Author: | Alain GERBER | ISBN: | 9782221135310 |
Publisher: | Groupe Robert Laffont | Publication: | October 3, 2013 |
Imprint: | Robert Laffont | Language: | French |
Author: | Alain GERBER |
ISBN: | 9782221135310 |
Publisher: | Groupe Robert Laffont |
Publication: | October 3, 2013 |
Imprint: | Robert Laffont |
Language: | French |
" J'ai, pour engendrer cette histoire, mes deux scènes primitives. Elles sont à ma disposition depuis toujours. Je veux dire depuis que je possède une mémoire, une vraie, une mémoire qui ne sert pas à passer des examens, qui ne sert à rien, au fait, sinon à puiser jour après jour une étrange jouissance dans des choses tristes. Je sollicite le passé, celui de la petite enfance, voilà ce qu'il me donne, et c'est à peu près tout. Mais si, en tirant dessus comme un dingue, je ramenais autre chose ? Des séquences fossiles, tout d'abord pleines et dures comme ces animaux pétrifiés qu'on trouve parmi les galets des plages. Mortellement silencieuses, puis qui s'éveilleraient très lentement, respireraient de plus en plus profondément l'air d'aujourd'hui, retrouveraient peu à peu leurs couleurs et finiraient par résonner de tous leurs appels et de tous leurs rires, comme dans un film suédois. Est-il bien vrai, seulement, que ça palpite quelque part, sous cette surface aride, sous cette surface roussie ? L'étendue, le désert immobile, à perte de vue et d'autre chose, – il y a de quoi réserver l'avenir et l'on préfère ne pas attendre la réponse. "
" J'ai, pour engendrer cette histoire, mes deux scènes primitives. Elles sont à ma disposition depuis toujours. Je veux dire depuis que je possède une mémoire, une vraie, une mémoire qui ne sert pas à passer des examens, qui ne sert à rien, au fait, sinon à puiser jour après jour une étrange jouissance dans des choses tristes. Je sollicite le passé, celui de la petite enfance, voilà ce qu'il me donne, et c'est à peu près tout. Mais si, en tirant dessus comme un dingue, je ramenais autre chose ? Des séquences fossiles, tout d'abord pleines et dures comme ces animaux pétrifiés qu'on trouve parmi les galets des plages. Mortellement silencieuses, puis qui s'éveilleraient très lentement, respireraient de plus en plus profondément l'air d'aujourd'hui, retrouveraient peu à peu leurs couleurs et finiraient par résonner de tous leurs appels et de tous leurs rires, comme dans un film suédois. Est-il bien vrai, seulement, que ça palpite quelque part, sous cette surface aride, sous cette surface roussie ? L'étendue, le désert immobile, à perte de vue et d'autre chose, – il y a de quoi réserver l'avenir et l'on préfère ne pas attendre la réponse. "