Author: | Raymond Roussel | ISBN: | 1230000986809 |
Publisher: | MD | Publication: | March 10, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Raymond Roussel |
ISBN: | 1230000986809 |
Publisher: | MD |
Publication: | March 10, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Bientôt un bruit de pas se fit entendre ; tous les regards se tournèrent vers la gauche, et par le coin sud-ouest de l’esplanade on vit s’avancer un étrange et pompeux cortège.
En tête, les trente-six fils de l’empereur, groupés par ordre de taille sur six rangs, composaient une phalange nègre présentant différents âges entre trois et quinze ans. Fogar, l’aîné de tous, placé derrière parmi les plus grands, portait dans ses bras un immense cube de bois, transformé en de à jouer par un complet badigeonnage blanc semé de rondelles creuses peintes en noir. Sur un signe de Rao, indigène chargé de surveiller l’évolution du défilé, la troupe d’enfants se mit à longer à pas lents le côté de l’esplanade occupé par la Bourse.
Après eux venaient, en séduisante théorie, les dix épouses du souverain, gracieuses Ponukéléiennes remplies d’attraits et de beauté.
Enfin, l’empereur Talou VII parut, curieusement accoutré en chanteuse de café-concert, avec sa robe bleue décolletée formant, par derrière, une longue traîne, sur laquelle le numéro « 472 » se détachait en chiffres noirs. Sa face de nègre, pleine d’une énergie sauvage, ne manquait pas d’un certain caractère, sous le contraste de sa perruque féminine aux magnifiques cheveux blonds soigneusement ondulés. Il guidait par la main sa fille Sirdah, svelte enfant de dix-huit ans dont les yeux convergents se voilaient de taies épaisses, et dont le front noir portait une envie rouge affectant la forme d’un minuscule corset étoilé de traits jaunes.
Extrait :
Bientôt un bruit de pas se fit entendre ; tous les regards se tournèrent vers la gauche, et par le coin sud-ouest de l’esplanade on vit s’avancer un étrange et pompeux cortège.
En tête, les trente-six fils de l’empereur, groupés par ordre de taille sur six rangs, composaient une phalange nègre présentant différents âges entre trois et quinze ans. Fogar, l’aîné de tous, placé derrière parmi les plus grands, portait dans ses bras un immense cube de bois, transformé en de à jouer par un complet badigeonnage blanc semé de rondelles creuses peintes en noir. Sur un signe de Rao, indigène chargé de surveiller l’évolution du défilé, la troupe d’enfants se mit à longer à pas lents le côté de l’esplanade occupé par la Bourse.
Après eux venaient, en séduisante théorie, les dix épouses du souverain, gracieuses Ponukéléiennes remplies d’attraits et de beauté.
Enfin, l’empereur Talou VII parut, curieusement accoutré en chanteuse de café-concert, avec sa robe bleue décolletée formant, par derrière, une longue traîne, sur laquelle le numéro « 472 » se détachait en chiffres noirs. Sa face de nègre, pleine d’une énergie sauvage, ne manquait pas d’un certain caractère, sous le contraste de sa perruque féminine aux magnifiques cheveux blonds soigneusement ondulés. Il guidait par la main sa fille Sirdah, svelte enfant de dix-huit ans dont les yeux convergents se voilaient de taies épaisses, et dont le front noir portait une envie rouge affectant la forme d’un minuscule corset étoilé de traits jaunes.