L'objet du désir vaut-il la peine de déclencher la guerre ?
Un bidonville traversé par un fleuve où vivent des crapauds mutants qui nourrissent des habitants jouissant d'une santé florissante, un Dr Karrufa qui voit là un bon moyen de s'enrichir, n'était une Bolivienne aussi belle qu'intrépide... et voilà une histoire baroque où les péripéties s'enchaînent sur un rythme trépidant.
Un récit hilarant, décalé, provocateur.
EXTRAIT
Après un bref passage par la Capitale Fédérale, où elle avait débarqué à peine sortie de son patelin, elle avait bientôt posé ses valises dans ce quartier de fortune où s’entassaient deux mille âmes. Adossé au Río Reconquista, dont les eaux putrides serpentaient le long des habitations, formant la bordure nord du bidonville, le Quartier des Crapauds jouxtait, de l’autre côté, une décharge qui s’étendait à perte de vue et établissait la frontière sud. La décharge séparait le quartier de la zone urbanisée qui, parallèlement à la Route Nationale n°8, s’étendait jusqu’au rond-point de l’Avenue Márquez, et le fleuve le coupait des casernes de Campo de Mayo, ancien siège du Commandement en chef des Armées où étaient maintenant implantés les lycées militaires (École du Commandement, École de Sous-officiers etc.). Vers l’ouest, le quartier s’arrêtait à la route 8 ; vers l’est, il se diluait graduellement dans les terres marécageuses que certains autochtones appelaient Puits de l’Âme, et d’autres, les plus vieux, Puits de l’Âne. À cause des nombreuses usines installées dans cette zone qui déversaient sans scrupules leurs effluents dans le fleuve (c’était, disait-on, un des plus pollués du monde), l’eau n’en était absolument pas potable. En dépit de cela, les enfants du quartier y barbotaient et les crapauds incroyablement nombreux qui sillonnaient ses flots constituaient le principal et bien souvent l’unique aliment des habitants du bidonville.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
« Ce court roman peut se lire de deux façons apparemment opposées, on peut verser une larme sur l’impossibilité de faire changer les choses en bien, ou au contraire refermer le livre avec un sourire d’apaisement : comme dans toute fable, en fin de comptes, tout finit bien ! » – Christian Roinat, Nouveaux Espaces Latinos
A PROPOS DE L’AUTEUR
Ricardo Strafacce (1958), écrivain argentin, auteur de nombreux romans et récits, raconte et tisse avant tout des histoires et s'inscrit volontiers dans ce qu'il appelle "le réalisme invraisemblable".
L'objet du désir vaut-il la peine de déclencher la guerre ?
Un bidonville traversé par un fleuve où vivent des crapauds mutants qui nourrissent des habitants jouissant d'une santé florissante, un Dr Karrufa qui voit là un bon moyen de s'enrichir, n'était une Bolivienne aussi belle qu'intrépide... et voilà une histoire baroque où les péripéties s'enchaînent sur un rythme trépidant.
Un récit hilarant, décalé, provocateur.
EXTRAIT
Après un bref passage par la Capitale Fédérale, où elle avait débarqué à peine sortie de son patelin, elle avait bientôt posé ses valises dans ce quartier de fortune où s’entassaient deux mille âmes. Adossé au Río Reconquista, dont les eaux putrides serpentaient le long des habitations, formant la bordure nord du bidonville, le Quartier des Crapauds jouxtait, de l’autre côté, une décharge qui s’étendait à perte de vue et établissait la frontière sud. La décharge séparait le quartier de la zone urbanisée qui, parallèlement à la Route Nationale n°8, s’étendait jusqu’au rond-point de l’Avenue Márquez, et le fleuve le coupait des casernes de Campo de Mayo, ancien siège du Commandement en chef des Armées où étaient maintenant implantés les lycées militaires (École du Commandement, École de Sous-officiers etc.). Vers l’ouest, le quartier s’arrêtait à la route 8 ; vers l’est, il se diluait graduellement dans les terres marécageuses que certains autochtones appelaient Puits de l’Âme, et d’autres, les plus vieux, Puits de l’Âne. À cause des nombreuses usines installées dans cette zone qui déversaient sans scrupules leurs effluents dans le fleuve (c’était, disait-on, un des plus pollués du monde), l’eau n’en était absolument pas potable. En dépit de cela, les enfants du quartier y barbotaient et les crapauds incroyablement nombreux qui sillonnaient ses flots constituaient le principal et bien souvent l’unique aliment des habitants du bidonville.
CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
« Ce court roman peut se lire de deux façons apparemment opposées, on peut verser une larme sur l’impossibilité de faire changer les choses en bien, ou au contraire refermer le livre avec un sourire d’apaisement : comme dans toute fable, en fin de comptes, tout finit bien ! » – Christian Roinat, Nouveaux Espaces Latinos
A PROPOS DE L’AUTEUR
Ricardo Strafacce (1958), écrivain argentin, auteur de nombreux romans et récits, raconte et tisse avant tout des histoires et s'inscrit volontiers dans ce qu'il appelle "le réalisme invraisemblable".