Author: | Nicolas Blondeau & Alcide Bonneau & François Noël | ISBN: | 9781465622242 |
Publisher: | Library of Alexandria | Publication: | March 8, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Nicolas Blondeau & Alcide Bonneau & François Noël |
ISBN: | 9781465622242 |
Publisher: | Library of Alexandria |
Publication: | March 8, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Les Amateurs qui veulent bien suivre mes publications se rappellent sans doute les Adieux dont j'ai fait précéder la Raffaella, en Décembre 1884: «Le présent volume,» disais-je, «est peut-être le dernier de son genre que je mette au jour...; le prochain sera un gros ouvrage de Théologie.» J'étais sincère; j'avais débuté, en 1875, par une œuvre Théologique, la Démonialité, du P. Sinistrari: je voulais finir saintement, comme j'avais commencé. Et j'ai tenu parole: j'ai donné, tout récemment, une réimpression des Divinités génératrices de Dulaure, croyant bien m'arrêter sur cette œuvre pie. Mais ne finit pas qui veut. Or, que faire quand la vie s'obstine et qu'on n'a pas de goût pour le suicide? Éditer, éditer sans cesse. Malheureusement, la matière se raréfie, et depuis que d'austères censeurs, voyant un péril social dans des badinages poétiques du XVIe siècle imprimés à cent cinquante exemplaires, m'ont traîné sur le banc des assassins, je suis devenu fort timide. La Théologie elle-même ne me rassure pas. Si j'essayais de l'Enseignement? Certes, c'est une noble tâche que de façonner l'esprit de ses semblables, de les initier aux élégances de cette littérature qui, suivant l'expression d'Ovide, «emollit mores, nec sinit esse feros». Et pouvais-je mieux choisir, pour inaugurer une nouvelle Bibliothèque d'Éducation, que l'Aloisia de Chorier, cette incomparable Civilité juvénile, ce chef-d'œuvre Latin d'un Français du grand siècle: un livre qui, si notre idiome devait jamais disparaître, lui survivrait avec la langue immortelle dans laquelle il est écrit? J'ai donc publié une édition Latine de l'Aloisia, plus correcte, je puis l'affirmer, qu'aucune de ses devancières. Voici maintenant un second ouvrage, un Dictionarium eroticum Latino-Gallicum, qui peut se rattacher au précédent. Il est aussi du grand siècle, et tout à fait inédit. Son auteur, Pierre-Nicolas Blondeau, n'est guères connu: du moins les Biographies Michaud et Didot n'en font pas mention. Mais une Note1 annexée au Manuscrit, de la main d'un de ses possesseurs, Hyacinthe-Théodore Baron, ancien doyen de la Faculté de Médecine de Paris et bibliophile distingué, nous apprend que Nicolas Blondeau était avocat en Parlement, censeur des livres et inspecteur de l'imprimerie établie à Trévoux, vers 1695, par le duc du Maine, et qu'on lui devait le Dictionnaire classique Français-Latin, connu sous le nom de Boudot. D'après d'autres renseignements, ce dictionnaire de Boudot n'était que l'abrégé d'un grand Dictionnaire manuscrit, en quatorze volumes in-4o, composé par Nicolas Blondeau et qui n'a pas été imprimé.
Les Amateurs qui veulent bien suivre mes publications se rappellent sans doute les Adieux dont j'ai fait précéder la Raffaella, en Décembre 1884: «Le présent volume,» disais-je, «est peut-être le dernier de son genre que je mette au jour...; le prochain sera un gros ouvrage de Théologie.» J'étais sincère; j'avais débuté, en 1875, par une œuvre Théologique, la Démonialité, du P. Sinistrari: je voulais finir saintement, comme j'avais commencé. Et j'ai tenu parole: j'ai donné, tout récemment, une réimpression des Divinités génératrices de Dulaure, croyant bien m'arrêter sur cette œuvre pie. Mais ne finit pas qui veut. Or, que faire quand la vie s'obstine et qu'on n'a pas de goût pour le suicide? Éditer, éditer sans cesse. Malheureusement, la matière se raréfie, et depuis que d'austères censeurs, voyant un péril social dans des badinages poétiques du XVIe siècle imprimés à cent cinquante exemplaires, m'ont traîné sur le banc des assassins, je suis devenu fort timide. La Théologie elle-même ne me rassure pas. Si j'essayais de l'Enseignement? Certes, c'est une noble tâche que de façonner l'esprit de ses semblables, de les initier aux élégances de cette littérature qui, suivant l'expression d'Ovide, «emollit mores, nec sinit esse feros». Et pouvais-je mieux choisir, pour inaugurer une nouvelle Bibliothèque d'Éducation, que l'Aloisia de Chorier, cette incomparable Civilité juvénile, ce chef-d'œuvre Latin d'un Français du grand siècle: un livre qui, si notre idiome devait jamais disparaître, lui survivrait avec la langue immortelle dans laquelle il est écrit? J'ai donc publié une édition Latine de l'Aloisia, plus correcte, je puis l'affirmer, qu'aucune de ses devancières. Voici maintenant un second ouvrage, un Dictionarium eroticum Latino-Gallicum, qui peut se rattacher au précédent. Il est aussi du grand siècle, et tout à fait inédit. Son auteur, Pierre-Nicolas Blondeau, n'est guères connu: du moins les Biographies Michaud et Didot n'en font pas mention. Mais une Note1 annexée au Manuscrit, de la main d'un de ses possesseurs, Hyacinthe-Théodore Baron, ancien doyen de la Faculté de Médecine de Paris et bibliophile distingué, nous apprend que Nicolas Blondeau était avocat en Parlement, censeur des livres et inspecteur de l'imprimerie établie à Trévoux, vers 1695, par le duc du Maine, et qu'on lui devait le Dictionnaire classique Français-Latin, connu sous le nom de Boudot. D'après d'autres renseignements, ce dictionnaire de Boudot n'était que l'abrégé d'un grand Dictionnaire manuscrit, en quatorze volumes in-4o, composé par Nicolas Blondeau et qui n'a pas été imprimé.