La fable des abeilles

Recherches sur l’origine de la vertu morale ( Edition intégrale ) annoté

Biography & Memoir, Philosophers, Nonfiction, Social & Cultural Studies, Social Science, Sociology, Urban, History, France
Cover of the book La fable des abeilles by Bernard de Mandeville, Jean Bertrand, Londres : Aux dépens de la Compagnie, 1740
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Author: Bernard de Mandeville, Jean Bertrand ISBN: 1230002917016
Publisher: Londres : Aux dépens de la Compagnie, 1740 Publication: November 24, 2018
Imprint: Language: French
Author: Bernard de Mandeville, Jean Bertrand
ISBN: 1230002917016
Publisher: Londres : Aux dépens de la Compagnie, 1740
Publication: November 24, 2018
Imprint:
Language: French

La Fable des abeilles développe dans une veine satirique la thèse de l’utilité sociale de l’égoïsme. Elle avance, préfigurant Nietzsche, que toutes les lois sociales résultent de la volonté égoïste des faibles de se soutenir mutuellement en se protégeant des plus forts. Au sujet du vol, il explique dans la Fable des abeilles que « le travail d’un million de personnes serait bientôt fini, s’il n’y en avait pas un autre million uniquement employé à consumer leurs travaux (…). Si l’on vole 500 ou 1 000 guinées à un vieil avare qui, riche de près de « 100000 » sterling, n’en dépense que 50 par an, il est certain qu’aussitôt cet argent volé, il vient à circuler dans le commerce et que la nation gagne à ce vol. Elle en retire le même avantage que si une même somme venait d’un pieux archevêque l’ayant léguée au public. »

Sa thèse principale est que les actions des hommes ne peuvent pas être séparées en actions nobles et en actions viles, et que les vices privés contribuent au bien public tandis que des actions altruistes peuvent en réalité lui nuire. Par exemple, dans le domaine économique, il dit qu’un libertin agit par vice, mais que « sa prodigalité donne du travail à des tailleurs, des serviteurs, des parfumeurs, des cuisiniers et des femmes de mauvaise vie, qui à leur tour emploient des boulangers, des charpentiers, etc. ». Donc la rapacité et la violence du libertin profitent à la société en général. Toutefois, il considère également que des pauvres doivent être sacrifiés en peinant et en travaillant afin de permettre aux riches de disposer de leur argent.

Les vices des particuliers sont des éléments nécessaires au bien-être et à la grandeur d’une société. L’Angleterre y est comparée à une ruche corrompue mais prospère, qui se plaint pourtant de son manque de vertu. Jupiter leur ayant accordé ce qu’ils réclamaient, la conséquence est une perte rapide de prospérité, bien que la ruche nouvellement vertueuse ne s’en préoccupe pas, car le triomphe de la vertu coûte la vie à des milliers d’abeilles.

Mandeville est largement considéré comme un économiste et un philosophe sérieux. Il a publié en 1729 une deuxième édition de la Fable des abeilles, avec des dialogues étendus exposant ses vues économiques. Ses idées au sujet de la division du travail s’inspirent de celles de William Petty.

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La Fable des abeilles développe dans une veine satirique la thèse de l’utilité sociale de l’égoïsme. Elle avance, préfigurant Nietzsche, que toutes les lois sociales résultent de la volonté égoïste des faibles de se soutenir mutuellement en se protégeant des plus forts. Au sujet du vol, il explique dans la Fable des abeilles que « le travail d’un million de personnes serait bientôt fini, s’il n’y en avait pas un autre million uniquement employé à consumer leurs travaux (…). Si l’on vole 500 ou 1 000 guinées à un vieil avare qui, riche de près de « 100000 » sterling, n’en dépense que 50 par an, il est certain qu’aussitôt cet argent volé, il vient à circuler dans le commerce et que la nation gagne à ce vol. Elle en retire le même avantage que si une même somme venait d’un pieux archevêque l’ayant léguée au public. »

Sa thèse principale est que les actions des hommes ne peuvent pas être séparées en actions nobles et en actions viles, et que les vices privés contribuent au bien public tandis que des actions altruistes peuvent en réalité lui nuire. Par exemple, dans le domaine économique, il dit qu’un libertin agit par vice, mais que « sa prodigalité donne du travail à des tailleurs, des serviteurs, des parfumeurs, des cuisiniers et des femmes de mauvaise vie, qui à leur tour emploient des boulangers, des charpentiers, etc. ». Donc la rapacité et la violence du libertin profitent à la société en général. Toutefois, il considère également que des pauvres doivent être sacrifiés en peinant et en travaillant afin de permettre aux riches de disposer de leur argent.

Les vices des particuliers sont des éléments nécessaires au bien-être et à la grandeur d’une société. L’Angleterre y est comparée à une ruche corrompue mais prospère, qui se plaint pourtant de son manque de vertu. Jupiter leur ayant accordé ce qu’ils réclamaient, la conséquence est une perte rapide de prospérité, bien que la ruche nouvellement vertueuse ne s’en préoccupe pas, car le triomphe de la vertu coûte la vie à des milliers d’abeilles.

Mandeville est largement considéré comme un économiste et un philosophe sérieux. Il a publié en 1729 une deuxième édition de la Fable des abeilles, avec des dialogues étendus exposant ses vues économiques. Ses idées au sujet de la division du travail s’inspirent de celles de William Petty.

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