Author: | Fiodor Dostoievski | ISBN: | 1230000700900 |
Publisher: | pb | Publication: | October 4, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Fiodor Dostoievski |
ISBN: | 1230000700900 |
Publisher: | pb |
Publication: | October 4, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Il s’éveilla baigné d’une sueur glaciale. Autour de lui régnait un silence
de mort. La nuit était profonde. Mais il lui semblait que quelque
part se continuait encore le merveilleux conte, qu’une voix enrouée ressassait
l’interminable récit qu’il croyait reconnaître. Et cela parlait de
forêt sombre, de brigands audacieux, d’un gaillard déterminé presque
semblable à Stegnka Razine, et de joyeux compagnons, et de bourlakis ³,
et d’une jolie fille, et de la mère Volga 4. N’était-ce pas une illusion ?
Entendait-il vraiment ? Une heure entière il resta ainsi aux écoutes, les
yeux ouverts, immobile, dans une torpeur douloureuse. Enfin il s’assit
avec précaution, et se réjouit de se sentir assez fort, d’une force que sa
terrible maladie n’avait pas épuisée. Le délire avait cessé, la réalité recommençait.
Il s’aperçut qu’il était encore vêtu comme lors de sa conversation
avec Catherine et en conclut qu’il ne devait pas s’être écoulé beaucoup
de temps depuis le matin où elle l’avait qui?é. Une sorte de fièvre de volonté
enflammait son sang. En tâtant le long du mur il trouva un grand
clou fiché en haut de la cloison contre laquelle était rangé son lit, et s’y
suspendant de tout le poids de son corps il se dressa et parvint avec peine
jusqu’à une certaine fente qui filtrait dans la chambre une très faible lumière.
Il appliqua un de ses yeux à ce?e fente et se mit à regarder en
retenant sa respiration.
Il s’éveilla baigné d’une sueur glaciale. Autour de lui régnait un silence
de mort. La nuit était profonde. Mais il lui semblait que quelque
part se continuait encore le merveilleux conte, qu’une voix enrouée ressassait
l’interminable récit qu’il croyait reconnaître. Et cela parlait de
forêt sombre, de brigands audacieux, d’un gaillard déterminé presque
semblable à Stegnka Razine, et de joyeux compagnons, et de bourlakis ³,
et d’une jolie fille, et de la mère Volga 4. N’était-ce pas une illusion ?
Entendait-il vraiment ? Une heure entière il resta ainsi aux écoutes, les
yeux ouverts, immobile, dans une torpeur douloureuse. Enfin il s’assit
avec précaution, et se réjouit de se sentir assez fort, d’une force que sa
terrible maladie n’avait pas épuisée. Le délire avait cessé, la réalité recommençait.
Il s’aperçut qu’il était encore vêtu comme lors de sa conversation
avec Catherine et en conclut qu’il ne devait pas s’être écoulé beaucoup
de temps depuis le matin où elle l’avait qui?é. Une sorte de fièvre de volonté
enflammait son sang. En tâtant le long du mur il trouva un grand
clou fiché en haut de la cloison contre laquelle était rangé son lit, et s’y
suspendant de tout le poids de son corps il se dressa et parvint avec peine
jusqu’à une certaine fente qui filtrait dans la chambre une très faible lumière.
Il appliqua un de ses yeux à ce?e fente et se mit à regarder en
retenant sa respiration.