Author: | Octave Mirbeau | ISBN: | 1230001564662 |
Publisher: | JBR | Publication: | February 27, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Octave Mirbeau |
ISBN: | 1230001564662 |
Publisher: | JBR |
Publication: | February 27, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
La 628-E8 (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)
*Inclus une courte biographie d'Octave Mirbeau
Descriptif : Objet littéraire non identifié, La 628-E8 est tout à la fois un récit de voyage en automobile (à travers le nord de la France, la Belgique, la Hollande et l’Allemagne wilhelminienne), un exercice d’autofiction (le narrateur n’est autre que le romancier lui-même, devenu personnage de fiction), une fantaisie qui contribue à mettre à mort le roman prétendument réaliste du XIXe siècle en faisant d’une machine la véritable héroïne du récit et en renonçant à toute composition et à toute vraisemblance, et une réflexion sur le patrimoine culturel européen et sur les perspectives – prémonitoires – d’une Europe pacifiée et prospère, où l’automobile rapprocherait les peuples.
Extrait : Il y a de quoi s’irriter d’avoir roulé, depuis la frontière, sur d’infâmes pavés, sur d’immenses vagues de pavés, d’avoir traversé le Borinage noir et fumant au soleil, avec des éclats de métaux, et qui, toutes les nuits, incendie la nuit de ses bouillonnements de forge et de ses flammes d’enfer, pour n’aboutir qu’à cette ville si parfaitement inutile, si complètement parodique : Bruxelles !
Vraiment, il est insupportable, et même un peu humiliant de se sentir dans cette capitale des sociétés de tramways du monde entier, reine de l’industrie des asperges précoces, des endives amères et des raisins de serre sans goût, quand Bruges en dentelles, Liège en acier, Louvain en prières, Gand d’autrefois, avec ses rues si anciennes, ses pignons peints, ses toits coloriés et tout ce que disent les façades de ses églises, tout ce que chuchotent les vieux murs au bord du canal ; quand les formidables quais d’Anvers, Mons où grouillent les gueules farouches, Charleroi et ses montagnes de crassiers que franchissent les petits chemins de fer aériens ; Furne où les processionnaires du Saint-Sang défilent, portant des croix de fer, lourdes comme leurs péchés, quand tout ce pittoresque, tout cet art, tout ce mouvement tragique du travail, tout ce tumulte de la Meuse et de l’Escaut, tout ce silence mortuaire des béguinages, tous ces souvenirs de kermesses et de massacres, ne sont qu’à quelques tours de pneus d’ici.
La 628-E8 (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)
*Inclus une courte biographie d'Octave Mirbeau
Descriptif : Objet littéraire non identifié, La 628-E8 est tout à la fois un récit de voyage en automobile (à travers le nord de la France, la Belgique, la Hollande et l’Allemagne wilhelminienne), un exercice d’autofiction (le narrateur n’est autre que le romancier lui-même, devenu personnage de fiction), une fantaisie qui contribue à mettre à mort le roman prétendument réaliste du XIXe siècle en faisant d’une machine la véritable héroïne du récit et en renonçant à toute composition et à toute vraisemblance, et une réflexion sur le patrimoine culturel européen et sur les perspectives – prémonitoires – d’une Europe pacifiée et prospère, où l’automobile rapprocherait les peuples.
Extrait : Il y a de quoi s’irriter d’avoir roulé, depuis la frontière, sur d’infâmes pavés, sur d’immenses vagues de pavés, d’avoir traversé le Borinage noir et fumant au soleil, avec des éclats de métaux, et qui, toutes les nuits, incendie la nuit de ses bouillonnements de forge et de ses flammes d’enfer, pour n’aboutir qu’à cette ville si parfaitement inutile, si complètement parodique : Bruxelles !
Vraiment, il est insupportable, et même un peu humiliant de se sentir dans cette capitale des sociétés de tramways du monde entier, reine de l’industrie des asperges précoces, des endives amères et des raisins de serre sans goût, quand Bruges en dentelles, Liège en acier, Louvain en prières, Gand d’autrefois, avec ses rues si anciennes, ses pignons peints, ses toits coloriés et tout ce que disent les façades de ses églises, tout ce que chuchotent les vieux murs au bord du canal ; quand les formidables quais d’Anvers, Mons où grouillent les gueules farouches, Charleroi et ses montagnes de crassiers que franchissent les petits chemins de fer aériens ; Furne où les processionnaires du Saint-Sang défilent, portant des croix de fer, lourdes comme leurs péchés, quand tout ce pittoresque, tout cet art, tout ce mouvement tragique du travail, tout ce tumulte de la Meuse et de l’Escaut, tout ce silence mortuaire des béguinages, tous ces souvenirs de kermesses et de massacres, ne sont qu’à quelques tours de pneus d’ici.