le « retour à l’esprit », avec la variante élégiaque du « retour à la nature », reconnaît tantôt pour cause et tantôt pour conséquence la levée de boucliers à peu près unanime dont la machine est l’objet. " Elie FAURE
Extrait:
J’ai dit, peut-être même répété, que les peuples attendaient la naissance d’un organisme nouveau. Où est-il donc, et quel est-il ? Il convient d’ouvrir ici une large parenthèse. Un phénomène imprévu a fait chanceler le monde, et ceux mêmes qui le dénoncent n’en soupçonnent pas la portée. C’est pourquoi ils se désespèrent et maudissent les organes encore mal harmonisés du corps social en formation dont nous prenons péniblement conscience. Le « retour à l’esprit », avec la variante élégiaque du « retour à la nature », reconnaît tantôt pour cause et tantôt pour conséquence la levée de boucliers à peu près unanime dont la machine est l’objet. Tous s’en mêlent, sociologues et philosophes, poètes et romanciers, dramaturges et même cinéastes, Dieu me pardonne. Douglas Fairbanks vit tout nu sur un atoll du Pacifique, dans un bois de cocotiers. Mais c’est par le truchement de la machine à enregistrer les images qu’il nous conte son aventure. Et ce qu’il y a de plus curieux, c’est qu’aussitôt qu’il doit pourvoir à ses besoins, il construit des machines élémentaires avec des lianes, des épines, des calebasses, des pinces de crabe et des fibres de palmiers. Jusqu’à un appareil de T.S.F., je vous le dis en vérité. Douglas Fairbanks, qui est un sympathique naïf, n’a certainement pas songé à réhabiliter la machine par ces arguments ironiques. Mais Douglas Fairbanks baigne, comme nous baignons tous, dans un monde où la machine nous presse de partout à notre insu, et rythme nos gestes – même et peut-être surtout – réflexes, de plus en plus profondément