Author: | Alexis de Tocqueville | ISBN: | 1230000222304 |
Publisher: | Alexis de Tocqueville | Publication: | March 2, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Alexis de Tocqueville |
ISBN: | 1230000222304 |
Publisher: | Alexis de Tocqueville |
Publication: | March 2, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
INTRODUCTION
Matériaux pour une histoire
de l'influence de l'ancien régime
Le 26 décembre 1851, Tocqueville écrivait à son ami Gustave de Beaumont, de Sorrente : « Il y a longtemps, comme vous savez, que je suis préoccupé de l'idée d'entreprendre un nouveau livre. J'ai pensé cent fois que si je dois laisser quelques traces de moi dans ce monde, ce sera bien plus par ce que j'aurai écrit que par ce que j'aurai fait. Je me sens d'ailleurs plus en état de faire un livre aujourd'hui qu'il y a quinze ans. Je me suis donc mis, tout en parcourant les montagnes de Sorrente, à chercher un sujet. Il me le fallait contemporain, et qui me fournît le moyen de mêler les faits aux idées, la philosophie de l'histoire à l'histoire même. [Souligné par nous.] Ce sont pour moi les conditions du problème. J'avais souvent songé à l'Empire, cet acte singulier du drame encore sans dénouement qu'on nomme la révolution française, mates j'avais toujours été rebuté par la vue d'obstacles insurmontables et Surtout par la pensée que j'aurais l'air de vouloir refaire des livres célèbres déjà faits. Mais cette lois le sujet m'est apparu sous une forme nouvelle qui m'a paru plus abordable. J'ai pensé qu'il ne fallait pas entreprendre l'histoire de l'Empire, mais chercher à, montrer et à taire comprendre la cause, le caractère, la portée des grands événements qui forment les anneaux principaux de la chaîne de ce temps ; les faits ne seraient plus en quelque sorte qu'une base solide et continue sur laquelle s'appuieraient toutes les idées que j'ai clans la tête, non seulement sur cette époque, mats sur celle qui l'a précédée et suivie, sur son caractère, sur l'homme extraordinaire qui l'a remplie, sur la direction par lui donnée au mouvement de la révolution française, au sort de la nation, et à la destinée de toute l’Europe. On pourrait faire ainsi un livre très court, un volume ou deux peut-être, qui aurait de l'intérêt et pourrait avoir de la grandeur. Mon esprit a travaillé sur ce nouveau cadre et il a trouvé, en s'animant un peu, une joule d'aperçus divers qui ne l'avaient pas d'abord frappé. Tout n'est encore qu'un nuage qui flotte devant mon imagination. Que dites-vous de la pensée mère? »
EXTRAIT:
INTRODUCTION
Matériaux pour une histoire
de l'influence de l'ancien régime
Le 26 décembre 1851, Tocqueville écrivait à son ami Gustave de Beaumont, de Sorrente : « Il y a longtemps, comme vous savez, que je suis préoccupé de l'idée d'entreprendre un nouveau livre. J'ai pensé cent fois que si je dois laisser quelques traces de moi dans ce monde, ce sera bien plus par ce que j'aurai écrit que par ce que j'aurai fait. Je me sens d'ailleurs plus en état de faire un livre aujourd'hui qu'il y a quinze ans. Je me suis donc mis, tout en parcourant les montagnes de Sorrente, à chercher un sujet. Il me le fallait contemporain, et qui me fournît le moyen de mêler les faits aux idées, la philosophie de l'histoire à l'histoire même. [Souligné par nous.] Ce sont pour moi les conditions du problème. J'avais souvent songé à l'Empire, cet acte singulier du drame encore sans dénouement qu'on nomme la révolution française, mates j'avais toujours été rebuté par la vue d'obstacles insurmontables et Surtout par la pensée que j'aurais l'air de vouloir refaire des livres célèbres déjà faits. Mais cette lois le sujet m'est apparu sous une forme nouvelle qui m'a paru plus abordable. J'ai pensé qu'il ne fallait pas entreprendre l'histoire de l'Empire, mais chercher à, montrer et à taire comprendre la cause, le caractère, la portée des grands événements qui forment les anneaux principaux de la chaîne de ce temps ; les faits ne seraient plus en quelque sorte qu'une base solide et continue sur laquelle s'appuieraient toutes les idées que j'ai clans la tête, non seulement sur cette époque, mats sur celle qui l'a précédée et suivie, sur son caractère, sur l'homme extraordinaire qui l'a remplie, sur la direction par lui donnée au mouvement de la révolution française, au sort de la nation, et à la destinée de toute l’Europe. On pourrait faire ainsi un livre très court, un volume ou deux peut-être, qui aurait de l'intérêt et pourrait avoir de la grandeur. Mon esprit a travaillé sur ce nouveau cadre et il a trouvé, en s'animant un peu, une joule d'aperçus divers qui ne l'avaient pas d'abord frappé. Tout n'est encore qu'un nuage qui flotte devant mon imagination. Que dites-vous de la pensée mère? »