Author: | Albert Cim | ISBN: | 1230002442778 |
Publisher: | Paris : E. Flammarion, 1899 | Publication: | July 24, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Albert Cim |
ISBN: | 1230002442778 |
Publisher: | Paris : E. Flammarion, 1899 |
Publication: | July 24, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ainsi la femme au rabais, par une terrible revanche, va rendant de plus en plus le célibat économique, le mariage inutile.
Extrait: En sortant de la Chambre, Léopold Magimier, député de Seine-et-Loire, se rappela qu’il dînait avec ses amis de la «Société de Salomon», qu’on ne se mettait guère à table avant huit heures, et conclut qu’il avait grandement le temps de faire la route à pied, ce qui lui dégourdirait les jambes. Il aimait la marche et le mouvement. De bonne santé, de belle prestance et solide carrure, il avait à peine atteint la cinquantaine; et, bien que ses cheveux, taillés en brosse, fussent plus que grisonnants, et qu’il eût besoin de son binocle, non pour lire ou écrire, mais afin de reluquer de plus près les passantes et les dévêtir à son aise, il n’avait garde de se priver de cette immorale mais intéressante distraction; il se sentait vert encore et se plaisait à s’en convaincre et à le prouver.
Arrivé au carrefour de la rue Montmartre et du boulevard, à proximité du restaurant en vogue où les Salomoniens tenaient, chaque premier mardi du mois, leurs agapes intimes, il avisa sur la terrasse d’un café, à l’extrémité du dernier rang, une table inoccupée, et alla s’asseoir à cette place peu apparente et discrète. Il y avait d’ailleurs peu de monde, à cette terrasse, une dizaine de consommateurs environ, épars dans les trois rangées de tables: on n’était qu’au commencement d’avril; la température, malgré le clair soleil qui avait lui toute la journée, était fraîche encore, et la plupart des clients préféraient se réfugier dans l’intérieur de l’établissement. Magimier, lui, affectionnait le plein air, qui lui était aussi salutaire et indispensable que la marche et l’action.
Ainsi la femme au rabais, par une terrible revanche, va rendant de plus en plus le célibat économique, le mariage inutile.
Extrait: En sortant de la Chambre, Léopold Magimier, député de Seine-et-Loire, se rappela qu’il dînait avec ses amis de la «Société de Salomon», qu’on ne se mettait guère à table avant huit heures, et conclut qu’il avait grandement le temps de faire la route à pied, ce qui lui dégourdirait les jambes. Il aimait la marche et le mouvement. De bonne santé, de belle prestance et solide carrure, il avait à peine atteint la cinquantaine; et, bien que ses cheveux, taillés en brosse, fussent plus que grisonnants, et qu’il eût besoin de son binocle, non pour lire ou écrire, mais afin de reluquer de plus près les passantes et les dévêtir à son aise, il n’avait garde de se priver de cette immorale mais intéressante distraction; il se sentait vert encore et se plaisait à s’en convaincre et à le prouver.
Arrivé au carrefour de la rue Montmartre et du boulevard, à proximité du restaurant en vogue où les Salomoniens tenaient, chaque premier mardi du mois, leurs agapes intimes, il avisa sur la terrasse d’un café, à l’extrémité du dernier rang, une table inoccupée, et alla s’asseoir à cette place peu apparente et discrète. Il y avait d’ailleurs peu de monde, à cette terrasse, une dizaine de consommateurs environ, épars dans les trois rangées de tables: on n’était qu’au commencement d’avril; la température, malgré le clair soleil qui avait lui toute la journée, était fraîche encore, et la plupart des clients préféraient se réfugier dans l’intérieur de l’établissement. Magimier, lui, affectionnait le plein air, qui lui était aussi salutaire et indispensable que la marche et l’action.