Author: | Pierre Kropotkine | ISBN: | 1230000274296 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | October 15, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Kropotkine |
ISBN: | 1230000274296 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | October 15, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce n’est pas sans une certaine hésitation que je me suis décidé à prendre pour sujet de cette conférence la philosophie et l’idéal de l’Anarchie.
Ceux qui sont persuadés que l’Anarchie n’est qu’un ramassis de visions sur l’avenir et qu’une poussée inconsciente vers la destruction de toute la civilisation actuelle, sont encore bien nombreux, et pour déblayer le terrain des préjugés de notre éducation il faudrait peut-être entrer dans des développements que l’on aborde difficilement dans une conférence. Il y a deux ou trois années seulement, la grande presse parisienne ne soutenait-elle pas que la seule philosophie de l’anarchiste c’est la destruction, son seul argument — la violence ?
Cependant, on a tant parlé récemment des anarchistes qu’une partie du public a fini par lire et discuter nos doctrines. Quelques fois même on s’est donné la peine de la réflexion, et en ce moment, il y a, du moins, un point de gagné. On admet volontiers que l’anarchiste possède un idéal ; on le trouve même trop beau, trop élevé pour une société qui n’est pas composée que d’hommes d’élite.
Mais — n’est-il pas trop prétentieux de ma part de parler d’une philosophie là où, au dire de nos critiques, il n’y a que des visions pâles d’un avenir lointain ? L’Anarchie peut-elle prétendre à posséder une philosophie, lorsqu’on refuse d’en reconnaître une au socialisme ?
C’est à quoi je vais essayer de répondre, en y mettant toute la précision et toute la clarté possibles, et en vous priant de m’excuser d’avance si je répète devant vous un exemple ou deux que j’ai déjà mentionnés dans une conférence faite à Londres, et qui, ce me semble, permettent de mieux saisir ce qu’il faut entendre par philosophie de l’Anarchie1.
1 Les Temps Nouveaux, publication de la Révolte. Paris, 1894.
Ce n’est pas sans une certaine hésitation que je me suis décidé à prendre pour sujet de cette conférence la philosophie et l’idéal de l’Anarchie.
Ceux qui sont persuadés que l’Anarchie n’est qu’un ramassis de visions sur l’avenir et qu’une poussée inconsciente vers la destruction de toute la civilisation actuelle, sont encore bien nombreux, et pour déblayer le terrain des préjugés de notre éducation il faudrait peut-être entrer dans des développements que l’on aborde difficilement dans une conférence. Il y a deux ou trois années seulement, la grande presse parisienne ne soutenait-elle pas que la seule philosophie de l’anarchiste c’est la destruction, son seul argument — la violence ?
Cependant, on a tant parlé récemment des anarchistes qu’une partie du public a fini par lire et discuter nos doctrines. Quelques fois même on s’est donné la peine de la réflexion, et en ce moment, il y a, du moins, un point de gagné. On admet volontiers que l’anarchiste possède un idéal ; on le trouve même trop beau, trop élevé pour une société qui n’est pas composée que d’hommes d’élite.
Mais — n’est-il pas trop prétentieux de ma part de parler d’une philosophie là où, au dire de nos critiques, il n’y a que des visions pâles d’un avenir lointain ? L’Anarchie peut-elle prétendre à posséder une philosophie, lorsqu’on refuse d’en reconnaître une au socialisme ?
C’est à quoi je vais essayer de répondre, en y mettant toute la précision et toute la clarté possibles, et en vous priant de m’excuser d’avance si je répète devant vous un exemple ou deux que j’ai déjà mentionnés dans une conférence faite à Londres, et qui, ce me semble, permettent de mieux saisir ce qu’il faut entendre par philosophie de l’Anarchie1.
1 Les Temps Nouveaux, publication de la Révolte. Paris, 1894.