Author: | Fortuné du Boisgobey | ISBN: | 9782374634036 |
Publisher: | La Gibecière à Mots | Publication: | June 24, 2019 |
Imprint: | La Gibecière à Mots | Language: | French |
Author: | Fortuné du Boisgobey |
ISBN: | 9782374634036 |
Publisher: | La Gibecière à Mots |
Publication: | June 24, 2019 |
Imprint: | La Gibecière à Mots |
Language: | French |
Fortuné du Boisgobey (1821-1891)
"L’ancien Opéra, incendié il y a quinze ans, n’avait ni façade imposante, ni escalier monumental, mais les vieux abonnés le regrettent. On y voyait moins d’étrangers et l’acoustique y était meilleure.
On y donnait aussi des bals masqués plus amusants que ceux d’à présent.
Le carnaval de 1870 fut joyeux et la nuit du samedi gras de l’année terrible, la salle de la rue Le Peletier regorgeait de monde. On s’écrasait dans les couloirs, on s’étouffait au foyer et les loges étaient bondées.
Aux premières, à droite, il y en avait une où on menait grand bruit. Les jeunes qui l’occupaient étaient montés à un formidable diapason de gaieté, et ce nid de viveurs élégants attirait les chercheuses d’aventures, comme la lumière attire les chauves-souris.
À tout instant, s’ouvrait et se refermait la porte qui donnait sur le fameux corridor, si magistralement mis en scène par les frères de Goncourt, au premier acte de Henriette Maréchal.
C’était un incessant va-et-vient de dominos de toutes les couleurs.
Quelques loups de dentelle abritaient peut-être de vraies mondaines en rupture de salons du high-life, mais la plupart cachaient mal des visages de demoiselles trop connues, et ces messieurs n’étaient pas venus au bal pour se faire intriguer, comme on disait jadis.
En ce temps-là, il n’y avait déjà plus que les collégiens et les provinciaux pour jouer à ce jeu démodé.
Dans la loge numéro 9, on remplaçait l’intrigue par une pantomime expressive, et les femmes qui s’y risquaient savaient à quoi elles s’exposaient. Elles partaient chiffonnées, mais non pas fâchées, et elles ne craignaient pas d’y revenir après une excursion dans les couloirs où on ne les respectait pas davantage."
Hervé de Scaër, noble breton ruiné, doit épouser Solange la fille d'un riche banquier. Lors d'un bal masqué, il est accosté par une mystérieuse femme vêtue d'un domino blanc qui dit le connaître et lui remet un pli. Cette même soirée, il retrouve un de ses anciens bergers soit-disant mort. La soirée se termine par une bousculade avec un voleur en fuite puis par une tentative d'agression en rentrant chez lui...
Fortuné du Boisgobey (1821-1891)
"L’ancien Opéra, incendié il y a quinze ans, n’avait ni façade imposante, ni escalier monumental, mais les vieux abonnés le regrettent. On y voyait moins d’étrangers et l’acoustique y était meilleure.
On y donnait aussi des bals masqués plus amusants que ceux d’à présent.
Le carnaval de 1870 fut joyeux et la nuit du samedi gras de l’année terrible, la salle de la rue Le Peletier regorgeait de monde. On s’écrasait dans les couloirs, on s’étouffait au foyer et les loges étaient bondées.
Aux premières, à droite, il y en avait une où on menait grand bruit. Les jeunes qui l’occupaient étaient montés à un formidable diapason de gaieté, et ce nid de viveurs élégants attirait les chercheuses d’aventures, comme la lumière attire les chauves-souris.
À tout instant, s’ouvrait et se refermait la porte qui donnait sur le fameux corridor, si magistralement mis en scène par les frères de Goncourt, au premier acte de Henriette Maréchal.
C’était un incessant va-et-vient de dominos de toutes les couleurs.
Quelques loups de dentelle abritaient peut-être de vraies mondaines en rupture de salons du high-life, mais la plupart cachaient mal des visages de demoiselles trop connues, et ces messieurs n’étaient pas venus au bal pour se faire intriguer, comme on disait jadis.
En ce temps-là, il n’y avait déjà plus que les collégiens et les provinciaux pour jouer à ce jeu démodé.
Dans la loge numéro 9, on remplaçait l’intrigue par une pantomime expressive, et les femmes qui s’y risquaient savaient à quoi elles s’exposaient. Elles partaient chiffonnées, mais non pas fâchées, et elles ne craignaient pas d’y revenir après une excursion dans les couloirs où on ne les respectait pas davantage."
Hervé de Scaër, noble breton ruiné, doit épouser Solange la fille d'un riche banquier. Lors d'un bal masqué, il est accosté par une mystérieuse femme vêtue d'un domino blanc qui dit le connaître et lui remet un pli. Cette même soirée, il retrouve un de ses anciens bergers soit-disant mort. La soirée se termine par une bousculade avec un voleur en fuite puis par une tentative d'agression en rentrant chez lui...