Author: | Denise Bombardier, Jean-François Revel | ISBN: | 9782221228630 |
Publisher: | (Robert Laffont) réédition numérique FeniXX | Publication: | January 1, 1975 |
Imprint: | Robert Laffont (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Denise Bombardier, Jean-François Revel |
ISBN: | 9782221228630 |
Publisher: | (Robert Laffont) réédition numérique FeniXX |
Publication: | January 1, 1975 |
Imprint: | Robert Laffont (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
On donne l’impression aux Français que leur télévision est la meilleure du monde. C’est faux. On donne l’impression aux Français que les autres télévisions fonctionnent toutes comme la leur. C’est faux. Le dynamisme, la liberté de ton, l’audace, jadis qualités françaises, ne le sont pas en ce qui concerne la télévision. Cette analyse critique de la télévision française repose sur une idée fondamentale : la télévision française n’est que le miroir de la société française. Si elle n’est pas une télévision libérale comme on la connaît au Canada ou aux États-Unis, c’est que la société française est une société moins libérale que la société nord-américaine et même anglaise. Si l’ingérence politique du gouvernement est possible, c’est que le combat contre elle n’est pas convaincant. On a trop l’impression qu’une partie de la gauche ne souhaite pas autre chose qu’être au pouvoir pour contrôler à son tour la radio-télévision. De toutes les démocraties libérales d’Occident, la télévision française est la moins libérale, pour ne pas dire la plus gouvernementale. Comment expliquer cette situation autrement que par la culture politique qui enserre la société française ? Pour la Québécoise que je suis, émerveillée d’entendre la discussion partout dans le pays, au bistrot, chez le boucher, dans le métro, quel choc de découvrir que celle-ci est absente du petit écran ! Que ce qu’on nomme discussion n’est que monologue, ou discours à deux ! Ce livre contient aussi les résultats d’un an d’analyse de contenu des journaux télévisés ainsi que les réponses à un questionnaire auquel a participé l’ensemble des journalistes de politique étrangère de la 1re et de la 2e chaîne et une partie des correspondants à l’étranger. Que pensent ces journalistes de la télévision française ? Est-ce une télévision gouvernementale à leurs yeux ? Sont-ils ou non en accord avec la politique officielle de leur pays telle que définie par le Quai d’Orsay ? Que pensent les hommes politiques des journalistes dans ce pays ? Y a-t-il des différences entre les chaînes ? Voilà le genre de question posée. Pourquoi la télévision par câbles est-elle impensable en France ? Pourquoi seule la privatisation pourrait peut-être rompre cette unité de pensée, de ton, et de style que véhicule la télévision française ? Comment expliquer que cette France, ce pays puissant, ait une télévision qui soit finalement si pauvre, compte tenu non pas nécessairement des autres télévisions, mais du potentiel, de la dynamique culturelle, de ce pays vis-à-vis duquel, comme Québécoise, je ne puis être indifférente...
On donne l’impression aux Français que leur télévision est la meilleure du monde. C’est faux. On donne l’impression aux Français que les autres télévisions fonctionnent toutes comme la leur. C’est faux. Le dynamisme, la liberté de ton, l’audace, jadis qualités françaises, ne le sont pas en ce qui concerne la télévision. Cette analyse critique de la télévision française repose sur une idée fondamentale : la télévision française n’est que le miroir de la société française. Si elle n’est pas une télévision libérale comme on la connaît au Canada ou aux États-Unis, c’est que la société française est une société moins libérale que la société nord-américaine et même anglaise. Si l’ingérence politique du gouvernement est possible, c’est que le combat contre elle n’est pas convaincant. On a trop l’impression qu’une partie de la gauche ne souhaite pas autre chose qu’être au pouvoir pour contrôler à son tour la radio-télévision. De toutes les démocraties libérales d’Occident, la télévision française est la moins libérale, pour ne pas dire la plus gouvernementale. Comment expliquer cette situation autrement que par la culture politique qui enserre la société française ? Pour la Québécoise que je suis, émerveillée d’entendre la discussion partout dans le pays, au bistrot, chez le boucher, dans le métro, quel choc de découvrir que celle-ci est absente du petit écran ! Que ce qu’on nomme discussion n’est que monologue, ou discours à deux ! Ce livre contient aussi les résultats d’un an d’analyse de contenu des journaux télévisés ainsi que les réponses à un questionnaire auquel a participé l’ensemble des journalistes de politique étrangère de la 1re et de la 2e chaîne et une partie des correspondants à l’étranger. Que pensent ces journalistes de la télévision française ? Est-ce une télévision gouvernementale à leurs yeux ? Sont-ils ou non en accord avec la politique officielle de leur pays telle que définie par le Quai d’Orsay ? Que pensent les hommes politiques des journalistes dans ce pays ? Y a-t-il des différences entre les chaînes ? Voilà le genre de question posée. Pourquoi la télévision par câbles est-elle impensable en France ? Pourquoi seule la privatisation pourrait peut-être rompre cette unité de pensée, de ton, et de style que véhicule la télévision française ? Comment expliquer que cette France, ce pays puissant, ait une télévision qui soit finalement si pauvre, compte tenu non pas nécessairement des autres télévisions, mais du potentiel, de la dynamique culturelle, de ce pays vis-à-vis duquel, comme Québécoise, je ne puis être indifférente...