Author: | Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc | ISBN: | 1230002917443 |
Publisher: | Paris : V. Didron, 1846 | Publication: | November 24, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc |
ISBN: | 1230002917443 |
Publisher: | Paris : V. Didron, 1846 |
Publication: | November 24, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Pendant que, le mois dernier, nous poursuivions notre tâche dans les «Annales Archéologiques» et que nous ajoutions quelques pages à nos études sur les monuments religieux du XIIIème siècle, un orage s’amoncelait dans le sein de l’Académie des Beaux-Arts, prêt à fondre sur nos têtes aux premiers jours du printemps. S’il faut en croire un journal, pour lequel plusieurs membres de cette illustre assemblée daignent parfois prendre la plume, «le Moniteur des Arts», les questions suivantes auraient été posées il y a quelque temps en séance solennelle par un architecte académicien:
1° «Est-il convenable, à notre époque, de construire une église dans le style dit gothique, c’est-à-dire de copier ce qui, à l’époque du moyen âge, avait sa signification, et cela en raison des croyances et des nécessités de ces époques mêmes?»
Si c’est un membre de l’Académie qui a posé cette question (ce dont nous doutons, je l’avoue), son amour pour Jupiter et Vénus lui aurait-il fait complétement oublier que nous avons tous été baptisés, lui-même aussi probablement, et que nous sommes encore chrétiens, voire même catholiques? La signification des églises était au XIIIe siècle ce qu’elle est en 1846. L’illustre membre ne peut pas ignorer cela.
2° «Peut-on copier une église gothique avec quelques chances de succès?»
Il y a de bonnes et de mauvaises copies, selon le talent de l’artiste; il y a encore le choix de l’original, qui peut compter pour quelque chose.
3° «Doit-on, par respect pour les édifices du moyen âge (sic), en faire, de nos jours, des copies?»
Nous répondrons à cette question par une autre.—Est-on dans l’habitude de copier autre chose que ce que l’on aime et respecte? La respect pour un objet n’est-il pas une conséquence de la perfection que l’on suppose à cet objet, et n’est-ce pas un sentiment naturel à l’homme de chercher à se rapprocher le plus possible de ce qu’il regarde comme la perfection?
4° «S’il est évidemment démontré que cette impuissance et cette incapacité sont réelles, dans ce cas même, une époque ne doit-elle pas assez se respecter pour se montrer telle qu’elle est?»
Voici maintenant une époque impuissante et incapable, qui doit se respecter assez pour se montrer telle qu’elle est! C’est du respect fort mal placé, nous le croyons, et nous ne voyons pas ce qu’il peut y avoir de bon à montrer partout de si cruelles infirmités..........
Pendant que, le mois dernier, nous poursuivions notre tâche dans les «Annales Archéologiques» et que nous ajoutions quelques pages à nos études sur les monuments religieux du XIIIème siècle, un orage s’amoncelait dans le sein de l’Académie des Beaux-Arts, prêt à fondre sur nos têtes aux premiers jours du printemps. S’il faut en croire un journal, pour lequel plusieurs membres de cette illustre assemblée daignent parfois prendre la plume, «le Moniteur des Arts», les questions suivantes auraient été posées il y a quelque temps en séance solennelle par un architecte académicien:
1° «Est-il convenable, à notre époque, de construire une église dans le style dit gothique, c’est-à-dire de copier ce qui, à l’époque du moyen âge, avait sa signification, et cela en raison des croyances et des nécessités de ces époques mêmes?»
Si c’est un membre de l’Académie qui a posé cette question (ce dont nous doutons, je l’avoue), son amour pour Jupiter et Vénus lui aurait-il fait complétement oublier que nous avons tous été baptisés, lui-même aussi probablement, et que nous sommes encore chrétiens, voire même catholiques? La signification des églises était au XIIIe siècle ce qu’elle est en 1846. L’illustre membre ne peut pas ignorer cela.
2° «Peut-on copier une église gothique avec quelques chances de succès?»
Il y a de bonnes et de mauvaises copies, selon le talent de l’artiste; il y a encore le choix de l’original, qui peut compter pour quelque chose.
3° «Doit-on, par respect pour les édifices du moyen âge (sic), en faire, de nos jours, des copies?»
Nous répondrons à cette question par une autre.—Est-on dans l’habitude de copier autre chose que ce que l’on aime et respecte? La respect pour un objet n’est-il pas une conséquence de la perfection que l’on suppose à cet objet, et n’est-ce pas un sentiment naturel à l’homme de chercher à se rapprocher le plus possible de ce qu’il regarde comme la perfection?
4° «S’il est évidemment démontré que cette impuissance et cette incapacité sont réelles, dans ce cas même, une époque ne doit-elle pas assez se respecter pour se montrer telle qu’elle est?»
Voici maintenant une époque impuissante et incapable, qui doit se respecter assez pour se montrer telle qu’elle est! C’est du respect fort mal placé, nous le croyons, et nous ne voyons pas ce qu’il peut y avoir de bon à montrer partout de si cruelles infirmités..........