Jeune Angleterre

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Jeune Angleterre by Adèle Huguenin-Vuillemin, NA
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Author: Adèle Huguenin-Vuillemin ISBN: 1230002409566
Publisher: NA Publication: July 4, 2018
Imprint: Language: French
Author: Adèle Huguenin-Vuillemin
ISBN: 1230002409566
Publisher: NA
Publication: July 4, 2018
Imprint:
Language: French

Adèle Huguenin, née le 6 août 1856 au Locle et morte le 25 avril 1933 aux Brenets, est une écrivaine suisse.

Résumé :
Combe T. – Jeune Angleterre
Elle en a tiré la matière de ces deux nouvelles, écrites dans un style piquant et incisif, sur les codes, les modes et les mœurs de la société londonienne.
Dans Tournesols, elle parodie le culte de l’esthétisme, qu’il soit étrusque ou japonais, prenant pour modèle Oscar Wilde, qu’elle transpose dans le personnage d’Edgar Brown : un peintre esthète, possédé de la manie du beau, mais du beau tortillé, alambiqué, méconnaissable. Il cultive l’archaïsme, il adore les vieilles faïences, les vieux cuivres, les couleurs fausses, la peinture byzantine, la mandoline, les poses fatales et les adverbes incommensurables. Il a des extases et parfois des syncopes. Edgar Brown est amoureux de Marjorie, qui ne dédaigne toutefois pas les avances de son voisin M. Stanley, quand bien même il montrait un penchant marqué pour la statistique (…) et n’avait rien de mystérieux ni de fatal.
La nouvelle Electric-Electrac n’évoque rien moins que l’invention d’un nouveau support publicitaire ! Claude Forest, dont la carrière de pianiste s’est brisée en même temps que son index, n’a pas renoncé à son rêve de vivre de la musique. Il en compose à ses heures perdues, mais comment se faire connaître et reconnaître quand on n’a pas de mécène ni de relation en dehors de la pension de Miss Picknell ? Fidèle à ses principes, T. Combe brosse un portrait féroce du monde hypocrite des gens dits influents, autant que des jeunes femmes qui ne cherchent qu’à épouser un homme fortuné plutôt que de travailler pour gagner leur vie.

Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : TOURNESOLS
Chacun sait qu’à Londres, Kensington est le quartier des artistes. Ses rues paisibles sont une oasis de silence dans le brouhaha de la métropole. Les grands arbres de ses deux parcs lui font comme un horizon de campagne ; derrière les grilles, des pelouses d’un vert intense caressent le regard. Les maisons – luxueuses et hautaines dans le voisinage de Holland-Park, fières de leurs sculptures et de leurs balcons sont petites et modestes pour la plupart dans le vrai Kensington. Elles prennent des airs de villas, avec leur jardin qui les sépare du trottoir, leurs massifs de lauriers et de rhododendrons et le lierre touffu qui envahit les murailles.
Quelques-unes, bâties en cailloutis bleuâtre et dans le style vieux-neuf, mélange d’Élisabeth et de gothique, sont éminemment vulgaires ; mais d’autres élèvent au-dessus de la rue de vieux pignons pointus bien authentiques, où les tons mats du chêne qui encadre les fenêtres s’harmonisent avec le rouge pâli des vieilles briques.
Quand, au sortir des artères commerçantes qui enserrent Kensington d’un îlot de bruyante activité, on pénètre sans transition dans ces rues solitaires, c’est pour y trouver un silence presque intimidant. Le bruit de vos pas sur le trottoir semble indiscret ; il résonne comme dans le château de la Belle au Bois dormant. Vous avez la certitude désagréable de faire événement dans le quartier. Si vous êtes doué d’une grande indépendance de caractère, vous relevez alors le menton d’un air indifférent, et, lorsque à votre approche un coin de rideau écarté par une main furtive vous laisse apercevoir deux yeux curieux, vous rendez avec usure le regard critique qui a glissé sur vous. Vous examinez chaque maison comme si vous méditiez d’en devenir l’acquéreur, et bien souvent ces demeures muettes vous révèlent quelque secret.
L’une est peinte en vert-pomme comme un souvenir de Hollande ; des hyacinthes et des tulipes, poussant toutes droites dans des jardinières de faïence historiée, égayent encore cette façade déjà trop gaie. Sur la plaque de cuivre brillante comme le soleil, vous lisez dans un éblouissement : « Zuidersee Villa. »
Vous passez. Plus loin, un porche de chêne bruni se cache sous des guirlandes de vigne vierge, d’un air à la fois modeste et coquet.

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Adèle Huguenin, née le 6 août 1856 au Locle et morte le 25 avril 1933 aux Brenets, est une écrivaine suisse.

Résumé :
Combe T. – Jeune Angleterre
Elle en a tiré la matière de ces deux nouvelles, écrites dans un style piquant et incisif, sur les codes, les modes et les mœurs de la société londonienne.
Dans Tournesols, elle parodie le culte de l’esthétisme, qu’il soit étrusque ou japonais, prenant pour modèle Oscar Wilde, qu’elle transpose dans le personnage d’Edgar Brown : un peintre esthète, possédé de la manie du beau, mais du beau tortillé, alambiqué, méconnaissable. Il cultive l’archaïsme, il adore les vieilles faïences, les vieux cuivres, les couleurs fausses, la peinture byzantine, la mandoline, les poses fatales et les adverbes incommensurables. Il a des extases et parfois des syncopes. Edgar Brown est amoureux de Marjorie, qui ne dédaigne toutefois pas les avances de son voisin M. Stanley, quand bien même il montrait un penchant marqué pour la statistique (…) et n’avait rien de mystérieux ni de fatal.
La nouvelle Electric-Electrac n’évoque rien moins que l’invention d’un nouveau support publicitaire ! Claude Forest, dont la carrière de pianiste s’est brisée en même temps que son index, n’a pas renoncé à son rêve de vivre de la musique. Il en compose à ses heures perdues, mais comment se faire connaître et reconnaître quand on n’a pas de mécène ni de relation en dehors de la pension de Miss Picknell ? Fidèle à ses principes, T. Combe brosse un portrait féroce du monde hypocrite des gens dits influents, autant que des jeunes femmes qui ne cherchent qu’à épouser un homme fortuné plutôt que de travailler pour gagner leur vie.

Ce livre contient une table des matières dynamique. Extrait : TOURNESOLS
Chacun sait qu’à Londres, Kensington est le quartier des artistes. Ses rues paisibles sont une oasis de silence dans le brouhaha de la métropole. Les grands arbres de ses deux parcs lui font comme un horizon de campagne ; derrière les grilles, des pelouses d’un vert intense caressent le regard. Les maisons – luxueuses et hautaines dans le voisinage de Holland-Park, fières de leurs sculptures et de leurs balcons sont petites et modestes pour la plupart dans le vrai Kensington. Elles prennent des airs de villas, avec leur jardin qui les sépare du trottoir, leurs massifs de lauriers et de rhododendrons et le lierre touffu qui envahit les murailles.
Quelques-unes, bâties en cailloutis bleuâtre et dans le style vieux-neuf, mélange d’Élisabeth et de gothique, sont éminemment vulgaires ; mais d’autres élèvent au-dessus de la rue de vieux pignons pointus bien authentiques, où les tons mats du chêne qui encadre les fenêtres s’harmonisent avec le rouge pâli des vieilles briques.
Quand, au sortir des artères commerçantes qui enserrent Kensington d’un îlot de bruyante activité, on pénètre sans transition dans ces rues solitaires, c’est pour y trouver un silence presque intimidant. Le bruit de vos pas sur le trottoir semble indiscret ; il résonne comme dans le château de la Belle au Bois dormant. Vous avez la certitude désagréable de faire événement dans le quartier. Si vous êtes doué d’une grande indépendance de caractère, vous relevez alors le menton d’un air indifférent, et, lorsque à votre approche un coin de rideau écarté par une main furtive vous laisse apercevoir deux yeux curieux, vous rendez avec usure le regard critique qui a glissé sur vous. Vous examinez chaque maison comme si vous méditiez d’en devenir l’acquéreur, et bien souvent ces demeures muettes vous révèlent quelque secret.
L’une est peinte en vert-pomme comme un souvenir de Hollande ; des hyacinthes et des tulipes, poussant toutes droites dans des jardinières de faïence historiée, égayent encore cette façade déjà trop gaie. Sur la plaque de cuivre brillante comme le soleil, vous lisez dans un éblouissement : « Zuidersee Villa. »
Vous passez. Plus loin, un porche de chêne bruni se cache sous des guirlandes de vigne vierge, d’un air à la fois modeste et coquet.

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