Author: | Germaine de Staël | ISBN: | 1230001492644 |
Publisher: | Editions MARQUES | Publication: | January 5, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Germaine de Staël |
ISBN: | 1230001492644 |
Publisher: | Editions MARQUES |
Publication: | January 5, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Staël Germaine de – De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations : Germaine de Staël a travaillé des années sur cet ouvrage De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, commencé avant la révolution. Elle cherchait à y développer sa pensée, (qu’elle reprendra dans d’autres de ses œuvres) sur le bonheur des nations lié à la liberté et au bon gouvernement. Arrive la révolution de 1789 puis la terreur. Républicaine mais détestant les forfaits qui ont été commis au nom de la liberté elle cherche à comprendre ce qui les a provoqués.
Dans ce livre, écrit aussi dans le contexte d’une relation difficile avec Benjamin Constant (rencontré en 1794), elle s’adresse aux « passionnés » comme elle et «fait une revue pessimiste, des passions bonnes et mauvaises et des malheurs qu’elles engendrent. Dans la mesure où même les plus belles et les plus pures […] font dépendre des autres le bonheur individuel, elles sont néfastes. Ni l’amour, ni les affections familiales, ni l’amitié n’apportent le bonheur, puisqu’on doit compter sur les autres qui se dérobent.»*
De manière très bouddhiste avant la lettre, elle finit par conclure que le bonheur réside dans le désengagement des passions et que «le sage doit en définitive se contenter de ce qui ne dépend que de lui et rechercher la sérénité qu’apportent la réflexion, l’étude, le progrès de la pensée»* : «En composant cet ouvrage, où je poursuis les passions comme destructives du bonheur, où j’ai crû présenter des ressources pour vivre sans le secours de leur impulsion, c’est moi-même aussi que j’ai voulu persuader ; j’ai écrit pour me retrouver, à travers tant de peines, pour dégager mes facultés de l’esclavage des sentimens, pour m’élever jusque à une sorte d’abstraction qui me permit d’observer la douleur en mon âme, d’examiner dans mes propres impressions les mouvemens de la nature morale, et de généraliser ce que la pensée me donnait d’expérience. Une distraction absolue étant impossible, j’ai essayé si la méditation même des objets qui nous occupent, ne conduisait pas au même résultat, et si, en approchant du fantôme, il ne s’évanouissait pas plutôt qu’en s’en éloignant. J’ai essayé si ce qu’il y a de poignant dans la douleur personnelle, ne s’émoussait pas un peu, quand nous nous placions nous-mêmes comme une part du vaste tableau des destinées […] Je l’ai essayé, et je ne suis pas sûre d’avoir réussi dans la première épreuve de ma doctrine sur moi-même».
Staël Germaine de – De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations : Germaine de Staël a travaillé des années sur cet ouvrage De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, commencé avant la révolution. Elle cherchait à y développer sa pensée, (qu’elle reprendra dans d’autres de ses œuvres) sur le bonheur des nations lié à la liberté et au bon gouvernement. Arrive la révolution de 1789 puis la terreur. Républicaine mais détestant les forfaits qui ont été commis au nom de la liberté elle cherche à comprendre ce qui les a provoqués.
Dans ce livre, écrit aussi dans le contexte d’une relation difficile avec Benjamin Constant (rencontré en 1794), elle s’adresse aux « passionnés » comme elle et «fait une revue pessimiste, des passions bonnes et mauvaises et des malheurs qu’elles engendrent. Dans la mesure où même les plus belles et les plus pures […] font dépendre des autres le bonheur individuel, elles sont néfastes. Ni l’amour, ni les affections familiales, ni l’amitié n’apportent le bonheur, puisqu’on doit compter sur les autres qui se dérobent.»*
De manière très bouddhiste avant la lettre, elle finit par conclure que le bonheur réside dans le désengagement des passions et que «le sage doit en définitive se contenter de ce qui ne dépend que de lui et rechercher la sérénité qu’apportent la réflexion, l’étude, le progrès de la pensée»* : «En composant cet ouvrage, où je poursuis les passions comme destructives du bonheur, où j’ai crû présenter des ressources pour vivre sans le secours de leur impulsion, c’est moi-même aussi que j’ai voulu persuader ; j’ai écrit pour me retrouver, à travers tant de peines, pour dégager mes facultés de l’esclavage des sentimens, pour m’élever jusque à une sorte d’abstraction qui me permit d’observer la douleur en mon âme, d’examiner dans mes propres impressions les mouvemens de la nature morale, et de généraliser ce que la pensée me donnait d’expérience. Une distraction absolue étant impossible, j’ai essayé si la méditation même des objets qui nous occupent, ne conduisait pas au même résultat, et si, en approchant du fantôme, il ne s’évanouissait pas plutôt qu’en s’en éloignant. J’ai essayé si ce qu’il y a de poignant dans la douleur personnelle, ne s’émoussait pas un peu, quand nous nous placions nous-mêmes comme une part du vaste tableau des destinées […] Je l’ai essayé, et je ne suis pas sûre d’avoir réussi dans la première épreuve de ma doctrine sur moi-même».