La justice sort de l’ombre. Depuis des siècles, des hommes et des femmes concrets ont porté plainte, ont rendu la justice, ont été condamnés, ont témoigné sans laisser beaucoup de traces. Aujourd’hui, plus que jamais la justice semble être devenue l’objet de toutes les attentions. Depuis quelques années, enquêtes financières, “affaires” en tout genre, portraits de juges, interrogatoires filmés, procès archivés, voix des victimes, enfants martyrisés, gamins criminels, pédophiles insaisissables, infirmeries des prisons et bien d’autres aspects contribuent à placer durablement le monde judiciaire sous les feux de l’actualité. Jamais sans doute, l’intérêt pour la justice n’a été aussi grand. Mais tandis que d’aucuns s’interrogent sur l’avenir de la démocratie et songent que l’institution judiciaire, en se métamorphosant depuis la Révolution française, jouera désormais un rôle clé, la justice est fréquemment présentée comme une réalité atemporelle. Or, depuis une trentaine d’années, les travaux sur la justice se sont multipliés, mais ils ont été menés en ordre dispersé, sans concertation ni programme. Il apparaît évident que l’histoire de la justice ne saurait se limiter à l’histoire des institutions judiciaires ou à une histoire politique de la justice. Pourtant à l’heure actuelle, il n’existe ni d’histoire sociale, ni d’histoire culturelle, ni d’histoire anthropologique de la justice. Or la recherche a besoin d’études qui n’auront peut-être pas le brio de tel essai pétillant ou l’urgence apparente de l’actualité immédiate mais qui sont indispensables. L’enjeu est de taille. En effet, que sait-on, parmi une multitude de thèmes nécessaires, du travail concret des juges, de la vie quotidienne à la Chancellerie, de la parole des jeunes délinquants ou de celle des femmes en justice ? Le présent numéro, premier hors série du Temps de l’histoire, se déploie en trois parties : une table ronde réunissant pour la première fois les porte-parole des principales équipes de recherche travaillant sur la justice ; un volet relatif à “la justice à l’épreuve” traitant aussi bien des complaintes judiciaires que des caricatures ; enfin un ensemble abordant les “pratiques judiciaires”, des monitoires ecclésiastiques au vol de nécessité.
La justice sort de l’ombre. Depuis des siècles, des hommes et des femmes concrets ont porté plainte, ont rendu la justice, ont été condamnés, ont témoigné sans laisser beaucoup de traces. Aujourd’hui, plus que jamais la justice semble être devenue l’objet de toutes les attentions. Depuis quelques années, enquêtes financières, “affaires” en tout genre, portraits de juges, interrogatoires filmés, procès archivés, voix des victimes, enfants martyrisés, gamins criminels, pédophiles insaisissables, infirmeries des prisons et bien d’autres aspects contribuent à placer durablement le monde judiciaire sous les feux de l’actualité. Jamais sans doute, l’intérêt pour la justice n’a été aussi grand. Mais tandis que d’aucuns s’interrogent sur l’avenir de la démocratie et songent que l’institution judiciaire, en se métamorphosant depuis la Révolution française, jouera désormais un rôle clé, la justice est fréquemment présentée comme une réalité atemporelle. Or, depuis une trentaine d’années, les travaux sur la justice se sont multipliés, mais ils ont été menés en ordre dispersé, sans concertation ni programme. Il apparaît évident que l’histoire de la justice ne saurait se limiter à l’histoire des institutions judiciaires ou à une histoire politique de la justice. Pourtant à l’heure actuelle, il n’existe ni d’histoire sociale, ni d’histoire culturelle, ni d’histoire anthropologique de la justice. Or la recherche a besoin d’études qui n’auront peut-être pas le brio de tel essai pétillant ou l’urgence apparente de l’actualité immédiate mais qui sont indispensables. L’enjeu est de taille. En effet, que sait-on, parmi une multitude de thèmes nécessaires, du travail concret des juges, de la vie quotidienne à la Chancellerie, de la parole des jeunes délinquants ou de celle des femmes en justice ? Le présent numéro, premier hors série du Temps de l’histoire, se déploie en trois parties : une table ronde réunissant pour la première fois les porte-parole des principales équipes de recherche travaillant sur la justice ; un volet relatif à “la justice à l’épreuve” traitant aussi bien des complaintes judiciaires que des caricatures ; enfin un ensemble abordant les “pratiques judiciaires”, des monitoires ecclésiastiques au vol de nécessité.