Author: | Charles Malato | ISBN: | 1230000857406 |
Publisher: | CP | Publication: | December 23, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Charles Malato |
ISBN: | 1230000857406 |
Publisher: | CP |
Publication: | December 23, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le grand jour était venu. Dans les bois calmes et profonds courut soudain un frémissement ; un coup de sifflet longuement prolongé déchira l’air et, à ce signal, comme en un brusque changement de décor, surgirent partout, de l’épaisseur des fourrés des groupes et des individus.
Les rayons mourants du soleil, tamisés par le dôme de feuillage, éclairaient le rassemblement dans une large clairière, de plusieurs centaines d’hommes.
C’étaient des mineurs, les esclaves de Chamot, roi des mines de Pranzy et de Mersey.
La veille au soir, Ronnot, délégué par ses camarades, était allé recevoir à la gare Baladier, orateur révolutionnaire à la voix ronflante, mais inféodé à la police qui lui faisait jouer, avec succès, les rôles d’agent provocateur.
Ronnot, sur la recommandation de militants lyonnais trompés eux-mêmes, avait installé chez lui Baladier.
On est confiant dans le monde révolutionnaire depuis qu’en a disparu le vieux conspirateur Blanqui. L’enthousiasme réel ou affecté, suffit trop souvent à recommander un homme qui peut être un sincère comme aussi un écervelé ou un traître.
De la meilleure foi du monde, les membres du groupe lyonnais La Solidarité sociale avaient donc décerné à Baladier le plus élogieux brevet de révolutionnarisme. Il parlait bien, écrivait de même et vivait de l’existence misérable du prolétaire ; comment n’eût-il pas été au-dessus de tout soupçon ?
Le grand jour était venu. Dans les bois calmes et profonds courut soudain un frémissement ; un coup de sifflet longuement prolongé déchira l’air et, à ce signal, comme en un brusque changement de décor, surgirent partout, de l’épaisseur des fourrés des groupes et des individus.
Les rayons mourants du soleil, tamisés par le dôme de feuillage, éclairaient le rassemblement dans une large clairière, de plusieurs centaines d’hommes.
C’étaient des mineurs, les esclaves de Chamot, roi des mines de Pranzy et de Mersey.
La veille au soir, Ronnot, délégué par ses camarades, était allé recevoir à la gare Baladier, orateur révolutionnaire à la voix ronflante, mais inféodé à la police qui lui faisait jouer, avec succès, les rôles d’agent provocateur.
Ronnot, sur la recommandation de militants lyonnais trompés eux-mêmes, avait installé chez lui Baladier.
On est confiant dans le monde révolutionnaire depuis qu’en a disparu le vieux conspirateur Blanqui. L’enthousiasme réel ou affecté, suffit trop souvent à recommander un homme qui peut être un sincère comme aussi un écervelé ou un traître.
De la meilleure foi du monde, les membres du groupe lyonnais La Solidarité sociale avaient donc décerné à Baladier le plus élogieux brevet de révolutionnarisme. Il parlait bien, écrivait de même et vivait de l’existence misérable du prolétaire ; comment n’eût-il pas été au-dessus de tout soupçon ?