Author: | Alexis Pierron | ISBN: | 1230000772778 |
Publisher: | CP | Publication: | November 12, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Alexis Pierron |
ISBN: | 1230000772778 |
Publisher: | CP |
Publication: | November 12, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Les histoires de la littérature grecque, même les simples manuels à l’usage de la jeunesse studieuse, tiennent souvent bien au delà de ce que promet leur titre. On y voit énumérés, jugés et classés, chacun en son lieu, tous les écrivains qui se sont servis de la langue grecque depuis les temps héroïques jusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs ; non pas seulement les poëtes, les orateurs, les historiens, les philosophes, mais les grammairiens, mais les jurisconsultes, mais les géographes, mais les médecins, mais les mathématiciens mêmes.
Ce n’est point une pareille encyclopédie que j’ai eu la prétention de faire. Littérature et écriture ne sont point, fort heureusement pour moi, termes synonymes. Les savants qui ne sont que des savants n’appartiennent pas à l’histoire de la littérature. Le père de la médecine y occupe une place éminente ; mais Hippocrate avait la passion du bien et du beau en même temps que l’amour du vrai, et l’on sent vivre encore, dans ses écrits, quelque étincelle du feu qui embrasait son âme. D’ailleurs, j’avais plus d’une raison pour renfermer mon sujet dans des bornes étroites. Je serais grandement empêché, je l’avoue, s’il me fallait exprimer une opinion quelconque sur le mérite scientifique d’Archimède, d’Apollonius de Perge ou de Claude Ptolémée. Si j’ai négligé les écrivains du Bas-Empire, c’est que le génie et même le talent leur ont fait défaut, et que pas un d’eux n’est arrivé à une véritable notoriété littéraire. Il n’importe pas beaucoup au lecteur que je l’aide à se charger la mémoire des noms obscurs de Théophylacte Simocatta, de Théodore Prodrome ou de vingt autres.
La littérature grecque proprement dite finit avec Proclus et l’école d’Athènes. Il reste toujours une période de quinze siècles entre l’apparition de l’Illiade et l’édit de Justinien qui rendit muets les derniers échos de l’Académie et du Lycée. Les Pères de l’Église, surtout ceux du quatrième siècle, avaient droit de revendiquer pour eux-mêmes une place considérable. Les Basile, les Chrysostome, par exemple, ne sont pas moins grands par le génie littéraire que par leurs travaux dans l’œuvre de la transformation du monde. Mais je ne me suis point hasardé à manquer de respect à ces hommes vénérés. Je me suis abstenu de tracer d’imparfaites et superficielles esquisses, pour ne pas défigurer leurs images. Et puis la littérature sacrée a son caractère propre, ses origines particulières, sa filiation, son développement c’est pour elle-même qu’il la faut étudier ; elle a son histoire, et cette histoire est certes bien autre chose qu’un appendice à l’histoire de la littérature profane.
Les histoires de la littérature grecque, même les simples manuels à l’usage de la jeunesse studieuse, tiennent souvent bien au delà de ce que promet leur titre. On y voit énumérés, jugés et classés, chacun en son lieu, tous les écrivains qui se sont servis de la langue grecque depuis les temps héroïques jusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs ; non pas seulement les poëtes, les orateurs, les historiens, les philosophes, mais les grammairiens, mais les jurisconsultes, mais les géographes, mais les médecins, mais les mathématiciens mêmes.
Ce n’est point une pareille encyclopédie que j’ai eu la prétention de faire. Littérature et écriture ne sont point, fort heureusement pour moi, termes synonymes. Les savants qui ne sont que des savants n’appartiennent pas à l’histoire de la littérature. Le père de la médecine y occupe une place éminente ; mais Hippocrate avait la passion du bien et du beau en même temps que l’amour du vrai, et l’on sent vivre encore, dans ses écrits, quelque étincelle du feu qui embrasait son âme. D’ailleurs, j’avais plus d’une raison pour renfermer mon sujet dans des bornes étroites. Je serais grandement empêché, je l’avoue, s’il me fallait exprimer une opinion quelconque sur le mérite scientifique d’Archimède, d’Apollonius de Perge ou de Claude Ptolémée. Si j’ai négligé les écrivains du Bas-Empire, c’est que le génie et même le talent leur ont fait défaut, et que pas un d’eux n’est arrivé à une véritable notoriété littéraire. Il n’importe pas beaucoup au lecteur que je l’aide à se charger la mémoire des noms obscurs de Théophylacte Simocatta, de Théodore Prodrome ou de vingt autres.
La littérature grecque proprement dite finit avec Proclus et l’école d’Athènes. Il reste toujours une période de quinze siècles entre l’apparition de l’Illiade et l’édit de Justinien qui rendit muets les derniers échos de l’Académie et du Lycée. Les Pères de l’Église, surtout ceux du quatrième siècle, avaient droit de revendiquer pour eux-mêmes une place considérable. Les Basile, les Chrysostome, par exemple, ne sont pas moins grands par le génie littéraire que par leurs travaux dans l’œuvre de la transformation du monde. Mais je ne me suis point hasardé à manquer de respect à ces hommes vénérés. Je me suis abstenu de tracer d’imparfaites et superficielles esquisses, pour ne pas défigurer leurs images. Et puis la littérature sacrée a son caractère propre, ses origines particulières, sa filiation, son développement c’est pour elle-même qu’il la faut étudier ; elle a son histoire, et cette histoire est certes bien autre chose qu’un appendice à l’histoire de la littérature profane.