Author: | Horace | ISBN: | 1230000220337 |
Publisher: | Horace | Publication: | February 22, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Horace |
ISBN: | 1230000220337 |
Publisher: | Horace |
Publication: | February 22, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Première partie : les principes généraux de la poésie
[1-37] L'oeuvre d'art, tableau ou poème, ne saurait être faite de
membres incohérents; elle est soumise à la grande loi de l'unité du
sujet et de l'harmonie des parties. C'est violer cette loi que de
parer une épopée de hors-d'oeuvre descriptifs; et rien, ni la crainte
de la monotonie ni le soin donné aux détails ne doit nous la faire
perdre de vue.
[1] Supposez qu'un peintre ait l'idée d'ajuster à une tête d'homme
un cou de cheval et de recouvrir ensuite de plumes multicolores le
reste du corps, composé d'éléments hétérogènes; si bien qu'un beau
buste de femme se terminerait en une laide queue de poisson. [5] À ce
spectacle, pourriez-vous, mes amis, ne pas éclater de rire ?
Croyez-moi, chers Pisons, un tel tableau donnera tout à fait l'image
d'un livre dans lequel seraient représentées, semblables à des rêves
de malade, des figures sans réalité, où les pieds ne s'accorderaient
pas avec la tête, où il n'y aurait pas d'unité. -- Mais, direz-vous,
peintres et poètes [10] ont toujours eu le droit de tout oser. -- Je
le sais; c'est un droit que nous réclamons pour nous et accordons aux
autres. Il ne va pourtant pas jusqu'à permettre l'alliance de la
douceur et de la brutalité, l'association des serpents et des oiseaux,
des tigres et des moutons.
EXTRAIT:
Première partie : les principes généraux de la poésie
[1-37] L'oeuvre d'art, tableau ou poème, ne saurait être faite de
membres incohérents; elle est soumise à la grande loi de l'unité du
sujet et de l'harmonie des parties. C'est violer cette loi que de
parer une épopée de hors-d'oeuvre descriptifs; et rien, ni la crainte
de la monotonie ni le soin donné aux détails ne doit nous la faire
perdre de vue.
[1] Supposez qu'un peintre ait l'idée d'ajuster à une tête d'homme
un cou de cheval et de recouvrir ensuite de plumes multicolores le
reste du corps, composé d'éléments hétérogènes; si bien qu'un beau
buste de femme se terminerait en une laide queue de poisson. [5] À ce
spectacle, pourriez-vous, mes amis, ne pas éclater de rire ?
Croyez-moi, chers Pisons, un tel tableau donnera tout à fait l'image
d'un livre dans lequel seraient représentées, semblables à des rêves
de malade, des figures sans réalité, où les pieds ne s'accorderaient
pas avec la tête, où il n'y aurait pas d'unité. -- Mais, direz-vous,
peintres et poètes [10] ont toujours eu le droit de tout oser. -- Je
le sais; c'est un droit que nous réclamons pour nous et accordons aux
autres. Il ne va pourtant pas jusqu'à permettre l'alliance de la
douceur et de la brutalité, l'association des serpents et des oiseaux,
des tigres et des moutons.