Author: | Guy de Maupassant | ISBN: | 1230000229366 |
Publisher: | Guy de Maupassant | Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Guy de Maupassant |
ISBN: | 1230000229366 |
Publisher: | Guy de Maupassant |
Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
LA MARQUISE
Enfin, cher comte, vous voici ;
Vous pensez donc toujours aux vieux amis, merci
Je vous attendais presque avec inquiétude ;
De vous voir chaque jour on a pris l'habitude ;
Puis, je ne sais pourquoi, je suis triste ce soir.
Venez, auprès du feu allons nous asseoir
Et causer.
LE COMTE
s'asseyant après lui avoir baisé la main.
Moi, je suis tout triste aussi, marquise,
Et lorsqu'on se fait vieux, cela démoralise.
Les jeunes ont au coeur cargaison de gaieté ;
Un nuage en leur ciel est bien vite emporté,
Et toujours tant de buts, tant d'amours à poursuivre !
Nous autres, il nous faut de la gaieté pour vivre ;
La tristesse nous tue, elle s'attache à nous
Comme la mousse à l'arbre épuisé. Voyez-vous,
Contre ce mal terrible il faut bien se défendre.
Et puis, tantôt, d'Armont est venu me surprendre
Nous avons remué la cendre des vieux jours,
Parlé des vieux amis et des vieilles amours ;
Et, depuis ce moment, comme une ombre incertaine,
Je revois s'agiter ma jeunesse lointaine.
Aussi je suis venu, tout triste et tout blessé,
M'asseoir auprès de vous, et parler du passé.
LA MARQUISE
Moi, depuis le matin, l'horrible froid m'assiége ;
J'entends souffler le vent, je vois tomber la neige.
A notre âge, l'hiver afflige et fait souffrir ;
Quand il gèle bien fort on croit qu'on va mourir.
Oui, causons, car un bon souvenir de jeunesse
Ravive par instants notre froide vieillesse.
C'est un peu de soleil...
EXTRAIT:
LA MARQUISE
Enfin, cher comte, vous voici ;
Vous pensez donc toujours aux vieux amis, merci
Je vous attendais presque avec inquiétude ;
De vous voir chaque jour on a pris l'habitude ;
Puis, je ne sais pourquoi, je suis triste ce soir.
Venez, auprès du feu allons nous asseoir
Et causer.
LE COMTE
s'asseyant après lui avoir baisé la main.
Moi, je suis tout triste aussi, marquise,
Et lorsqu'on se fait vieux, cela démoralise.
Les jeunes ont au coeur cargaison de gaieté ;
Un nuage en leur ciel est bien vite emporté,
Et toujours tant de buts, tant d'amours à poursuivre !
Nous autres, il nous faut de la gaieté pour vivre ;
La tristesse nous tue, elle s'attache à nous
Comme la mousse à l'arbre épuisé. Voyez-vous,
Contre ce mal terrible il faut bien se défendre.
Et puis, tantôt, d'Armont est venu me surprendre
Nous avons remué la cendre des vieux jours,
Parlé des vieux amis et des vieilles amours ;
Et, depuis ce moment, comme une ombre incertaine,
Je revois s'agiter ma jeunesse lointaine.
Aussi je suis venu, tout triste et tout blessé,
M'asseoir auprès de vous, et parler du passé.
LA MARQUISE
Moi, depuis le matin, l'horrible froid m'assiége ;
J'entends souffler le vent, je vois tomber la neige.
A notre âge, l'hiver afflige et fait souffrir ;
Quand il gèle bien fort on croit qu'on va mourir.
Oui, causons, car un bon souvenir de jeunesse
Ravive par instants notre froide vieillesse.
C'est un peu de soleil...