Author: | Henri de Régnier | ISBN: | 1230002186436 |
Publisher: | Paris : Mercvre De France, 1921 | Publication: | February 28, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henri de Régnier |
ISBN: | 1230002186436 |
Publisher: | Paris : Mercvre De France, 1921 |
Publication: | February 28, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
J’ai toujours été si curieux des particularités que l’on découvre au caractère des femmes que, pas une fois, je n’ai négligé de m’instruire à ce sujet. Aussi j’eus bientôt remarqué que le point où se montre le mieux et le plus ouvertement ce que la nature les a faites est celui de l’amour. Les raisons qui décident une femme à aimer, les façons qu’elle y apporte, la manière dont elle se conduit en cette conjoncture nous donnent vue et nous éclairent singulièrement sur elle-même. Nulle part une femme ne montre plus distinctement ce qu’elle est que dans ces circonstances et on ne peut prétendre en connaître tout à fait aucune qu’on ne sache comment elle se comporte en ces occasions.
C’est ce jugement qui m’a incliné, de tout temps, à rechercher avec soin et à mettre en ordre dans mon esprit les anecdotes et les histoires qui se rapportent à l’amour. Il s’en débite à force de par le monde et il suffit d’écouter pour en apprendre d’excellentes. Il m’en est donc venu beaucoup aux oreilles, et j’en ai retenu un bon nombre, mais il n’en est point qui m’ait paru plus curieuse et plus singulière que celle de Mme de Séguiran et de M. de la Péjaudie, ni plus propre à faire croire que les femmes sont de bien étranges et bizarres cervelles. Je dirai même que je n’eusse guère ajouté foi à ce roman si je n’en eusse tenu le détail de la bouche de feu M. de Larcefigue, mon parent.
J’ai toujours été si curieux des particularités que l’on découvre au caractère des femmes que, pas une fois, je n’ai négligé de m’instruire à ce sujet. Aussi j’eus bientôt remarqué que le point où se montre le mieux et le plus ouvertement ce que la nature les a faites est celui de l’amour. Les raisons qui décident une femme à aimer, les façons qu’elle y apporte, la manière dont elle se conduit en cette conjoncture nous donnent vue et nous éclairent singulièrement sur elle-même. Nulle part une femme ne montre plus distinctement ce qu’elle est que dans ces circonstances et on ne peut prétendre en connaître tout à fait aucune qu’on ne sache comment elle se comporte en ces occasions.
C’est ce jugement qui m’a incliné, de tout temps, à rechercher avec soin et à mettre en ordre dans mon esprit les anecdotes et les histoires qui se rapportent à l’amour. Il s’en débite à force de par le monde et il suffit d’écouter pour en apprendre d’excellentes. Il m’en est donc venu beaucoup aux oreilles, et j’en ai retenu un bon nombre, mais il n’en est point qui m’ait paru plus curieuse et plus singulière que celle de Mme de Séguiran et de M. de la Péjaudie, ni plus propre à faire croire que les femmes sont de bien étranges et bizarres cervelles. Je dirai même que je n’eusse guère ajouté foi à ce roman si je n’en eusse tenu le détail de la bouche de feu M. de Larcefigue, mon parent.