Author: | Victor Hugo | ISBN: | 1230000911443 |
Publisher: | Consumer Oriented Ebooks Publisher | Publication: | January 27, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Victor Hugo |
ISBN: | 1230000911443 |
Publisher: | Consumer Oriented Ebooks Publisher |
Publication: | January 27, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Si par hasard quelqu'un se souvenait d'un roman en écoutant un opéra,
l'auteur croit devoir prévenir le public que pour faire entrer dans la
perspective particulière d'une scène lyrique quelque chose du drame
qui sert de base au livre intitulé Notre-Dame de Paris, il a
fallu en modifier diversement tantôt l'action, tantôt les
caractères. Le caractère de Phoebus de Châteaupers, par exemple, est
un de ceux qui ont dû être altérés; un autre dénouement a été
nécessaire, etc. Au reste, quoique, même en écrivant cet opuscule,
l'auteur se soit écarté le moins possible, et seulement quand la
musique l'a exigé, de certaines conditions consciencieuses
indispensables, selon lui, à toute oeuvre, petite ou grande, il
n'entend offrir ici aux lecteurs, ou pour mieux dire aux auditeurs,
qu'un canevas d'opéra plus ou moins bien disposé pour que l'oeuvre
musicale s'y superpose heureusement, qu'un libretto pur et
simple dont la publication s'explique par un usage impérieux. Il ne
peut voir dans ceci qu'une trame telle quelle qui ne demande pas mieux
que de se dérober sous cette riche et éblouissante broderie qu'on
appelle la musique.
L'auteur suppose donc, si par aventure on s'occupe de ce libretto,
qu'un opuscule aussi spécial ne saurait en aucun cas être jugé en
lui-même et abstraction faite des nécessités musicales que le poëte a
dû subir, et qui, à l'Opéra, ont toujours droit de prévaloir. Du
reste, il prie instamment le lecteur de ne voir dans les lignes qu'il
écrit ici que ce qu'elles contiennent, c'est-à-dire sa pensée
personnelle sur ce libretto en particulier, et non un dédain injuste
et de mauvais goût pour cette espèce de poëmes en général et pour
l'établissement magnifique où ils sont représentés. Lui qui n'est
rien, il rappellerait au besoin à ceux qui sont le plus haut placés
que nul n'a droit de dédaigner, fût-ce au point de vue littéraire, une
scène comme celle-ci. A ne compter même que les poëtes, ce royal
théâtre a reçu dans l'occasion d'illustres visites, ne l'oublions
pas. En 1671, on représenta avec toute la pompe de la scène lyrique
une tragédie-ballet intitulée; Psyché. Le libretto de cet
opéra avait deux auteurs: l'un s'appelait Poquelin de Molière, l'autre
Pierre Corneille.
14 novembre 1836.
Si par hasard quelqu'un se souvenait d'un roman en écoutant un opéra,
l'auteur croit devoir prévenir le public que pour faire entrer dans la
perspective particulière d'une scène lyrique quelque chose du drame
qui sert de base au livre intitulé Notre-Dame de Paris, il a
fallu en modifier diversement tantôt l'action, tantôt les
caractères. Le caractère de Phoebus de Châteaupers, par exemple, est
un de ceux qui ont dû être altérés; un autre dénouement a été
nécessaire, etc. Au reste, quoique, même en écrivant cet opuscule,
l'auteur se soit écarté le moins possible, et seulement quand la
musique l'a exigé, de certaines conditions consciencieuses
indispensables, selon lui, à toute oeuvre, petite ou grande, il
n'entend offrir ici aux lecteurs, ou pour mieux dire aux auditeurs,
qu'un canevas d'opéra plus ou moins bien disposé pour que l'oeuvre
musicale s'y superpose heureusement, qu'un libretto pur et
simple dont la publication s'explique par un usage impérieux. Il ne
peut voir dans ceci qu'une trame telle quelle qui ne demande pas mieux
que de se dérober sous cette riche et éblouissante broderie qu'on
appelle la musique.
L'auteur suppose donc, si par aventure on s'occupe de ce libretto,
qu'un opuscule aussi spécial ne saurait en aucun cas être jugé en
lui-même et abstraction faite des nécessités musicales que le poëte a
dû subir, et qui, à l'Opéra, ont toujours droit de prévaloir. Du
reste, il prie instamment le lecteur de ne voir dans les lignes qu'il
écrit ici que ce qu'elles contiennent, c'est-à-dire sa pensée
personnelle sur ce libretto en particulier, et non un dédain injuste
et de mauvais goût pour cette espèce de poëmes en général et pour
l'établissement magnifique où ils sont représentés. Lui qui n'est
rien, il rappellerait au besoin à ceux qui sont le plus haut placés
que nul n'a droit de dédaigner, fût-ce au point de vue littéraire, une
scène comme celle-ci. A ne compter même que les poëtes, ce royal
théâtre a reçu dans l'occasion d'illustres visites, ne l'oublions
pas. En 1671, on représenta avec toute la pompe de la scène lyrique
une tragédie-ballet intitulée; Psyché. Le libretto de cet
opéra avait deux auteurs: l'un s'appelait Poquelin de Molière, l'autre
Pierre Corneille.
14 novembre 1836.