Author: | Anaïs de Bassanville | ISBN: | 1230002418506 |
Publisher: | Paris : A. Rigaud, 1878 | Publication: | July 9, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Anaïs de Bassanville |
ISBN: | 1230002418506 |
Publisher: | Paris : A. Rigaud, 1878 |
Publication: | July 9, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: LES ADIEUX
Par un beau jour du mois d’avril, alors que le soleil se montrait déjà dans toute sa splendeur, que les feuilles des arbres, nouvellement entr’ouvertes, formaient un rideau léger d’un vert tendre et doux au regard plutôt qu’un ombrage sombre et frais, que les oiseaux, cachés dans les branches, chantaient leur joyeuse action de grâces dans une hymme au printemps qui venait enfin ranimer la nature engourdie et leur apporter à eux, charmants habitants des airs, le bonheur et la vie, un troupeau de jeunes filles aussi gaies, aussi bruyantes, aussi bondissantes en un mot, unissaient leurs cris joyeux, leurs chants perlés, leurs rires enfantins au gazouillement de l’orchestre ailé qui voltigeait sur leur tête.
Ce jour-là c’était un bienheureux jeudi, et toutes les jeunes filles que nous allons rejoindre composaient les grandes classes d’un des premiers pensionnats de Paris ; car les petites étaient occupées plus loin à jouer à la poupée ou à la main chaude, et nous n’avons à nous occuper d’elles en aucune façon pour l’instant.
Parmi le troupeau joyeux que nous venons rejoindre, en formant le centre, et semblant appeler l’attention de toutes, deux jeunes filles se faisaient remarquer par une agitation qui ne semblait pas ordinaire ; les bras affectueusement entrelacés, l’une, les yeux brillants de joie, l’autre la figure couverte de larmes, elles échangeaient entre elles des paroles rapides auxquelles tout leur gentil auditoire prenait part.
— Mais ne pleure donc pas ainsi, ma bonne Claire, disait la charmante rieuse en frappant la terre de son pied mignon avec une certaine impatience, tu empoisonnes toute ma joie par tes larmes ; puisque je te répète que je ne t’oublierai pas...
— Tu feras comme les autres, ma chère Germaine, interrompit vivement une petite blondine au nez retroussé : loin des yeux, loin du cœur, c’est la devise à la mode. Aussi Claire est-elle bien bonne d’user ainsi ses yeux à ton service. Tu t’en vas... adieu... bonjour...
Des éclats de rire approbateurs saluaient les paroles de l’étourdie blondine, tandis que la pauvre affligée redoublait au contraire ses gémissements et ses pleurs, quand heureusement une dame surveillante, qui avait assisté inaperçue à celte petite scène, se montra tout à coup, gronda sévèrement sur la légèreté des paroles qu’elle venait d’entendre celle qui les avait dites, reprocha à celles qui les avaient applaudies d’avoir plus de jalousie que de charité pour une de leurs compagnes qui allait se séparer d’elles, adressa quelques consolations à l’affligée Claire en l’assurant qu’elle connaissait assez Germaine pour être convaincue qu’elle lui conserverait toujours une affection sincère ; enfin elle cherchait à les calmer toutes, quand la femme de chambre de la surintendante de l’établissement, se présentant pour avertir Germaine qu’elle était demandée chez Madame, fit terminer le différend.................
A MADEMOISELLE ISABELLE FRANCHETTI
LES ADIEUX
SOUVENIRS DE GERMAINE
LE PRINTEMPS
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
HISTOIRE DU PORTRAIT
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
HISTOIRE DU GRAND-PÈRE
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
UNE ÉTOILE INDISCRÈTE
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
UN VOYAGE EN TOURAINE ET EN ANJOU
LÉGENDE DE SAINT FLORENT
SUITE DU VOYAGE DE GERMAINE
LA LÉGENDE DU PÊCHEUR
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
UN VOYAGE A ROME
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
LE PACTE
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
A LA RECHERCHE D’UN TRÉSOR
DE L’ENTRÉE DANS LE MONDE
VALENTINE ET SES TROIS FRÈRES
LA LANTERNE MAGIQUE ou UNE SOIRÉE CHEZ LA GRAND’MÈRE
Extrait: LES ADIEUX
Par un beau jour du mois d’avril, alors que le soleil se montrait déjà dans toute sa splendeur, que les feuilles des arbres, nouvellement entr’ouvertes, formaient un rideau léger d’un vert tendre et doux au regard plutôt qu’un ombrage sombre et frais, que les oiseaux, cachés dans les branches, chantaient leur joyeuse action de grâces dans une hymme au printemps qui venait enfin ranimer la nature engourdie et leur apporter à eux, charmants habitants des airs, le bonheur et la vie, un troupeau de jeunes filles aussi gaies, aussi bruyantes, aussi bondissantes en un mot, unissaient leurs cris joyeux, leurs chants perlés, leurs rires enfantins au gazouillement de l’orchestre ailé qui voltigeait sur leur tête.
Ce jour-là c’était un bienheureux jeudi, et toutes les jeunes filles que nous allons rejoindre composaient les grandes classes d’un des premiers pensionnats de Paris ; car les petites étaient occupées plus loin à jouer à la poupée ou à la main chaude, et nous n’avons à nous occuper d’elles en aucune façon pour l’instant.
Parmi le troupeau joyeux que nous venons rejoindre, en formant le centre, et semblant appeler l’attention de toutes, deux jeunes filles se faisaient remarquer par une agitation qui ne semblait pas ordinaire ; les bras affectueusement entrelacés, l’une, les yeux brillants de joie, l’autre la figure couverte de larmes, elles échangeaient entre elles des paroles rapides auxquelles tout leur gentil auditoire prenait part.
— Mais ne pleure donc pas ainsi, ma bonne Claire, disait la charmante rieuse en frappant la terre de son pied mignon avec une certaine impatience, tu empoisonnes toute ma joie par tes larmes ; puisque je te répète que je ne t’oublierai pas...
— Tu feras comme les autres, ma chère Germaine, interrompit vivement une petite blondine au nez retroussé : loin des yeux, loin du cœur, c’est la devise à la mode. Aussi Claire est-elle bien bonne d’user ainsi ses yeux à ton service. Tu t’en vas... adieu... bonjour...
Des éclats de rire approbateurs saluaient les paroles de l’étourdie blondine, tandis que la pauvre affligée redoublait au contraire ses gémissements et ses pleurs, quand heureusement une dame surveillante, qui avait assisté inaperçue à celte petite scène, se montra tout à coup, gronda sévèrement sur la légèreté des paroles qu’elle venait d’entendre celle qui les avait dites, reprocha à celles qui les avaient applaudies d’avoir plus de jalousie que de charité pour une de leurs compagnes qui allait se séparer d’elles, adressa quelques consolations à l’affligée Claire en l’assurant qu’elle connaissait assez Germaine pour être convaincue qu’elle lui conserverait toujours une affection sincère ; enfin elle cherchait à les calmer toutes, quand la femme de chambre de la surintendante de l’établissement, se présentant pour avertir Germaine qu’elle était demandée chez Madame, fit terminer le différend.................
A MADEMOISELLE ISABELLE FRANCHETTI
LES ADIEUX
SOUVENIRS DE GERMAINE
LE PRINTEMPS
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
HISTOIRE DU PORTRAIT
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
HISTOIRE DU GRAND-PÈRE
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
UNE ÉTOILE INDISCRÈTE
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
UN VOYAGE EN TOURAINE ET EN ANJOU
LÉGENDE DE SAINT FLORENT
SUITE DU VOYAGE DE GERMAINE
LA LÉGENDE DU PÊCHEUR
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
UN VOYAGE A ROME
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
LE PACTE
SUITE DES SOUVENIRS DE GERMAINE
A LA RECHERCHE D’UN TRÉSOR
DE L’ENTRÉE DANS LE MONDE
VALENTINE ET SES TROIS FRÈRES
LA LANTERNE MAGIQUE ou UNE SOIRÉE CHEZ LA GRAND’MÈRE