Author: | Thomas Corneille | ISBN: | 1230000661522 |
Publisher: | Thomas Corneille | Publication: | September 13, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Thomas Corneille |
ISBN: | 1230000661522 |
Publisher: | Thomas Corneille |
Publication: | September 13, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
ACTE I
Scène Première
Prussias, Attale, Araxe
Attale
Seigneur, ne croyez pas qu'un trône m'éblouisse
Jusqu'à rendre mon coeur capable d'injustice,
Et me faire oublier quel excès de bonté
Vous fit prendre intérêt à ma captivité.
Prisonnier d'Annibal qui triomphait d'Eumène, [5]
Je vous vis adoucir et mes fers et ma peine,
Et vouloir que chez vous on respectât en moi
Le sang infortuné de ce malheureux Roi.
Aujourd'hui que sa mort m'assure sa Couronne,
Je croirais faire outrage au Ciel qui me la donne, [10]
Si dans ce nouveau rang j'avais rien de plus doux
Que chercher les moyens de m'acquitter vers vous.
Quoi qu'Eumène...
Prusias
Seigneur, ne parlons plus d'Eumène.
Il eût nourri pour nous une éternelle haine,
Et malgré vous, l'honneur vous eût fait une loi [15]
De suivre le destin et d'un frère, et d'un Roi.
En vain brisant vos fers je pensai le contraindre ;
À redouter les maux que je voyais à craindre ;
Son orgueil ne lui put endurer d'autre accord
Que de promettre aux Dieux ma défaite, ou sa mort. [20]
Cette mort que pour nous ils crurent nécessaire,
Ne m'a plus laissé voir d'ennemi dans son frère,
Et la paix vous semblant le pari le plus doux,
Je suis ici venu la jurer avec vous
Rome a choisi ce lieu commun à l'un et l'autre, [25]
Il borne mon État comme il borne le vôtre,
Et c'est là qu'avec joie on m'a vu vous céder
Ce que Flaminius n'eût osé demander.
Quoi que m'ait pu sur vous acquérir la victoire,
Je ne m'en suis voulu réserver que la gloire. [30]
Pergame est tout à vous, et je vous ai rendu
Ce qu'à droit de conquête on sait qui m'était dû.
EXTRAIT:
ACTE I
Scène Première
Prussias, Attale, Araxe
Attale
Seigneur, ne croyez pas qu'un trône m'éblouisse
Jusqu'à rendre mon coeur capable d'injustice,
Et me faire oublier quel excès de bonté
Vous fit prendre intérêt à ma captivité.
Prisonnier d'Annibal qui triomphait d'Eumène, [5]
Je vous vis adoucir et mes fers et ma peine,
Et vouloir que chez vous on respectât en moi
Le sang infortuné de ce malheureux Roi.
Aujourd'hui que sa mort m'assure sa Couronne,
Je croirais faire outrage au Ciel qui me la donne, [10]
Si dans ce nouveau rang j'avais rien de plus doux
Que chercher les moyens de m'acquitter vers vous.
Quoi qu'Eumène...
Prusias
Seigneur, ne parlons plus d'Eumène.
Il eût nourri pour nous une éternelle haine,
Et malgré vous, l'honneur vous eût fait une loi [15]
De suivre le destin et d'un frère, et d'un Roi.
En vain brisant vos fers je pensai le contraindre ;
À redouter les maux que je voyais à craindre ;
Son orgueil ne lui put endurer d'autre accord
Que de promettre aux Dieux ma défaite, ou sa mort. [20]
Cette mort que pour nous ils crurent nécessaire,
Ne m'a plus laissé voir d'ennemi dans son frère,
Et la paix vous semblant le pari le plus doux,
Je suis ici venu la jurer avec vous
Rome a choisi ce lieu commun à l'un et l'autre, [25]
Il borne mon État comme il borne le vôtre,
Et c'est là qu'avec joie on m'a vu vous céder
Ce que Flaminius n'eût osé demander.
Quoi que m'ait pu sur vous acquérir la victoire,
Je ne m'en suis voulu réserver que la gloire. [30]
Pergame est tout à vous, et je vous ai rendu
Ce qu'à droit de conquête on sait qui m'était dû.