Author: | Guy de Maupassant | ISBN: | 1230002288130 |
Publisher: | Jwarlal | Publication: | April 23, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Guy de Maupassant |
ISBN: | 1230002288130 |
Publisher: | Jwarlal |
Publication: | April 23, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre est parmi les classiques populaires les plus vendus "bestseller" de leur époque. Voici un extrait de ce bel ouvrage :
Le piéton Médéric Rompel, que les gens du pays appelaient familièrement Méderi, partit à l'heure ordinaire de la maison de poste de Roüy-le-Tors. Ayant traversé la petite ville de son grand pas d'ancien troupier, il coupa d'abord les prairies de Villaumes pour gagner le bord de la Brindille, qui le conduisait, en suivant l'eau, au village de Carvelin, où commençait sa distribution.
Il allait vite, le long de l'étroite rivière qui moussait, grognait, bouillonnait et filait dans son lit d'herbes, sous une voûte de saules. Les grosses pierres, arrêtant le cours, avaient autour d'elles un bourrelet d'eau, une sorte de cravate terminée en nœud d'écume. Par places, c'étaient des cascades d'un pied, souvent invisibles, qui faisaient, sous les feuilles, sous les lianes, sous un toit de verdure, un gros bruit colère et doux; puis plus loin, les berges s'élargissant, on rencontrait un petit lac paisible où nageaient des truites parmi toute cette chevelure verte qui ondoie au fond des ruisseaux calmes.
Médéric allait toujours, sans rien voir, et ne songeant qu'à ceci: «Ma première lettre est pour la maison Poivron, puis j'en ai une pour M. Renardet; faut donc que je traverse la futaie.»
Sa blouse bleue serrée à la taille par une ceinture de cuir noir passait d'un train rapide et régulier sur la haie verte des saules; et sa canne, un fort bâton de houx, marchait à son côté du même mouvement que ses jambes.
Ce livre est parmi les classiques populaires les plus vendus "bestseller" de leur époque. Voici un extrait de ce bel ouvrage :
Le piéton Médéric Rompel, que les gens du pays appelaient familièrement Méderi, partit à l'heure ordinaire de la maison de poste de Roüy-le-Tors. Ayant traversé la petite ville de son grand pas d'ancien troupier, il coupa d'abord les prairies de Villaumes pour gagner le bord de la Brindille, qui le conduisait, en suivant l'eau, au village de Carvelin, où commençait sa distribution.
Il allait vite, le long de l'étroite rivière qui moussait, grognait, bouillonnait et filait dans son lit d'herbes, sous une voûte de saules. Les grosses pierres, arrêtant le cours, avaient autour d'elles un bourrelet d'eau, une sorte de cravate terminée en nœud d'écume. Par places, c'étaient des cascades d'un pied, souvent invisibles, qui faisaient, sous les feuilles, sous les lianes, sous un toit de verdure, un gros bruit colère et doux; puis plus loin, les berges s'élargissant, on rencontrait un petit lac paisible où nageaient des truites parmi toute cette chevelure verte qui ondoie au fond des ruisseaux calmes.
Médéric allait toujours, sans rien voir, et ne songeant qu'à ceci: «Ma première lettre est pour la maison Poivron, puis j'en ai une pour M. Renardet; faut donc que je traverse la futaie.»
Sa blouse bleue serrée à la taille par une ceinture de cuir noir passait d'un train rapide et régulier sur la haie verte des saules; et sa canne, un fort bâton de houx, marchait à son côté du même mouvement que ses jambes.