De minuit à sept heures

Fiction & Literature, Classics, Mystery & Suspense
Cover of the book De minuit à sept heures by Maurice Leblanc, Largau
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Author: Maurice Leblanc ISBN: 1230000253673
Publisher: Largau Publication: July 20, 2014
Imprint: Language: French
Author: Maurice Leblanc
ISBN: 1230000253673
Publisher: Largau
Publication: July 20, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait du livre :

Mme Destol rentra chez elle plus tôt qu’elle ne le croyait. Elle passa sous la voûte cochère, s’arrêta pour prendre dans la loge de la concierge les lettres qui l’attendaient, et monta le premier des deux étages qui conduisaient à son appartement.

Au palier, elle fit sa pause habituelle devant la grande glace dont s’ornait le mur. Couperosée malgré son fard, trop forte, d’une élégance un peu tapageuse, elle présentait encore quelques vestiges d’une beauté qui, sous la présidence de Félix Faure, l’avait fait remarquer et demander en mariage par M. Destol, homme d’affaires puissamment riche, qu’elle avait désolé par ses coquetteries, ses extravagances et ses prodigalités.

Dans la glace complaisante, elle ne vit ni sa couperose, ni ses paupières trop bleues, ni ses joues trop rouges. Mais, en revanche, elle admira fort la fière coquetterie de ses yeux et se sourit à elle-même pour avoir l’occasion, une fois de plus, de s’extasier devant le charme de son sourire.

Eh, mon Dieu, quelle animation, quelle ardeur de vivre dans l’attitude et dans la physionomie ! Elle avait déjeuné au restaurant avec quatre de ses amis – ceux que sa fille, Nelly-Rose, appelait les mousquetaires, et dont les méchantes langues disaient que trois d’entre eux, du vivant de son mari, avaient été fort liés avec elle –, et, à ce déjeuner, elle s’était montrée spirituelle, aimable, coquette. Allons, malgré tous les ennuis, l’existence avait encore du bon !

Au second étage, cependant, elle eut un geste de mauvaise humeur. On entendait, à l’intérieur, un bruit de musique. Piano et violon.

« Sapristi ! grogna-t-elle. C’est encore Dominique et Victorine qui font de la musique. »

C’était une maladie chez eux. Dès que les deux patronnes sortaient, la femme de chambre se mettait au piano. Son mari, le maître d’hôtel, prenait son violon, et, comme un monsieur et une dame, sans tablier, les yeux en extase, ils jouaient tout un répertoire de rengaines et de danses langoureuses, La Valse des roses, Le Beau Danube bleu, ou La Chanson des blés d’or.

Agacée, Mme Destol sonna. Il lui fut répondu par la Veuve joyeuse.

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Extrait du livre :

Mme Destol rentra chez elle plus tôt qu’elle ne le croyait. Elle passa sous la voûte cochère, s’arrêta pour prendre dans la loge de la concierge les lettres qui l’attendaient, et monta le premier des deux étages qui conduisaient à son appartement.

Au palier, elle fit sa pause habituelle devant la grande glace dont s’ornait le mur. Couperosée malgré son fard, trop forte, d’une élégance un peu tapageuse, elle présentait encore quelques vestiges d’une beauté qui, sous la présidence de Félix Faure, l’avait fait remarquer et demander en mariage par M. Destol, homme d’affaires puissamment riche, qu’elle avait désolé par ses coquetteries, ses extravagances et ses prodigalités.

Dans la glace complaisante, elle ne vit ni sa couperose, ni ses paupières trop bleues, ni ses joues trop rouges. Mais, en revanche, elle admira fort la fière coquetterie de ses yeux et se sourit à elle-même pour avoir l’occasion, une fois de plus, de s’extasier devant le charme de son sourire.

Eh, mon Dieu, quelle animation, quelle ardeur de vivre dans l’attitude et dans la physionomie ! Elle avait déjeuné au restaurant avec quatre de ses amis – ceux que sa fille, Nelly-Rose, appelait les mousquetaires, et dont les méchantes langues disaient que trois d’entre eux, du vivant de son mari, avaient été fort liés avec elle –, et, à ce déjeuner, elle s’était montrée spirituelle, aimable, coquette. Allons, malgré tous les ennuis, l’existence avait encore du bon !

Au second étage, cependant, elle eut un geste de mauvaise humeur. On entendait, à l’intérieur, un bruit de musique. Piano et violon.

« Sapristi ! grogna-t-elle. C’est encore Dominique et Victorine qui font de la musique. »

C’était une maladie chez eux. Dès que les deux patronnes sortaient, la femme de chambre se mettait au piano. Son mari, le maître d’hôtel, prenait son violon, et, comme un monsieur et une dame, sans tablier, les yeux en extase, ils jouaient tout un répertoire de rengaines et de danses langoureuses, La Valse des roses, Le Beau Danube bleu, ou La Chanson des blés d’or.

Agacée, Mme Destol sonna. Il lui fut répondu par la Veuve joyeuse.

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