Author: | Jules Verne | ISBN: | 1230000243620 |
Publisher: | Go&Co | Publication: | May 31, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jules Verne |
ISBN: | 1230000243620 |
Publisher: | Go&Co |
Publication: | May 31, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Des milliardaires américains ont construit une île artificielle, Standard-Island, qui se déplace dans l'océan pacifique. Un orchestre de chambre français embarqué contre son gré, est contraint d'y vivre, heureusement dans une quasi opulence. Mais... deux clans se disputent le pouvoir, et l'île à hélice subira les conséquences de leur entêtement...
EXTRAIT
Lorsqu’un voyage commence mal, il est rare qu’il finisse bien. Tout au moins, est-ce une opinion qu’auraient le droit de soutenir quatre instrumentistes, dont les instruments gisent sur le sol. En effet, le coach, dans lequel ils avaient dû prendre place à la dernière station du rail-road, vient de verser brusquement contre le talus de la route.
« Personne de blessé ?… demande le premier, qui s’est lestement redressé sur ses jambes.
– J’en suis quitte pour une égratignure ! répond le second, en essuyant sa joue zébrée par un éclat de verre.
– Moi pour une écorchure ! » réplique le troisième, dont le mollet perd quelques gouttes de sang.
Tout cela peu grave, en somme.
« Et mon violoncelle ?… s’écrie le quatrième. Pourvu qu’il ne soit rien arrivé à mon violoncelle ! »
Par bonheur, les étuis sont intacts. Ni le violoncelle, ni les deux violons, ni l’alto, n’ont souffert du choc, et c’est à peine s’il sera nécessaire de les remettre au diapason. Des instruments de bonne marque, n’est-il pas vrai ?
« Maudit chemin de fer qui nous a laissés en détresse à moitié route !… reprend l’un.
– Maudite voiture qui nous a chavirés en pleine campagne déserte !… riposte l’autre.
– Juste au moment où la nuit commence à se faire !… ajoute le troisième.
– Heureusement, notre concert n’est annoncé que pour après-demain ! » observe le quatrième.
Puis, diverses réparties cocasses de s’échanger entre ces artistes, qui ont pris gaiement leur mésaventure. Et l’un d’eux, suivant une habitude invétérée, empruntant ses calembredaines aux locutions de la musique, de dire :
« En attendant, voilà notre coach mi sur le do !
– Pinchinat ! crie l’un de ses compagnons.
– Et mon opinion, continue Pinchinat, c’est qu’il y a un peu trop d’accidents à la clef !
– Te tairas-tu ?…
– Et que nous ferons bien de transposer nos morceaux dans un autre coach ! » ose ajouter Pinchinat.
Oui ! un peu trop d’accidents, en effet, ainsi que le lecteur ne va pas tarder à l’apprendre.
Tous ces propos ont été tenus en français. Mais ils auraient pu l’être en anglais, car ce quatuor parle la langue de Walter Scott et de Cooper comme sa propre langue, grâce à de nombreuses pérégrinations au milieu des pays d’origine anglo-saxonne. Aussi est-ce en cette langue qu’ils viennent interpeller le conducteur du coach.
Des milliardaires américains ont construit une île artificielle, Standard-Island, qui se déplace dans l'océan pacifique. Un orchestre de chambre français embarqué contre son gré, est contraint d'y vivre, heureusement dans une quasi opulence. Mais... deux clans se disputent le pouvoir, et l'île à hélice subira les conséquences de leur entêtement...
EXTRAIT
Lorsqu’un voyage commence mal, il est rare qu’il finisse bien. Tout au moins, est-ce une opinion qu’auraient le droit de soutenir quatre instrumentistes, dont les instruments gisent sur le sol. En effet, le coach, dans lequel ils avaient dû prendre place à la dernière station du rail-road, vient de verser brusquement contre le talus de la route.
« Personne de blessé ?… demande le premier, qui s’est lestement redressé sur ses jambes.
– J’en suis quitte pour une égratignure ! répond le second, en essuyant sa joue zébrée par un éclat de verre.
– Moi pour une écorchure ! » réplique le troisième, dont le mollet perd quelques gouttes de sang.
Tout cela peu grave, en somme.
« Et mon violoncelle ?… s’écrie le quatrième. Pourvu qu’il ne soit rien arrivé à mon violoncelle ! »
Par bonheur, les étuis sont intacts. Ni le violoncelle, ni les deux violons, ni l’alto, n’ont souffert du choc, et c’est à peine s’il sera nécessaire de les remettre au diapason. Des instruments de bonne marque, n’est-il pas vrai ?
« Maudit chemin de fer qui nous a laissés en détresse à moitié route !… reprend l’un.
– Maudite voiture qui nous a chavirés en pleine campagne déserte !… riposte l’autre.
– Juste au moment où la nuit commence à se faire !… ajoute le troisième.
– Heureusement, notre concert n’est annoncé que pour après-demain ! » observe le quatrième.
Puis, diverses réparties cocasses de s’échanger entre ces artistes, qui ont pris gaiement leur mésaventure. Et l’un d’eux, suivant une habitude invétérée, empruntant ses calembredaines aux locutions de la musique, de dire :
« En attendant, voilà notre coach mi sur le do !
– Pinchinat ! crie l’un de ses compagnons.
– Et mon opinion, continue Pinchinat, c’est qu’il y a un peu trop d’accidents à la clef !
– Te tairas-tu ?…
– Et que nous ferons bien de transposer nos morceaux dans un autre coach ! » ose ajouter Pinchinat.
Oui ! un peu trop d’accidents, en effet, ainsi que le lecteur ne va pas tarder à l’apprendre.
Tous ces propos ont été tenus en français. Mais ils auraient pu l’être en anglais, car ce quatuor parle la langue de Walter Scott et de Cooper comme sa propre langue, grâce à de nombreuses pérégrinations au milieu des pays d’origine anglo-saxonne. Aussi est-ce en cette langue qu’ils viennent interpeller le conducteur du coach.