Author: | Érasme | ISBN: | 1230000261315 |
Publisher: | PRB | Publication: | August 19, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Érasme |
ISBN: | 1230000261315 |
Publisher: | PRB |
Publication: | August 19, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
La Civilité puérile - Érasme
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Érasme (1466 - 1536), également appelé Érasme de Rotterdam (Desiderius Erasmus Roterodamus), est un chanoine régulier de saint Augustin, philosophe, écrivain latin, humaniste et théologien des Pays-Bas bourguignons, considéré comme l’une des figures majeures de la Renaissance tardive.
La Civilité puérile - Extrait :
Pour que le bon naturel d'un enfant se trahisse de toutes parts (et il reluit surtout sur le visage), que son regard soit doux, respectueux, honnête ; des yeux farouches sont un indice de violence ; des yeux fixes, signe d'effronterie ; des yeux errants et égarés, signe de folie ; qu'ils ne regardent pas de travers, ce qui est d'un sournois, de quelqu'un qui médite une méchanceté ; qu'ils ne soient pas ouverts démesurément, ce qui est d'un imbécile ; abaisser les paupières et cligner des yeux, c'est un indice de
légèreté ; les tenir immobiles, c'est l'indice d'un esprit paresseux et l'on a repris cela chez Socrate ; des yeux perçants marquent de l'irascibilité ; trop vifs et trop éloquents, ils dénotent un tempérament lascif ; il importe qu'ils reflètent un esprit calme et respectueusement affectueux.
Ce n'est pas au hasard, en effet, qu'il a été dit par les anciens sages : l'âme a son siège dans le regard. Les vieilles peintures nous apprennent que c'était autrefois le signe d'une modestie singulière que de tenir ses yeux demi-clos ; de même encore, chez les Espagnols, regarder quelqu'un en abaissant légèrement les paupières est une marque de politesse et d'amitié. Nous savons aussi, par les tableaux, que les lèvres jointes et serrées passaient jadis pour un indice de droiture. Ce qui est convenable en soi est
convenable partout ; cependant il nous faut bien en cela faire comme les poulpes et nous accommoder aux mœurs de chaque pays.
Il y a donc, pour ce qui est du regard, certaines convenances qui ne tombent pas sous le coup de nos préceptes, mais en général toute mauvaise habitude déforme, non seulement les yeux, mais le maintien et la beauté de tout le corps ; au contraire, des gestes réguliers et naturels donnent la grâce ; ils n'enlèvent pas les défauts, mais ils les masquent et les atténuent. Il est indécent de regarder en ouvrant un œil et en fermant l'autre ; qu'est-ce, en effet, autre chose que se rendre borgne à plaisir ? Laissons cela aux thons et à certains artisans...
Table des Matières :
Chapitre I - De la décence et de l'indécence du maintien
Chapitre II - Du vêtement
Chapitre III - De la manière de se comporter dans une église
Chapitre IV - Des repas
Chapitre V - Des rencontres
Chapitre VI - Du jeu
Chapitre VII - Du coucher
Conclusion
La Civilité puérile - Érasme
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Érasme (1466 - 1536), également appelé Érasme de Rotterdam (Desiderius Erasmus Roterodamus), est un chanoine régulier de saint Augustin, philosophe, écrivain latin, humaniste et théologien des Pays-Bas bourguignons, considéré comme l’une des figures majeures de la Renaissance tardive.
La Civilité puérile - Extrait :
Pour que le bon naturel d'un enfant se trahisse de toutes parts (et il reluit surtout sur le visage), que son regard soit doux, respectueux, honnête ; des yeux farouches sont un indice de violence ; des yeux fixes, signe d'effronterie ; des yeux errants et égarés, signe de folie ; qu'ils ne regardent pas de travers, ce qui est d'un sournois, de quelqu'un qui médite une méchanceté ; qu'ils ne soient pas ouverts démesurément, ce qui est d'un imbécile ; abaisser les paupières et cligner des yeux, c'est un indice de
légèreté ; les tenir immobiles, c'est l'indice d'un esprit paresseux et l'on a repris cela chez Socrate ; des yeux perçants marquent de l'irascibilité ; trop vifs et trop éloquents, ils dénotent un tempérament lascif ; il importe qu'ils reflètent un esprit calme et respectueusement affectueux.
Ce n'est pas au hasard, en effet, qu'il a été dit par les anciens sages : l'âme a son siège dans le regard. Les vieilles peintures nous apprennent que c'était autrefois le signe d'une modestie singulière que de tenir ses yeux demi-clos ; de même encore, chez les Espagnols, regarder quelqu'un en abaissant légèrement les paupières est une marque de politesse et d'amitié. Nous savons aussi, par les tableaux, que les lèvres jointes et serrées passaient jadis pour un indice de droiture. Ce qui est convenable en soi est
convenable partout ; cependant il nous faut bien en cela faire comme les poulpes et nous accommoder aux mœurs de chaque pays.
Il y a donc, pour ce qui est du regard, certaines convenances qui ne tombent pas sous le coup de nos préceptes, mais en général toute mauvaise habitude déforme, non seulement les yeux, mais le maintien et la beauté de tout le corps ; au contraire, des gestes réguliers et naturels donnent la grâce ; ils n'enlèvent pas les défauts, mais ils les masquent et les atténuent. Il est indécent de regarder en ouvrant un œil et en fermant l'autre ; qu'est-ce, en effet, autre chose que se rendre borgne à plaisir ? Laissons cela aux thons et à certains artisans...
Table des Matières :
Chapitre I - De la décence et de l'indécence du maintien
Chapitre II - Du vêtement
Chapitre III - De la manière de se comporter dans une église
Chapitre IV - Des repas
Chapitre V - Des rencontres
Chapitre VI - Du jeu
Chapitre VII - Du coucher
Conclusion