Author: | Germaine de Stael | ISBN: | 1230001903362 |
Publisher: | Genevieve LECOINTE | Publication: | September 16, 2017 |
Imprint: | Language: | English |
Author: | Germaine de Stael |
ISBN: | 1230001903362 |
Publisher: | Genevieve LECOINTE |
Publication: | September 16, 2017 |
Imprint: | |
Language: | English |
L’histoire de la vie active de Mme de Staël peut être ramenée à l’histoire de son long duel avec Napoléon. Esprits dominateurs l’un et l’autre, apparus au même moment sur la même scène, ils se sont naturellement heurtés. Mme de Staël prétend bien dans les mémoires de ses Dix ans d’exil que, dès le premier jour, elle fut l’ennemie de Bonaparte, et qu’elle demeura irréconciliable ; – mais la vérité est qu’elle commença par s’enthousiasmer du jeune héros de l’armée d’Italie, et que, ainsi qu’elle le dit elle-même de Cléopâtre, croyant « posséder surtout l’art de captiver », elle rêva de vaincre ce vainqueur et d’être un jour la tête qui ferait agir ce bras, devenu souverain. Elle lui écrivit d’abord, à l’armée, des lettres étrangement admiratives et, quand il fut revenu à Paris, elle voulut lui être présentée. Il l’intimida. Elle n’en mit pas moins à le rechercher une insistance qu’égalait seule l’application que Bonaparte mettait à la fuir. Il n’aimait point les femmes « politiques ».
L’histoire de la vie active de Mme de Staël peut être ramenée à l’histoire de son long duel avec Napoléon. Esprits dominateurs l’un et l’autre, apparus au même moment sur la même scène, ils se sont naturellement heurtés. Mme de Staël prétend bien dans les mémoires de ses Dix ans d’exil que, dès le premier jour, elle fut l’ennemie de Bonaparte, et qu’elle demeura irréconciliable ; – mais la vérité est qu’elle commença par s’enthousiasmer du jeune héros de l’armée d’Italie, et que, ainsi qu’elle le dit elle-même de Cléopâtre, croyant « posséder surtout l’art de captiver », elle rêva de vaincre ce vainqueur et d’être un jour la tête qui ferait agir ce bras, devenu souverain. Elle lui écrivit d’abord, à l’armée, des lettres étrangement admiratives et, quand il fut revenu à Paris, elle voulut lui être présentée. Il l’intimida. Elle n’en mit pas moins à le rechercher une insistance qu’égalait seule l’application que Bonaparte mettait à la fuir. Il n’aimait point les femmes « politiques ».