Author: | Fédor Dostoievski, Ely Halpérine-Kaminsky | ISBN: | 1230000289430 |
Publisher: | JCA | Publication: | January 3, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Fédor Dostoievski, Ely Halpérine-Kaminsky |
ISBN: | 1230000289430 |
Publisher: | JCA |
Publication: | January 3, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Je suis sortie de chez moi vers midi. J’avais beaucoup à faire et j’étais bien en retard. Voilà qu’à la porte d’une maison je rencontre une vieille femme, très-vieille, toute décrépite, appuyée sur un bâton. Il était impossible de deviner son âge. Elle était assise auprès de la porte cochère, sur le banc du dvornik. Elle se reposait. J’avais affaire dans une autre maison, à quelques pas de là. J’y entre, et, en sortant, je retrouvai ma vieille assise maintenant sur le banc du dvornik de cette maison. Elle me regarda, je lui souris et j’entrai dans un magasin où j’avais à prendre des bottines pour ma fille. Quatre ou cinq minutes après, sur la perspective Newsky, je revois ma vieille, à la porte d’une troisième maison, assise cette fois, à défaut de banc, sur une borne auprès de la porte. Je m’arrête malgré moi devant elle, songeant : Pourquoi s’assied-elle ainsi devant toutes les maisons ?
— Tu es fatiguée, lui demandai-je, ma vieille ?
— Oui, fatiguée, ma fille, toujours fatiguée, et je me suis dit : Il fait chaud, le soleil brille, je vais aller dîner chez mes petits-enfants.
— Alors, babouchka, tu vas dîner ?
— Dîner, ma fille, dîner.
— Mais tu n’iras pas loin comme cela !
— Oh ! que si : je me repose, je me relève, je fais quelques pas ...
Je suis sortie de chez moi vers midi. J’avais beaucoup à faire et j’étais bien en retard. Voilà qu’à la porte d’une maison je rencontre une vieille femme, très-vieille, toute décrépite, appuyée sur un bâton. Il était impossible de deviner son âge. Elle était assise auprès de la porte cochère, sur le banc du dvornik. Elle se reposait. J’avais affaire dans une autre maison, à quelques pas de là. J’y entre, et, en sortant, je retrouvai ma vieille assise maintenant sur le banc du dvornik de cette maison. Elle me regarda, je lui souris et j’entrai dans un magasin où j’avais à prendre des bottines pour ma fille. Quatre ou cinq minutes après, sur la perspective Newsky, je revois ma vieille, à la porte d’une troisième maison, assise cette fois, à défaut de banc, sur une borne auprès de la porte. Je m’arrête malgré moi devant elle, songeant : Pourquoi s’assied-elle ainsi devant toutes les maisons ?
— Tu es fatiguée, lui demandai-je, ma vieille ?
— Oui, fatiguée, ma fille, toujours fatiguée, et je me suis dit : Il fait chaud, le soleil brille, je vais aller dîner chez mes petits-enfants.
— Alors, babouchka, tu vas dîner ?
— Dîner, ma fille, dîner.
— Mais tu n’iras pas loin comme cela !
— Oh ! que si : je me repose, je me relève, je fais quelques pas ...