De mémoire et d'oubli

Anthropologie des objets malanggan de Nouvelle-Irlande

Nonfiction, History, Australia & Oceania
Cover of the book De mémoire et d'oubli by Brigitte Derlon, Éditions de la Maison des sciences de l’homme
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Author: Brigitte Derlon ISBN: 9782735118731
Publisher: Éditions de la Maison des sciences de l’homme Publication: June 30, 2017
Imprint: Éditions de la Maison des sciences de l’homme Language: French
Author: Brigitte Derlon
ISBN: 9782735118731
Publisher: Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Publication: June 30, 2017
Imprint: Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Language: French

A l'abri du regard des femmes, les hommes de l'île de Nouvelle-Irlande (Papouasie-Nouvelle-Guinée) passaient autrefois de longs mois à fabriquer pour leurs morts des sculptures de bois très élaborées qu'ils brûlaient ou laissaient pourrir sur place trois jours seulement après les avoir exposées sur le site funéraire. Nommées malanggan, ces spectaculaires effigies hétérogènes, dont beaucoup furent collectées avant leur destruction rituelle, font aujourd'hui partie des plus grandes collections mondiales d'art non occidental. A partir d'une importante documentation ethnographique provenant à la fois des sources anciennes et des informations récemment collectées par l'auteur, ce livre propose une interprétation de la fonction rituelle des malanggan et une analyse des droits complexes régissant leur utilisation. Destinées à évoquer le retour provisoire du défunt, ces effigies servaient à faire oublier le mort, engendré par les femmes, et à assurer sa reproduction par les hommes sous une identité permanente et mémorable. Calquée sur le processus de décomposition du cadavre, cette re-production s'inscrivait dans le cadre d'une idéologie de la régénération fondée sur l'idée que la vie naît sans fin de la mort. Chacun des nombreux types de malanggan qui s'accompagnait de rites spécifiques était associé à un clan ou lignage. Avant la destruction de l'effigie, des individus recevaient le droit et le savoir nécessaires pour diriger ultérieurement la fabrication et la mise en scène d'objets de ce type. Ainsi était assurée la pérennité du prototype mental du malanggan qui vivait dans la mémoire des hommes durant les longues périodes où il n'était pas matériellement actualisé. Parallèles aux droits fonciers claniques, les droits portant sur les malanggan circulaient sous une forme comparable à un prêt entre les clans des matrimoitiés exogames dont ils exprimaient l'interdépendance en matière de procréation.

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A l'abri du regard des femmes, les hommes de l'île de Nouvelle-Irlande (Papouasie-Nouvelle-Guinée) passaient autrefois de longs mois à fabriquer pour leurs morts des sculptures de bois très élaborées qu'ils brûlaient ou laissaient pourrir sur place trois jours seulement après les avoir exposées sur le site funéraire. Nommées malanggan, ces spectaculaires effigies hétérogènes, dont beaucoup furent collectées avant leur destruction rituelle, font aujourd'hui partie des plus grandes collections mondiales d'art non occidental. A partir d'une importante documentation ethnographique provenant à la fois des sources anciennes et des informations récemment collectées par l'auteur, ce livre propose une interprétation de la fonction rituelle des malanggan et une analyse des droits complexes régissant leur utilisation. Destinées à évoquer le retour provisoire du défunt, ces effigies servaient à faire oublier le mort, engendré par les femmes, et à assurer sa reproduction par les hommes sous une identité permanente et mémorable. Calquée sur le processus de décomposition du cadavre, cette re-production s'inscrivait dans le cadre d'une idéologie de la régénération fondée sur l'idée que la vie naît sans fin de la mort. Chacun des nombreux types de malanggan qui s'accompagnait de rites spécifiques était associé à un clan ou lignage. Avant la destruction de l'effigie, des individus recevaient le droit et le savoir nécessaires pour diriger ultérieurement la fabrication et la mise en scène d'objets de ce type. Ainsi était assurée la pérennité du prototype mental du malanggan qui vivait dans la mémoire des hommes durant les longues périodes où il n'était pas matériellement actualisé. Parallèles aux droits fonciers claniques, les droits portant sur les malanggan circulaient sous une forme comparable à un prêt entre les clans des matrimoitiés exogames dont ils exprimaient l'interdépendance en matière de procréation.

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