Author: | Victor Cousin | ISBN: | 1230000677981 |
Publisher: | Victor Cousin | Publication: | September 22, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Victor Cousin |
ISBN: | 1230000677981 |
Publisher: | Victor Cousin |
Publication: | September 22, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Ici même, il y a quelques mois, nous avons combattu le scepticisme dans son représentant le plus redoutable[1]. Nous allons aujourd’hui porter nos études sur une autre plaie de l’esprit humain, sur un mal en apparence moins fâcheux que le scepticisme, mais qui, au fond, n’est pas moins dangereux.
Il nous importe d’autant plus de rompre ouvertement avec le mysticisme qu’il semble nous toucher de plus près, et que par un air de grandeur il peut séduire plus d’une ame d’élite, particulièrement à l’une de ces époques de lassitude, où, à la suite d’espérances excessives cruellement déçues, la raison humaine, ayant perdu la foi en sa propre puissance sans pouvoir perdre le besoin de Dieu, pour satisfaire ce besoin immortel, s’adresse à tout excepté à elle-même, et, faute de savoir s’élever à Dieu par la route légitime et dans la mesure qui lui a été permise, se jette hors du sens commun, et tente le nouveau, le chimérique, l’absurde même, pour atteindre à l’impossible.
[1] Voyez dans la Revue des Deux Mondes, du 15 décembre 1844 et du 15 janvier 1845, deux articles intitulés : Du Scepticisme de Pascal.
EXTRAIT:
Ici même, il y a quelques mois, nous avons combattu le scepticisme dans son représentant le plus redoutable[1]. Nous allons aujourd’hui porter nos études sur une autre plaie de l’esprit humain, sur un mal en apparence moins fâcheux que le scepticisme, mais qui, au fond, n’est pas moins dangereux.
Il nous importe d’autant plus de rompre ouvertement avec le mysticisme qu’il semble nous toucher de plus près, et que par un air de grandeur il peut séduire plus d’une ame d’élite, particulièrement à l’une de ces époques de lassitude, où, à la suite d’espérances excessives cruellement déçues, la raison humaine, ayant perdu la foi en sa propre puissance sans pouvoir perdre le besoin de Dieu, pour satisfaire ce besoin immortel, s’adresse à tout excepté à elle-même, et, faute de savoir s’élever à Dieu par la route légitime et dans la mesure qui lui a été permise, se jette hors du sens commun, et tente le nouveau, le chimérique, l’absurde même, pour atteindre à l’impossible.
[1] Voyez dans la Revue des Deux Mondes, du 15 décembre 1844 et du 15 janvier 1845, deux articles intitulés : Du Scepticisme de Pascal.