Author: | Edmond ABOUT | ISBN: | 1230000348171 |
Publisher: | Geneviève LECOINTE | Publication: | April 9, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Edmond ABOUT |
ISBN: | 1230000348171 |
Publisher: | Geneviève LECOINTE |
Publication: | April 9, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
M. Villemain m’a fait l’honneur d’écrire que j’étais un publiciste d’avant-poste. J’accepte le reproche ; il le faut bien. Moi-même, il y a deux ans, tandis que notre glorieuse armée courait à la délivrance de l’Italie, j’ai écrit à l’Empereur Napoléon III : « Mon livre est un soldat d’avant-garde ; laissez-le partir avec les autres ! »
Notre armée n’a pas mis trois mois à vaincre l’Autriche, à délivrer la Lombardie, à jeter les bases de ce magnifique royaume qui embrassera bientôt la Péninsule entière. Mon petit livre a marché moins vite que les zouaves. Les vérités imprimées cheminent lentement, quand la police les saisit chez le libraire. Il a fallu deux ans au peuple italien pour donner raison à tous mes éloges ; au gouvernement pontifical pour justifier toutes mes accusations. C’est après un stage de deux ans que mes paradoxes les plus audacieux se sont élevés au rang de banalités oratoires. Les Dupanloup, les Keller et les Veuillot y répondent par des injures, lorsqu’ils se sentent en voix, mais on ne les discute point.
M. Villemain m’a fait l’honneur d’écrire que j’étais un publiciste d’avant-poste. J’accepte le reproche ; il le faut bien. Moi-même, il y a deux ans, tandis que notre glorieuse armée courait à la délivrance de l’Italie, j’ai écrit à l’Empereur Napoléon III : « Mon livre est un soldat d’avant-garde ; laissez-le partir avec les autres ! »
Notre armée n’a pas mis trois mois à vaincre l’Autriche, à délivrer la Lombardie, à jeter les bases de ce magnifique royaume qui embrassera bientôt la Péninsule entière. Mon petit livre a marché moins vite que les zouaves. Les vérités imprimées cheminent lentement, quand la police les saisit chez le libraire. Il a fallu deux ans au peuple italien pour donner raison à tous mes éloges ; au gouvernement pontifical pour justifier toutes mes accusations. C’est après un stage de deux ans que mes paradoxes les plus audacieux se sont élevés au rang de banalités oratoires. Les Dupanloup, les Keller et les Veuillot y répondent par des injures, lorsqu’ils se sentent en voix, mais on ne les discute point.