Author: | François-Marie Luzel | ISBN: | 1230002416540 |
Publisher: | Revue celtique, I, 1870 | Publication: | July 8, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | François-Marie Luzel |
ISBN: | 1230002416540 |
Publisher: | Revue celtique, I, 1870 |
Publication: | July 8, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Il y avait une fois deux pauvres gens qui avaient un fils âgé de quinze ou seize ans. Comme ils étaient pauvres et qu’ils avaient beaucoup de peine à vivre, ils dirent un jour à leur enfant : — Il te faudra, mon fils, aller gagner ton pain quelque part.
— C’est bien, répondit le gars, j’irai.
Il s’appelait Yves Koadalan.
Son père lui donna dix-huit deniers, sa mère, une demi-douzaine de crêpes, et le gars partit.
Comme il s’en allait, sur la route, il rencontra un seigneur bien mis, qui lui dit : — Où vas-tu comme cela, mon garçon ?
— Voyager, pour chercher à gagner mon pain.
— Veux-tu venir avec moi ?
— Je veux bien ; peu m’importe avec qui.
— Sais-tu lire ?
— Un peu, mais pas beaucoup.
— Tu n’es pas celui que je cherche, si tu sais lire.
Et le seigneur poursuivit sa route.
— Tiens ! se dit alors Koadalan, je n’aurais pas dû dire que je sais lire ; j’aurais été bien avec ce seigneur-là. Il faut que je retourne ma veste, pour aller au-devant de lui ; il ne me reconnaîtra pas.
Il fait ainsi ; il met sa veste à l’envers, court à travers les champs et se retrouve sur la route au-devant du seigneur.
— Où vas-tu comme cela, mon garçon ? lui dit encore celui-ci.
— Voyager, pour chercher à gagner mon pain.
— Voudrais-tu venir avec moi ?
— Volontiers.
— Sais-tu lire ?
— Non certainement ; mon père est trop pauvre pour m’envoyer à l’école.
Extrait: Il y avait une fois deux pauvres gens qui avaient un fils âgé de quinze ou seize ans. Comme ils étaient pauvres et qu’ils avaient beaucoup de peine à vivre, ils dirent un jour à leur enfant : — Il te faudra, mon fils, aller gagner ton pain quelque part.
— C’est bien, répondit le gars, j’irai.
Il s’appelait Yves Koadalan.
Son père lui donna dix-huit deniers, sa mère, une demi-douzaine de crêpes, et le gars partit.
Comme il s’en allait, sur la route, il rencontra un seigneur bien mis, qui lui dit : — Où vas-tu comme cela, mon garçon ?
— Voyager, pour chercher à gagner mon pain.
— Veux-tu venir avec moi ?
— Je veux bien ; peu m’importe avec qui.
— Sais-tu lire ?
— Un peu, mais pas beaucoup.
— Tu n’es pas celui que je cherche, si tu sais lire.
Et le seigneur poursuivit sa route.
— Tiens ! se dit alors Koadalan, je n’aurais pas dû dire que je sais lire ; j’aurais été bien avec ce seigneur-là. Il faut que je retourne ma veste, pour aller au-devant de lui ; il ne me reconnaîtra pas.
Il fait ainsi ; il met sa veste à l’envers, court à travers les champs et se retrouve sur la route au-devant du seigneur.
— Où vas-tu comme cela, mon garçon ? lui dit encore celui-ci.
— Voyager, pour chercher à gagner mon pain.
— Voudrais-tu venir avec moi ?
— Volontiers.
— Sais-tu lire ?
— Non certainement ; mon père est trop pauvre pour m’envoyer à l’école.