Author: | Laure Conan | ISBN: | 1230002534305 |
Publisher: | Montréal, La Cie de publication de la Revue canadienne, 1903 | Publication: | September 7, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Laure Conan |
ISBN: | 1230002534305 |
Publisher: | Montréal, La Cie de publication de la Revue canadienne, 1903 |
Publication: | September 7, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Il y a déjà quatre-vingts ans que Madame Seton s’est éteinte à Emmetsburg, mais, loin de plonger dans l’ombre, sa mémoire grandit. D’après quelques journaux, les évêques des États-Unis songeraient à demander la canonisation de cette illustre convertie. On a même annoncé que le président de l’Université de Niagara était chargé de recueillir les preuves de l’héroïcité de ses vertus.
Quoi qu’il en soit, Élisabeth Seton est l’une des gloires de l’Amérique et son histoire offre un grand intérêt.
Cette femme comblée de tous les dons a éprouvé toutes les vicissitudes humaines ; elle a connu les ardentes tendresses, les joies qui transportent et aussi toutes les angoisses, tous les déchirements de la douleur. Encore protestante, elle s’est élevée à une admirable vertu : « Je ne regarde ni en arrière, ni en avant, je regarde en haut, » disait-elle dans l’écroulement de son bonheur, l’un des plus complets qu’une créature mortelle ait jamais possédés. Et ces mots la révèlent et la peignent.
Attirée vers le catholicisme, avant d’arriver à la conviction qui oblige, elle passa à travers les ténèbres et les agonies du doute. Tous les liens du sang, de l’intérêt, de l’affection, du souvenir l’attachaient à la religion où elle était née. C’est par de sanglants sacrifices qu’elle parvint à l’entière vérité, à l’éclatante lumière.
Ruinée entièrement, veuve désolée, abandonnée des siens, elle fut l’ouvrière de Dieu dans la grande République. Le catholicisme y était alors en exécration. Mais la Révolution française avait envoyé aux États-Unis des prêtres admirables. Les Cheverus, les Matignon, les Du Bourg, les Bruté de Rémur, etc., firent un immense bien, et Madame Seton a la gloire d’avoir aidé ces proscrits apôtres de sa patrie.
Plusieurs ont écrit sa vie. Il me semble qu’on peut difficilement la lire sans attendrissement, sans profit, sans ressentir, au moins en passant, ce qu’un ancien appelait le mouvement des ailes de l’âme.
Mme Seton est-elle aussi connue chez nous qu’elle le devrait être ? Je ne le crois pas : et, m’aidant de ses historiens, je vais donner aux lecteurs de la Revue Canadienne une biographie de cette femme, l’une des plus accomplies, des plus aimantes et des plus aimées qui aient jamais foulé la terre. Elle a beaucoup écrit ; et, autant que possible, je la laisserai parler elle-même.
Il y a déjà quatre-vingts ans que Madame Seton s’est éteinte à Emmetsburg, mais, loin de plonger dans l’ombre, sa mémoire grandit. D’après quelques journaux, les évêques des États-Unis songeraient à demander la canonisation de cette illustre convertie. On a même annoncé que le président de l’Université de Niagara était chargé de recueillir les preuves de l’héroïcité de ses vertus.
Quoi qu’il en soit, Élisabeth Seton est l’une des gloires de l’Amérique et son histoire offre un grand intérêt.
Cette femme comblée de tous les dons a éprouvé toutes les vicissitudes humaines ; elle a connu les ardentes tendresses, les joies qui transportent et aussi toutes les angoisses, tous les déchirements de la douleur. Encore protestante, elle s’est élevée à une admirable vertu : « Je ne regarde ni en arrière, ni en avant, je regarde en haut, » disait-elle dans l’écroulement de son bonheur, l’un des plus complets qu’une créature mortelle ait jamais possédés. Et ces mots la révèlent et la peignent.
Attirée vers le catholicisme, avant d’arriver à la conviction qui oblige, elle passa à travers les ténèbres et les agonies du doute. Tous les liens du sang, de l’intérêt, de l’affection, du souvenir l’attachaient à la religion où elle était née. C’est par de sanglants sacrifices qu’elle parvint à l’entière vérité, à l’éclatante lumière.
Ruinée entièrement, veuve désolée, abandonnée des siens, elle fut l’ouvrière de Dieu dans la grande République. Le catholicisme y était alors en exécration. Mais la Révolution française avait envoyé aux États-Unis des prêtres admirables. Les Cheverus, les Matignon, les Du Bourg, les Bruté de Rémur, etc., firent un immense bien, et Madame Seton a la gloire d’avoir aidé ces proscrits apôtres de sa patrie.
Plusieurs ont écrit sa vie. Il me semble qu’on peut difficilement la lire sans attendrissement, sans profit, sans ressentir, au moins en passant, ce qu’un ancien appelait le mouvement des ailes de l’âme.
Mme Seton est-elle aussi connue chez nous qu’elle le devrait être ? Je ne le crois pas : et, m’aidant de ses historiens, je vais donner aux lecteurs de la Revue Canadienne une biographie de cette femme, l’une des plus accomplies, des plus aimantes et des plus aimées qui aient jamais foulé la terre. Elle a beaucoup écrit ; et, autant que possible, je la laisserai parler elle-même.