Author: | Collectif | ISBN: | 9782869064621 |
Publisher: | Presses universitaires François-Rabelais | Publication: | June 1, 2017 |
Imprint: | Presses universitaires François-Rabelais | Language: | French |
Author: | Collectif |
ISBN: | 9782869064621 |
Publisher: | Presses universitaires François-Rabelais |
Publication: | June 1, 2017 |
Imprint: | Presses universitaires François-Rabelais |
Language: | French |
Voix de l’écrivain ou voix de celui qui tente d’en rendre compte, il est clair qu’il s’agit là d’un sujet brûlant dont les enjeux se lisent en termes de vie et de mort. « [finding] a voice that is unmistakingly yours, [...] you saved your life and now you can die », dit à peu près Joseph Mc Elroy, et le caractère causal, mécaniste, et non imagé de cette formulation exempte de toute coquetterie rhétorique en trahit le lyrisme brutal.[...] Je voudrais parvenir à trouver les stigmates textuelles de cet obscur combat qui se joue entre l’homme et son destin dans l’émergence de la voix, combat que certains ont su théoriser dans des formules décisives qui se veulent (presque) non métaphoriques : Barthes (encore lui) : « La voix est toujours déjà morte et c’est par dénégation désespérée que nous l’appelons vivante ». Je pourrais ajouter à ces expressions réitérées d’une terreur ontologique, ce que dit Jacques Derrida commentant les préceptes du Théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud : « Le mot est le cadavre de la parole psychique et il faut retrouver avec le langage de la vie elle-même, ‘la Parole d’avant les mots’ ».
Voix de l’écrivain ou voix de celui qui tente d’en rendre compte, il est clair qu’il s’agit là d’un sujet brûlant dont les enjeux se lisent en termes de vie et de mort. « [finding] a voice that is unmistakingly yours, [...] you saved your life and now you can die », dit à peu près Joseph Mc Elroy, et le caractère causal, mécaniste, et non imagé de cette formulation exempte de toute coquetterie rhétorique en trahit le lyrisme brutal.[...] Je voudrais parvenir à trouver les stigmates textuelles de cet obscur combat qui se joue entre l’homme et son destin dans l’émergence de la voix, combat que certains ont su théoriser dans des formules décisives qui se veulent (presque) non métaphoriques : Barthes (encore lui) : « La voix est toujours déjà morte et c’est par dénégation désespérée que nous l’appelons vivante ». Je pourrais ajouter à ces expressions réitérées d’une terreur ontologique, ce que dit Jacques Derrida commentant les préceptes du Théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud : « Le mot est le cadavre de la parole psychique et il faut retrouver avec le langage de la vie elle-même, ‘la Parole d’avant les mots’ ».