Author: | Nicolas Malebranche | ISBN: | 1230000444071 |
Publisher: | KKS | Publication: | May 21, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Nicolas Malebranche |
ISBN: | 1230000444071 |
Publisher: | KKS |
Publication: | May 21, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Une personne très respectable, et digne de foi, s’il en fut jamais, m’ayant assuré que par le commerce qu’il
avait eu avec les Chinois lettrés, il avait appris que leurs sentiments sur la divinité étaient tels que je
vais les exposer ; et m’ayant sollicité plusieurs fois de les réfuter, de manière néanmoins que je me servisse des vérités qu’ils reçoivent pour rectifier la fausse idée qu’ils ont de la nature de Dieu, je me suis cru dans une espèce d’obligation de lui obéir ; espérant que peut-être mes raisons serviraient aux missionnaires qui travaillent à la conversion de ces peuples. Je ne sais si pour justifier mon obéissance, je puis ajouter, que la personne dont je parle, m’a assuré que les Chinois goûtaient fort mes sentiments ; et que dans une lettre d’un père jésuite de la Chine à leurs pères de France, j’ai lu le sens de ces paroles : ne nous envoyez point ici de vos savants dans la philosophie, mais ceux qui savent les mathématiques, et les ouvrages du père Malebranche. Au reste ce n’est ni par les ordres de la personne dont je viens de parler, ni par mes soins, que l'Entretien a été imprimé. On en a obtenu l’approbation sans même que je le susse. Je ne regardais pas ce livret comme un présent digne d’être offert au public. J’avoue cependant que je me suis rendu au désir que mes amis avaient qu’il fût imprimé, et cela pour deux raisons : la première, parce que l’on m’a représenté que j’y démontrais des vérités d’une extrême conséquence, et qu’il pouvait servir à réfuter le libertinage ; ceux qui le liront avec attention, jugeront de ce qui en est. La seconde raison, c’est que les copies manuscrites, s’étant répandues dans le monde, il courait un bruit que j’écrivais contre les pères jésuites. J’ai cru que mon écrit paraissant, ce bruit mal fondé se dissiperait...
Une personne très respectable, et digne de foi, s’il en fut jamais, m’ayant assuré que par le commerce qu’il
avait eu avec les Chinois lettrés, il avait appris que leurs sentiments sur la divinité étaient tels que je
vais les exposer ; et m’ayant sollicité plusieurs fois de les réfuter, de manière néanmoins que je me servisse des vérités qu’ils reçoivent pour rectifier la fausse idée qu’ils ont de la nature de Dieu, je me suis cru dans une espèce d’obligation de lui obéir ; espérant que peut-être mes raisons serviraient aux missionnaires qui travaillent à la conversion de ces peuples. Je ne sais si pour justifier mon obéissance, je puis ajouter, que la personne dont je parle, m’a assuré que les Chinois goûtaient fort mes sentiments ; et que dans une lettre d’un père jésuite de la Chine à leurs pères de France, j’ai lu le sens de ces paroles : ne nous envoyez point ici de vos savants dans la philosophie, mais ceux qui savent les mathématiques, et les ouvrages du père Malebranche. Au reste ce n’est ni par les ordres de la personne dont je viens de parler, ni par mes soins, que l'Entretien a été imprimé. On en a obtenu l’approbation sans même que je le susse. Je ne regardais pas ce livret comme un présent digne d’être offert au public. J’avoue cependant que je me suis rendu au désir que mes amis avaient qu’il fût imprimé, et cela pour deux raisons : la première, parce que l’on m’a représenté que j’y démontrais des vérités d’une extrême conséquence, et qu’il pouvait servir à réfuter le libertinage ; ceux qui le liront avec attention, jugeront de ce qui en est. La seconde raison, c’est que les copies manuscrites, s’étant répandues dans le monde, il courait un bruit que j’écrivais contre les pères jésuites. J’ai cru que mon écrit paraissant, ce bruit mal fondé se dissiperait...