Author: | Louis Wiesener | ISBN: | 1230002367620 |
Publisher: | FB Editions | Publication: | June 9, 2018 |
Imprint: | FB Editions | Language: | French |
Author: | Louis Wiesener |
ISBN: | 1230002367620 |
Publisher: | FB Editions |
Publication: | June 9, 2018 |
Imprint: | FB Editions |
Language: | French |
La naissance d’Elisabeth, le 7 septembre 1533, à Greenwich, fruit hâtif de l’union que Henri VIII et Anne Boleyn avaient convertie en un mariage secret le 25 janvier précédent, fut peut-être, malgré la solennité pompeuse et les joies officielles du baptême, célébré trois jours après, le premier pas de l’heureuse mère vers le dénouement tragique de ses royales amours. En vain, Anne Boleyn, subjuguant Henri VIII, avait usurpé triomphalement la place de Catherine d’Aragon, la femme légitime 2. Elle ne put à son tour combler les désirs de son époux. Il attendait un fils : amère fut sa déception. Ce roi, qui faisait tout trembler, tremblait lui-même à l’idée de ne pas laisser d’héritier mâle et de léguer un jour à son royaume le trouble, la guerre civile. Sans doute on ne peut qu’approuver cette sollicitude patriotique ; et les récents panégyristes de Henri VIII en ont tiré bon parti en sa faveur. Mais irons-nous, à leur exemple, nous apitoyer sur ce pauvre roi à la recherche d’un fils, réduit à se défaire de ses femmes parce qu’elles ne lui en donnent pas, se déchirant ainsi le cœur de ses propres mains, et, tout le premier, victime (dans la personne d’autrui toutefois) des cruelles nécessités du salut public ?
La naissance d’Elisabeth, le 7 septembre 1533, à Greenwich, fruit hâtif de l’union que Henri VIII et Anne Boleyn avaient convertie en un mariage secret le 25 janvier précédent, fut peut-être, malgré la solennité pompeuse et les joies officielles du baptême, célébré trois jours après, le premier pas de l’heureuse mère vers le dénouement tragique de ses royales amours. En vain, Anne Boleyn, subjuguant Henri VIII, avait usurpé triomphalement la place de Catherine d’Aragon, la femme légitime 2. Elle ne put à son tour combler les désirs de son époux. Il attendait un fils : amère fut sa déception. Ce roi, qui faisait tout trembler, tremblait lui-même à l’idée de ne pas laisser d’héritier mâle et de léguer un jour à son royaume le trouble, la guerre civile. Sans doute on ne peut qu’approuver cette sollicitude patriotique ; et les récents panégyristes de Henri VIII en ont tiré bon parti en sa faveur. Mais irons-nous, à leur exemple, nous apitoyer sur ce pauvre roi à la recherche d’un fils, réduit à se défaire de ses femmes parce qu’elles ne lui en donnent pas, se déchirant ainsi le cœur de ses propres mains, et, tout le premier, victime (dans la personne d’autrui toutefois) des cruelles nécessités du salut public ?