Author: | Jean-François de Bastide | ISBN: | 1230001392425 |
Publisher: | Martine Dubouil | Publication: | October 22, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jean-François de Bastide |
ISBN: | 1230001392425 |
Publisher: | Martine Dubouil |
Publication: | October 22, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Mélite vivoit familièrement avec les hommes, et il n’y avoit que les bonnes gens, ou ses amis intimes, qui ne la soupçonnassent pas de galanterie. Son air, ses propos légers, ses manières libres, établissoient assez cette prévention. Le marquis de Trémicour avoit envie de l’engager, et s’étoit flatté d’y réussir aisément. C’est un homme qui doit attendre plus qu’un autre du caprice des femmes. Il est magnifique, généreux, plein d’esprit et de goût, et peu d’hommes peuvent se vanter à juste titre de l’égaler en agrémens. Malgré tant d’avantages, Mélite lui résistoit. Il ne concevoit pas cette bizarrerie. Elle lui disoit qu’elle étoit vertueuse, et il répondoit qu’il ne croiroit jamais qu’elle le fût. C’étoit entr’eux une guerre continuelle à ce sujet. Enfin, le marquis la défia de venir dans sa petite maison. Elle répondit qu’elle y viendroit, et que là, ni ailleurs, il ne lui seroit redoutable. Ils firent une gageure, et elle y alla (elle ne sçavoit pas ce que c’étoit que cette petite maison ; elle n’en connoissoit même aucune que de nom). Nul lieu dans Paris, ni dans l’Europe, n’est ni aussi galant ni aussi ingénieux. Il faut l’y suivre avec le marquis, et voir comment elle se tirera d’affaire avec lui....
Extrait :
Mélite vivoit familièrement avec les hommes, et il n’y avoit que les bonnes gens, ou ses amis intimes, qui ne la soupçonnassent pas de galanterie. Son air, ses propos légers, ses manières libres, établissoient assez cette prévention. Le marquis de Trémicour avoit envie de l’engager, et s’étoit flatté d’y réussir aisément. C’est un homme qui doit attendre plus qu’un autre du caprice des femmes. Il est magnifique, généreux, plein d’esprit et de goût, et peu d’hommes peuvent se vanter à juste titre de l’égaler en agrémens. Malgré tant d’avantages, Mélite lui résistoit. Il ne concevoit pas cette bizarrerie. Elle lui disoit qu’elle étoit vertueuse, et il répondoit qu’il ne croiroit jamais qu’elle le fût. C’étoit entr’eux une guerre continuelle à ce sujet. Enfin, le marquis la défia de venir dans sa petite maison. Elle répondit qu’elle y viendroit, et que là, ni ailleurs, il ne lui seroit redoutable. Ils firent une gageure, et elle y alla (elle ne sçavoit pas ce que c’étoit que cette petite maison ; elle n’en connoissoit même aucune que de nom). Nul lieu dans Paris, ni dans l’Europe, n’est ni aussi galant ni aussi ingénieux. Il faut l’y suivre avec le marquis, et voir comment elle se tirera d’affaire avec lui....