Author: | Prosper Willaume | ISBN: | 1230001030235 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Prosper Willaume |
ISBN: | 1230001030235 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
AU FORT SAINT-CHARLES
— Ohé ! les amis, s’écria La Londette, si vous voulez manger, il faut m’aider à tendre les filets.
La Londette, solide gaillard de vingt-cinq ans, s’avançait d’un pas résolu dans la cour du fort Saint-Charles. D’une main, il retenait un filet jeté sur ses épaules et de l’autre, il traînait un panier d’osier à deux anses.
Il se dirigea vers un groupe disparate, compose d’Indiens et de Blancs, assis autour d’un feu de sarments. À son approche, une squaw se leva, attisa les cendres et jeta sur le foyer quelques brindilles de bois mort. Une fumée légère et bleue s’éleva lentement et alla caresser les côtés d’une marmite suspendue à un haut trépied de bois.
Les Indiens continuèrent de fumer.
Un Blanc, un de ces hommes d’aventure et d’héroïsme, quitta un instant sa pause nonchalante et dégoûtée :
— Tu nous ennuies, La Londette, avec ton poisson. Nous ne mangeons que ça depuis une éternité !
— Sois raisonnable, Amiotte. Tu sais bien que notre maître attend des vivres de Montréal.
— Oui, je connais ce refrain, répondit Amiotte d’un ton rébarbatif.
— Ne croirait-on pas que tu es seul à faire la diète ? Est-ce que monseigneur de Lavérendrye n’a pas toujours essayé de bien nourrir ses employés ? Est-ce sa faute, à lui, si les canots que nous attendons n’arrivent pas ? Avec le dégel et la fonte des neiges, ils auront sans doute été retardés !...
AU FORT SAINT-CHARLES
— Ohé ! les amis, s’écria La Londette, si vous voulez manger, il faut m’aider à tendre les filets.
La Londette, solide gaillard de vingt-cinq ans, s’avançait d’un pas résolu dans la cour du fort Saint-Charles. D’une main, il retenait un filet jeté sur ses épaules et de l’autre, il traînait un panier d’osier à deux anses.
Il se dirigea vers un groupe disparate, compose d’Indiens et de Blancs, assis autour d’un feu de sarments. À son approche, une squaw se leva, attisa les cendres et jeta sur le foyer quelques brindilles de bois mort. Une fumée légère et bleue s’éleva lentement et alla caresser les côtés d’une marmite suspendue à un haut trépied de bois.
Les Indiens continuèrent de fumer.
Un Blanc, un de ces hommes d’aventure et d’héroïsme, quitta un instant sa pause nonchalante et dégoûtée :
— Tu nous ennuies, La Londette, avec ton poisson. Nous ne mangeons que ça depuis une éternité !
— Sois raisonnable, Amiotte. Tu sais bien que notre maître attend des vivres de Montréal.
— Oui, je connais ce refrain, répondit Amiotte d’un ton rébarbatif.
— Ne croirait-on pas que tu es seul à faire la diète ? Est-ce que monseigneur de Lavérendrye n’a pas toujours essayé de bien nourrir ses employés ? Est-ce sa faute, à lui, si les canots que nous attendons n’arrivent pas ? Avec le dégel et la fonte des neiges, ils auront sans doute été retardés !...