Author: | Jules Barbey d'Aurevilly | ISBN: | 1230002309767 |
Publisher: | [Paris] : La Société Normande du Livre Illustré, 1907 | Publication: | May 7, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jules Barbey d'Aurevilly |
ISBN: | 1230002309767 |
Publisher: | [Paris] : La Société Normande du Livre Illustré, 1907 |
Publication: | May 7, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Un cabriolet roulait sur la route de Neuilly. Deux jeunes hommes, en habit de voyage, en occupaient le fond, et semblaient s'abandonner au nonchaloir, d'une de ces conversations molles et mille fois brisées, imprégnées du charme de l'habitude et de l'intimité.
« Tu regrettes l'Italie, j'en suis sûr, » dit à celui qui eût paru le moins beau à la foule, mais dont la face était largement empreinte de génie et de passion, le plus frais et le plus jeune de ces deux jeunes gens.
« J'aime l'Italie, il est vrai, » répondit l'autre. « C'est là que j'ai vécu de cette vie d'artiste imaginée avec tant de bonheur avant de la connaître. Mais auprès de toi, mon ami, il n'y a pas de place pour un regret ».
Et en dessus de la barre d'acajou, les mains des deux amis se pressèrent.
« J'ai craint longtemps, » reprit le premier interlocuteur, « que la générosité de ton sacrifice ne te devînt amère. Quitter Florence, tes études, tes plaisirs, pour revenir avec moi à Neuilly, te faire le témoin des souffrances de ma pauvre sœur, et partager mes inquiétudes et celles de ma mère, n’est-ce pas là le plus triste échange ? »...
Un cabriolet roulait sur la route de Neuilly. Deux jeunes hommes, en habit de voyage, en occupaient le fond, et semblaient s'abandonner au nonchaloir, d'une de ces conversations molles et mille fois brisées, imprégnées du charme de l'habitude et de l'intimité.
« Tu regrettes l'Italie, j'en suis sûr, » dit à celui qui eût paru le moins beau à la foule, mais dont la face était largement empreinte de génie et de passion, le plus frais et le plus jeune de ces deux jeunes gens.
« J'aime l'Italie, il est vrai, » répondit l'autre. « C'est là que j'ai vécu de cette vie d'artiste imaginée avec tant de bonheur avant de la connaître. Mais auprès de toi, mon ami, il n'y a pas de place pour un regret ».
Et en dessus de la barre d'acajou, les mains des deux amis se pressèrent.
« J'ai craint longtemps, » reprit le premier interlocuteur, « que la générosité de ton sacrifice ne te devînt amère. Quitter Florence, tes études, tes plaisirs, pour revenir avec moi à Neuilly, te faire le témoin des souffrances de ma pauvre sœur, et partager mes inquiétudes et celles de ma mère, n’est-ce pas là le plus triste échange ? »...