Author: | Jules Verne | ISBN: | 1230000247202 |
Publisher: | NA | Publication: | June 18, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jules Verne |
ISBN: | 1230000247202 |
Publisher: | NA |
Publication: | June 18, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait:
Il y a des gens qui n’aiment point les chasseurs, et peut-être n’ont-ils pas tout à fait tort.
Est-ce parce qu’il ne répugne pas à ces gentlemen de tuer le gibier de leurs propres mains, avant de le manger ?
Ne serait-ce pas plutôt parce que lesdits chasseurs racontent trop volontiers, à tout propos, et hors de propos, leurs prouesses ?
J’incline vers cette dernière raison.
Or, il y a quelque vingt ans, je me suis rendu coupable du premier de ces méfaits. J’ai chassé ! Oui, j’ai chassé !... Aussi, pour m’en punir, je vais me rendre coupable du second, en vous racontant par le menu mes aventures de chasse.
Puisse ce récit, sincère et véridique, dégoûter à jamais mes semblables de s’en aller à travers champs, à la suite d’un chien, le carnier sur le dos, la cartouchière à la ceinture, le fusil sous le bras ! Mais j’y compte peu, je le confesse. Enfin, à tout risque, je commence.
II
Un philosophe fantaisiste a dit quelque part : « N’ayez jamais ni maison de campagne, ni voiture, ni chevaux... ni chasse. Il y a toujours des amis qui se chargent d’en avoir pour vous ! »
C’est par application de cet axiome que je fus invité à faire mes premières armes sur des terrains réservés du département de la Somme, sans en être propriétaire.
On était à la fin du mois d’août, en 1859, si je ne me trompe. Un arrêté préfectoral venait de fixer au lendemain l’ouverture de la chasse.
Dans notre ville d’Amiens, où il n’est si mince boutiquier, ni petit artisan, qui ne possède un fusil quelconque, avec lequel il va écumer la grande route des faubourgs – depuis six semaines, à tout le moins, cette date solennelle était impatiemment attendue.
Les sportsmen du métier, ceux qui « croient que c’est arrivé », tout comme les tireurs de troisième et de quatrième ordre, les adroits qui tuent aussi bien sans viser que les maladroits qui visent sans jamais tuer, enfin les mazettes non moins « diligents » que les chasseurs di primo cartello, se préparaient en vue de cette ouverture, s’équipaient, s’approvisionnaient, s’entraînaient, ne pensant que pour penser caille, ne parlant que pour parler lièvre, ne rêvant que pour rêver perdreaux ! Femme, enfants, famille, amis, tout était oublié ! Politique, art, littérature, agriculture,
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait:
Il y a des gens qui n’aiment point les chasseurs, et peut-être n’ont-ils pas tout à fait tort.
Est-ce parce qu’il ne répugne pas à ces gentlemen de tuer le gibier de leurs propres mains, avant de le manger ?
Ne serait-ce pas plutôt parce que lesdits chasseurs racontent trop volontiers, à tout propos, et hors de propos, leurs prouesses ?
J’incline vers cette dernière raison.
Or, il y a quelque vingt ans, je me suis rendu coupable du premier de ces méfaits. J’ai chassé ! Oui, j’ai chassé !... Aussi, pour m’en punir, je vais me rendre coupable du second, en vous racontant par le menu mes aventures de chasse.
Puisse ce récit, sincère et véridique, dégoûter à jamais mes semblables de s’en aller à travers champs, à la suite d’un chien, le carnier sur le dos, la cartouchière à la ceinture, le fusil sous le bras ! Mais j’y compte peu, je le confesse. Enfin, à tout risque, je commence.
II
Un philosophe fantaisiste a dit quelque part : « N’ayez jamais ni maison de campagne, ni voiture, ni chevaux... ni chasse. Il y a toujours des amis qui se chargent d’en avoir pour vous ! »
C’est par application de cet axiome que je fus invité à faire mes premières armes sur des terrains réservés du département de la Somme, sans en être propriétaire.
On était à la fin du mois d’août, en 1859, si je ne me trompe. Un arrêté préfectoral venait de fixer au lendemain l’ouverture de la chasse.
Dans notre ville d’Amiens, où il n’est si mince boutiquier, ni petit artisan, qui ne possède un fusil quelconque, avec lequel il va écumer la grande route des faubourgs – depuis six semaines, à tout le moins, cette date solennelle était impatiemment attendue.
Les sportsmen du métier, ceux qui « croient que c’est arrivé », tout comme les tireurs de troisième et de quatrième ordre, les adroits qui tuent aussi bien sans viser que les maladroits qui visent sans jamais tuer, enfin les mazettes non moins « diligents » que les chasseurs di primo cartello, se préparaient en vue de cette ouverture, s’équipaient, s’approvisionnaient, s’entraînaient, ne pensant que pour penser caille, ne parlant que pour parler lièvre, ne rêvant que pour rêver perdreaux ! Femme, enfants, famille, amis, tout était oublié ! Politique, art, littérature, agriculture,